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Faisait partie du diocèse de Glandèves et de la viguerie d’Annot, aujourd’hui dans le canton d’Entrevaux. La commune, de 1468 hectares, est située sur la rive droite du Var qui constitue la limite départementale avec les Alpes-Maritimes. Le castrum de Salsis apparaît au début du XIIIe siècle (Bouche, I, p. 282) et est constitué de deux communautés, Sausses et la Bastide-de-Sausses. Elles sont citées par les Pouillés de 1351 et 1376 : ecclesia Sancti Petri de Salcis, ecclesia Mosteyreti Salsarum (p. 262 et 265). Les deux églises dépendaient du monastère de Saint-Dalmas de Pedone. La Bastide est un quartier contigu à celui des Moustiers constitué d’un petit plateau fertile dominant le cours du Var. C’est là que les habitants du village perché avaient établis leurs jardins pour les productions maraichères. L’église des Moustiers était sous la sous la titulature de Notre-Dame et était située sur la commune du Castellet en limite communale sur la rive droite du ravin de la Gourre (voir cette dernière commune).

L’église paroissiale de Sausses est à l’origine dédiée à saint Pierre et se trouvait sur la rive droite du Riou près du cimetière actuel. Les habitants racontent que le premier village était situé à cet endroit mais qu’il fut détruit et enseveli par un éboulement de terrain. Le cadastre de 1818 nomme d’ailleurs ce quartier la Rouïne. En section B 2, parcelle 424, il signale un édifice avec une abside en hémicycle orientée vers l’est. Mais l’église va tomber en ruine au cours des années suivantes. Elle ne sert plus au culte depuis le début du XIXe siècle, remplacée par la chapelle du château qui a été restaurée et agrandie. Elle va cependant reprendre vie à la fin du XIXe siècle.

 

465. Chapelle Notre-Dame

Elle est sise près du cimetière et a été bâtie à l’emplacement et sur les ruines de la première église Saint-Pierre. Le docteur Marcellin, qui a épousé l’héritière de la famille Montblanc qui possède encore le château seigneurial, construit une chapelle dédiée à Notre-Dame. C’est ce que révèlent les visites pastorales de 1892 et 1893 : chapelle rurale du cimetière dont M. Marcellin qui l’a fait bâtir garde la clef. Ni rurale puisque un particulier en dispose, ni domestique, bâtie qu’elle est sur un terrain communal (2 V 94). Le 28 octobre 1891, les mêmes visites annoncent qu’il n’existe pas de chapelle rurale sur la commune. On peut donc supposer que la chapelle fut élevée en 1892. C’est un petit bâtiment d’une nef unique voûtée d’arêtes. La porte dessine un arc plein cintre et est surmontée d’un oculus lui-même coiffé sur le faîte par une croix en fer forgé.

 

466. Chapelle du château, nouvelle église paroissiale

L’abbé Féraud reconnaît que l’église paroissiale est dédiée à saint Pierre et a pour patron saint Pons, dont on célèbre la fête avec bravade le 11 mai. Elle est construite depuis quelques années seulement, l’ancienne ayant été abandonnée à cause de son état de dégradation (p. 315). C’est en effet au début du XIXe siècle, en 1807 selon l’inventaire de 1906, que l’édifice, simple chapelle attenante au château, est transformé en église. Elle reprend la titulature de la première église et est beaucoup plus commode pour les habitants par sa proximité.

 

Synthèse

On ne sait quand est survenu la destruction et l’abandon du premier village, église et cimetière ont été les témoins survivants du premier habitat. Aujourd’hui seul le cimetière continue sa fonction. Les deux premières paroisses, Notre-Dame du Mousteiret et Saint-Pierre de Sausses citées au début du XIIIe siècle ont disparu, mais on ne connaît pas leur date de fondation.

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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Banon. Cette petite commune de 312 hectares est située au pied de la montagne de Lure et côtoie la commune de l’Hospitalet à laquelle elle était rattachée au Moyen Age. Cette dernière avait été fondée par les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem au début du XIIe siècle. L’église paroissiale dédiée à saint Pierre-aux-Liens est citée en 1274, ecclesia de Saummana et il existe également un hospitale de Saumanna tenu sans doute par les Hospitaliers de Saint-Jean (Pouillés, p. 117 et 121). La paroisse est gérée par l’abbaye Saint-Pierre de Montmajour et constitue un prieuré (Atlas carte n° 75). On ne connaît pas la population de Saumane en 1315, mais en 1471 il ne subsiste qu’un seul foyer dans la commune. C’est sans doute ce qui a provoqué la destruction de l’église car celle-ci, par son architecture, remonte au XVIe siècle (Collier, p. 217).

 

464. Chapelle Saint-Michel-de-Bertranet

Cette chapelle est située au sud de la commune près du hameau de Bertranet. La CAG estime que la chapelle romane de Saint-Michel-de-Bertranet présenterait les caractères d’une haute antiquité et pourrait avoir succédé à une église plus ancienne, voire à un lieu de culte antique (p. 448). Abandonnée et restaurée plusieurs fois, certains auteurs pensent qu’elle a été élevée en 1720 en protection contre la peste. Elle fait l’objet d’un pèlerinage les jours des fêtes de Sainte Jeanne-d’Arc et de Saint-Michel.

 

Synthèse

Saint-Michel, d’après les données fournies par la CAG, semble bien relever des premières églises ayant précédé l’enchâtellement. Située en milieu ouvert, isolée, elle présente en outre un chevet orienté vers l’est mais le crépi qui l’enduit entièrement empêche toute lecture de l’appareil.

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Faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Volonne. Cette commune de 1442 hectares est située sur la rive gauche de la Durance au SE de Sisteron à une altitude moyenne de 500 mètres. Elle est constituée d’une vaste terrasse dominant la Durance et de côteaux boisés. Le vocable est d’origine latine et fait référence à une villa romaine d’un colon prénommé Salinius (Rostaing, p. 363). Le territoire a d’ailleurs livré plusieurs sites antiques dont une vaste villa (CAG n° 200, p. 445-447).

 

462. L’église Saint-Clément

Si aujourd’hui le centre communautaire se trouve dans la plaine, le castrum, au Moyen Age, était perché sur une colline située à l’est du chef-lieu à plus de 100 mètres en altitude par rapport à la plaine. Le castrum de Salinace est mentionné au début du XIIIe siècle (Bouche I, p. 245) et l’église est desservie par un prieur, prior de Sylniacho (Pouillés, p. 88 et 94 en 1350 et 1351). Elle est aujourd’hui en ruine.

 

463. Prieuré Saint-Martin

Il est probable que le site de Saint-Martin ait été le siège d’un prieuré mais nous nous n’en avons pas encore la preuve formelle.

 

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Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Noyers-sur-Jabron. La commune, de 3020 hectares, est située sur les rives du Jabron et occupe les deux versants nord et sud des montaganes qui l’entourent. Pendant un temps elle ne formait qu’une entité avec la commune de Châteauneuf-Miravail. Le castrum était établi sur la colline qui domine le village actuel. Il n’en subsiste que l’église paroissiale dédiée à saint Vincent. Elle est citée en 1274 ecclesia sancti Vincentii. Elle dépend d’abord des chapitres de Sisteron et de Forcalquier au XIIe siècle ainsi que les églises de Genciaco et ecclesia Sancti Bartholomei de Malcor et ecclesia de Alte Monte (Pouillés, p. 119). Puis elle passe dans les mains de l’abbaye de Cruis du XIIe au XVe siècle. En 1456, l’abbaye est unie à l’évêché de Sisteron.

 

461. La chapelle du cimetière

Comme l’avance l’abbé Féraud, il s’agit sans doute de la première paroisse : le village était autrefois situé dans la plaine, là où est aujourd’hui le cimetière dont la chapelle servait d’ancienne paroisse. Les guerres du XIVe s. paraissent fixer l’époque à laquelle on abandonna la plaine pour se fixer sur les hauteurs. Saint-Vincent fut alors fortifié par des murailles : ses noms de Castrum et de Villa-murata l’indiquent assez (p. 492). C’est dans le cimetière que fut découverte une tombe en pierres taillées avec squelette pouvant dater du haut Moyen Age (CAG, p. 445). A proximité, une grande propriété équipée d’une belle bastide est appelée le Pré Lacour. Il est probable que sa fondation puisse remonter à l’époque carolingienne.

 

Synthèse

Il semble qu’il faut inverser l’opinion de l’abbé Féraud sur le transfert d’habitat. Le castrum date de la période de l’enchâtellement, XIIe-XIIIe siècle et le déperchement s’effectue au cours du XVe-XVIe siècle. Le castrum S.Vincentii est cité au début du XIIIe siècle (Bouche I, p. 240). On peut alors faire de la chapelle du cimetière la première paroisse avant l’édification du castrum. Elle peut même être l’église carolingienne de la villa du Pré Lacour.

 

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Faisait partie de la viguerie de Seyne et du diocèse d’Embrun, aujourd’hui dans le canton du Lauzet-Ubaye. Cette commune de 2282 hectares est située sur la rive gauche de l’Ubaye non loin de son confluent avec la Durance. En milieu montagneux, le chef-lieu est à plus de 1300 mètres d’altitude. Le terroir était bien peuplé au Moyen Age avec près de 600 habitants en 1315. Le village est cité comme castrum Sancti Vincentii au début du XIIIe siècle (Bouche, p. 268). Il est muni d’une église dédiée à saint Vincent que R. Collier décrit comme curieuse et qu’il date du XVIe siècle : nef curieuse voûtée d’une sorte de berceau plat, avec pénétration de lunettes triangulaires qui forment des retombées s’amortissant dans le mur ou descendant jusqu’au sol. Abside désaxée et double intérieurement à chevet plat, extérieurement en cul-de-four (p. 218).

 

459. Eglises et chapelles succursales

 

Paroisse du Lautaret

Comme dans toutes les régions montagneuses soumises aux rigueurs de l’hiver et des mauvais chemins, ont été créées des églises et chapelles succursales pour desservir les hameaux et fermes avoisinantes. Une paroisse est érigée au Lautaret comme le raconte l’abbé Féraud : placée au sud de Saint-Vincent et au pied d’une haute montagne dite Thirsis, cette paroisse se compose du village de Lautharet, des hameaux les Terrassons et l’Auchère. Cette paroisse n’est érigée que depuis 34 ans. Son église paroissiale, sous le titre de l’Assomption de la Sainte-Vierge, fut bâtie à cette même époque (p. 229-230). Mais il devait exister déjà une chapelle à cet endroit puisque la carte de Cassini n° 152 la signale. La paroisse du Lautaret desservait une chapelle rurale, placée soit au Bronseinsq orthographié ainsi par Cassini, aujourd’hui Bronsing, soit aux Terrasses. La carte IGN signale une chapelle en ruine placée entre les deux hameaux.

 

Paroisse Saint-Vincent

Cette paroisse dessert quatre chapelles rurales succursales, dans les hameaux des Berlis, des Rollands, du Villaret et de Saint-Jean. La chapelle des Berlis doit être dédiée à saint Antoine car selon le coutumier de 1835, le curé va y dire la messe le jour de saint Antoine le 17 janvier (2 V 73). Elles sont signalées toutes les quatre par Cassini. Le hameau de Saint-Jean signalé par le cadastre de 1812 n’apparaît plus aujourd’hui.

 

460. La procession sur la montagne

On a déjà rencontré dans les communes voisines le fait de monter sur une montagne en procession. Il est rapporté par le coutumier de 1835 : à la fête des saints Pierre et Paul, procession au sommet de la montagne appelée les Croix. Quand le peuple la demande, messe de bon matin avant que la procession du Lautaret arrive. Litanies, ave Maria, hymne du saint…. Bénédiction et plantation d’une croix en haut de la montagne. Il en de même pour la paroisse du Lautaret : la fête de saint Pierre et Paul, procession au sommet de la montagne de Saint Vincent. L’on bénit annuellement une croix qu’on porte au haut de la montagne, terme de la procession. Il est probable que cette montagne est située au sud de la commune aux lieux-dits les Crouzes et la Montagnette, aux alentours des 2200 mètres d’altitude.

 

Synthèse

Il ne semble pas possible de déceler une quelconque implantation pré castrale dans cette commune, à moins que l’édifice du Villaret ne représente la première église paroissiale, car située en milieu ouvert et non loin du chef-lieu perché sur une colline. Le toponyme évoque un vieux village abandonné.

 

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