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Faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie de Colmars, aujourd’hui dans le canton de Colmars. D’une superficie de 10935 hectares, la commune s’étend au nord de Thorame-Basse et côtoie celles de Beauvezer et de Colmars. Elle est traversée par le Verdon et a été augmentée en 1974 des anciennes communes de La Colle-Saint-Michel et de Peyresq. La commune est un peu moins habitée que la précédente avec 520 habitants en 1315 et un maximum atteint en 1765 avec 835 habitants (Atlas, p. 202). C’est en 1009 qu’est cité le castrum Toramena lors de dons faits à l’abbaye de Saint-Victor (voir textes et références plus haut dans Thorame). C’est durant ce même XIe siècle qu’est nommée une cella sancte Marie de Toraminas dépendant des moines. Il est probable qu’il s’agit de Notre-Dame de Serret qui est citée vers 1300 et en 1376 en même temps que l’ecclesia Sancti Juliani Thoramine, sous l’appellation d’ecclesia de Serreto ou de l’ecclesia Beate Marie dicti loci (Pouillés, p. 290 et 292).

Le village de Thorame-Haute a livré plusieurs sites archéologiques, tombes sous tuiles, à bâtière et fragments d’inscriptions latines (CAG, n° 219, p. 480-482). L’occupation semble s’étaler du Ier siècle de notre ère à la période mérovingienne. Il serait tentant d’y placer le siège de l’éphémère diocèse cité au milieu du Ve siècle, mais la preuve formelle manque cruellement. L’église paroissiale est sous le titre de saint Julien comme attesté vers 1300 et va s’adjoindre saint Georges comme patron. Ce dernier rappelle le souvenir d’un lieu fortifié comme le relate l’abbé Féraud, on trouve, au-dessus du village et sur un rocher, une vieille masure fort vaste qu’on appelle le Château Saint-Georges. C’était une ancienne forteresse qui fut détruite en 1574 (p 288). Il faut la placer vers le lieu-dit Tra Castel où le cadastre napoléonien cite le col St Georges, ce toponyme ayant disparu des cartes modernes. Le vocable Tra Castel évoque un château qui devait faire partie du système défensif de la haute vallée du Verdon. R. Collier classe l’église paroissiale dans le style gothique avec un chœur voûté par une croisée d’ogives à six branches. Détruite en 1574, elle est reconstruite en 1598 (p. 178).

 

519. Notre-Dame de Serret

Elle est citée en même temps que l’église paroissiale au début du XIVe siècle et correspond à la cella qui existait déjà en 1009 quand elle est donnée par des laïcs à l’abbaye de Saint-Victor. Il s’agit donc d’une fondation qui peut remonter à l’époque carolingienne et peut être considérée comme la première paroisse. Elle est située sur un mamelon immédiatement au sud du village et le cadastre napoléonien représente un édifice orienté avec une abside en hémicycle. Quand sont fondés le village de Thorame ainsi que son église paroissiale, elle devient une simple chapelle, mais elle demeure un prieuré dont le bénéfice revient au prieur du Fugeret dépendant de Saint-Victor (Achard II, p. 496). Elle est encore en état sur la carte de Cassini, mais les visites pastorales de la fin du XIXe siècle ne la citent pas une seule fois comme chapelle rurale. Pour R. Collier, à peine mérite-t-elle d’être signalée ; plus de voûte, plus d’abside, vouée à usage agricole. L’appareil semble indiquer le XIIIe siècle (p. 148). Elle vient d’être restaurée. Des indices archéologiques ont été retrouvés aux abords de la chapelle (substructions, tombes sous tuiles et divers objets).

 

520. Notre-Dame de la Fleur

C’est au XVe siècle à la suite d’une apparition de la Vierge à un berger qui reçut une fleur en témoignage que fut construite la première chapelle dite Notre-Dame de la Fleur. Une procession est organisée tous les ans, le dimanche de la Trinité, toute la Paroisse se rend en procession à la Chapelle dédiée à N.D de la Fleur, éloignée du village d’une lieue et dessus le chemin royal qui conduit en Basse-Provence. On y porte en procession une grande Statue de la Sainte Vierge, et il se fait un concours considérable de personnes qui s’y rendent de toutes les Paroisses voisines pour satisfaire à leur dévotion  (Achard II, p. 496). Elle ne fut pas toujours en bon état puisque lors de la visite de l’évêque le 26 mai 1698, il trouve la chapelle sous le titre de nostre dame de la flour, ouverte et profanée et ayant de paille en dedans où paroit avoir couché de personnes ou bestiaux, qui est cause que nous l’avons interdite (2 G 17, f° 83). Plusieurs fois reconstruite au cours des siècles elle a été entièrement remodelée par l’abbé Pélissier, curé d’Allos, entre 1936 et 1947. Elle abritait également un ermitage qui fut abandonné à la fin du XIXe siècle (Féraud, p. 288 et PR n° 23, p. 33). Le pèlerinage a toujours lieu, le 1er juin de chaque année.

 

521. Chapelle Saint-Roch

Elle est située à quelques 500 mètres au NE du village et est régulièrement citée lors des visites pastorales du XIXe siècle. En 1869, il est recommandé de réparer la toiture (2 V 87). Il s’agit sans doute d’une chapelle de protection élevée suite aux fléaux des guerres et de la peste.

 

522. Eglise Saint-Laurent d’Ondres

Elle est visitée par l’évêque en 1698 qui la qualifie de chapelle st Laurent à l’hameau d’Ondre. La carte de Cassini la désigne comme une succursale, de même lors des visites du XIXe siècle. D’après l’abbé Féraud elle fut érigée en paroisse en 1686 et était desservie par un vicaire de Thorame (p. 289), fait déjà rapporté par Achard. Le hameau d’Ondres est situé sur la rive gauche du Verdon en amont de Thorame à plus de 1350 mètres d’altitude et comprenait à l’époque de l’abbé Féraud 173 habitants.

 

523. Chapelle de la Ribière ou Rivière

La Rivière est un petit hameau situé en aval de Thorame sur la rive droite du Verdon à quelques 1500 mètres au nord de Notre-Dame de la Fleur. Un seul texte fait état d’une chapelle rurale de la Ribière qui est en ruine, c’est le 1er novembre 1869 (2 V 87). Elle est signalée par la carte de Cassini. Il s’agit sans doute d’une chapelle de secours pour desservir un hameau très éloigné du chef-lieu. On ne connaît pas le titulaire, elle a disparu.

 

PEYRESQ

La commune, rattachée à Thorame-Haute en 1974, dépendait sous l’Ancien Régime du diocèse de Glandèves et de la viguerie d’Annot. C’est d’ailleurs lors des donations faites à l’abbaye de Saint-Victor dans le territoire d’Annot qu’est cité Peyresc en 1042 sous l’appellation de castrum Perisco (CSV, n° 779, p. 127). Il fait partie des biens de Pons Silvain d’Annot, personnage puissant et influent, gros propriétaire à Annot, mais également à Allons (voir monographies de ces deux communes). Le castrum de Peiresco est ensuite cité par Bouche au début du XIIIe siècle (I, p. 282). L’église paroissiale apparaît en 1351 et 1376, ecclesia de Petrisco (Pouillés, p. 262 et 265). L’abbé Féraud indique sainte Anne comme titulaire alors que R. Collier lui attribue saint Pons, de même que le site Internet du diocèse de Digne. R. Collier la situe dans un XIIIe siècle avancé avec un joli cachet de roman rustique (p. 117). Elle est classée MH.

 

524. Chapelle Saint-Barthélemy

En 1859, 1861, 1867 est recensée la chapelle rurale de Saint-Barthélemy, puis en 1876, 1879 et 1894, elle est en très mauvais état (2 V 90, 93 et 94). On perd ensuite sa trace. Elle n’est pas signalée par la carte de Cassini. Le cadastre napoléonien de 1838 signale cependant la croix de St Barthelemi en section C 3 au SE du village avec un petit bâtiment. La carte IGN figure une croix au même endroit au bord du chemin qui descend à Méailles et Annot.

 

LA COLLE-SAINT-MICHEL

Cette ancienne petite commune, 588 hectares, n’a jamais dépassé les 100 habitants, sans doute à cause de l’altitude, le village est à 1430 mètres. Elle est citée au début du XIIIe siècle comme castrum S. Michaelis de Peiresco (Bouche I, p. 272). Les Pouillés du diocèse de Glandèves nomment l’église en 1351 ecclesia Sancti Michaelis de Colla et en 1376 ecclesia de Colla Sancti Michaelis (p. 262 et 265). R. Collier avoue ne pas connaître sa date de fondation et la classe parmi les églises du XIXe siècle avec une nef de deux travées voûtées en berceau et rythmées par deux doubleaux larges et plats, munis de pilastres. Pas de mouluration abside en cul-de-four (p. 391). C’est ainsi qu’elle figure sur le plan cadastral de 1838.

 

525. Chapelle rurale Saint-Michel (?)

C’est en 1859 qu’est mentionnée une chapelle rurale en ruine, puis les années suivantes, il est dit qu’il n’existe pas de chapelle rurale (2 V 90), ce qui indique une complète destruction. La carte de Cassini n’est d’aucun secours, seul le cadastre napoléonien figure en section A 2, quartier de Saint-Michel, un bâtiment dans un enclos représenté avec une abside en hémicycle (parcelle 48). Il est situé au bord de l’ancien chemin de la Colle à Peyresq. Le quartier Saint-Michel figure encore sur les cartes modernes au NO du village et le vieux chemin est encore signalé. Il est probable que cette ancienne chapelle disparue soit la première paroisse et qu’elle devait porter la titulature de saint Michel.

 

Synthèse

A Thorame Notre-Dame de Serret semble bien être la première paroisse puisqu’elle existe déjà en 1009 et appartient à des laïcs qui l’ont accaparé lors des troubles du Xe siècle. Il y aura par la suite, comme à Thorame-Basse refuge sur un site perché, puis retour dans la vallée près de la première église. L’occupation antique dans le village même pourrait indiquer une civitas, telle qu’elle est citée au milieu du Ve siècle, ex provincia Alpium Maritimarum civit. Eturamine Severianus episcopus.

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Faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie de Colmars, aujourd’hui dans le canton de Colmars. Cette grande commune de 9772 hectares est située au nord de Saint-André-les-Alpes et au sud de Colmars. Arrosé par l’Issole, le territoire, à l’altitude moyenne de 1100 mètres, offre une plaine fertile, vaste et bien cultivée (Achard II, p. 496). On a vu plus haut que c’est dans son territoire que G. Barruol place l’éphémère évêché reconnu au milieu du Ve siècle. La commune va être divisée en trois paroisses qui vont elles-mêmes abriter des chapelles succursales. Le castrum de Thorame, Thoramina inferior, est cité par Bouche au début du XIIIe siècle. Maix il existe encore deux autres entités : le castrum de podio acuto et la bastida filiorum Iaufferdi Balbi, aujourd’hui la Bâtie (p. 279).

 

Paroisse de Thorame-Basse

L’église paroissiale de Thorame est citée vers 1300 et en 1376 : ecclesia Thoramine Inferioris (Pouillés, p. 289-292). Elle est sous le titre de Saint-Pierre-ès-Liens et R. Collier la date de la fin du XVIe siècle (p. 209). L’abbé Féraud indique le millésime de 1588 et rapporte que les Protestants firent le siège du clocher fortifié de l’église où les habitants s’étaient réfugiés en avril 1586 et qu’ils finirent par y mettre le feu, en tuant un bon nombre de personnes, les autres ayant capitulé (p. 286).

 

513. Chapelle Saint-Pierre au Moustier et l’ancienne chapelle Saint-Pierre au Chastel

Le Moustier est un hameau situé à l’est du village. L’abbé Féraud rapporte qu’il y avait autrefois au hameau du Moutier, un monastère des Templiers bâti sur une hauteur, où naît une source abondante et où l’on trouve les vestiges d’une chapelle sous l’invocation de saint Pierre (p. 286). Si la référence aux Templiers paraît aléatoire, la chapelle Saint-Pierre existait bien, elle figure en état sur la carte de Cassini n° 153. Elle apparaît encore sur le plan cadastral de 1827 en section B 2, parcelle 573, de forme rectangulaire, orientée à 80° et appelée chapelle St Pierre. Aujourd’hui, il ne subsiste que le toponyme St-Pierre. Il semble bien qu’il y ait eu transfert d’un site perché, alt. 1274 m, à un nouvel établissement dans la vallée 150 mètres plus bas, avec création d’un édifice reprenant la même titulature. Le vocable Moustier ou Moutier évoque un monastère ou au moins un bien lui appartenant. D’autre part, l’église du castrum est elle aussi sous le titre de saint Pierre.

On constate ainsi la présence, dans un périmètre restreint, de trois édifices portant la même titulature. Il semblerait qu’il y ait eu deux transferts de paroisse. L’originelle serait à placer au Moustier, site ouvert, dans la plaine, dont la fondation pourrait remonter au haut Moyen Age, sinon avant. Il ne faut pas oublier en effet que la christianisation de la vallée est attestée au Ve siècle. Lors de l’enchâtellement, aux XIe-XIIe siècles, l’habitat serait monté sur un mamelon fortifié dominant la vallée appelé Chastel avec création d’une église qui reprend le même titulaire. Puis, il y aurait eu déperchement au cours des XIVe-XVe siècles avec redescente dans la vallée et création du village de Thorame avec une nouvelle paroisse, toujours avec le même titulaire, saint Pierre. Au XIXe siècle la chapelle du Moustier fait partie des chapelles rurales régulièrement citées. En 1858, elle est très propre et en 1865 la chapelle St-Pierre, toiture et voûte passables, pas de clocher ni de campanile (2 V 87). Toujours en état, elle est située un peu à l’écart du hameau, au nord.

 

514. Notre-Dame de Piégut. Ermitage et pèlerinage

Le site de Piégut est concrétisé par une colline à l’altitude de 1287 mètres sur laquelle se dresse la ruine d’une tour quadrangulaire avec un appareil à bossages avec voûte sur croisée d’ogive, XIVe siècle (Collier, p. 311). Au début du XIIIe siècle, Piégut est qualifié de castrum de podio acuto et constitue une entité indépendante du castrum de Thorame. Il est encore cité en 1237, castrum de Podio Acuto, castrum qui doit fournir pour la cavalcade un cavalier avec son cheval armé (RACP, n° 277, p. 365). Mais les Pouillés n’y recensent pas d’église paroissiale, ce qui est surprenant. Pourtant sur les flancs de la colline se dresse une chapelle dédiée à Notre-Dame que les auteurs font dépendre de l’abbaye de Saint-Victor (Atlas, carte n° 75). D’autres auteurs placent le prieuré de Saint-Victor à Notre-Dame du Serret sur Thorame-Haute (Achard p. 496, Abbayes et Prieurés, p. 196). Cette chapelle esr qualifié par Achard d’hermitage fort joli et l’abbé Féraud rapporte que l’ermitage de Notre Dame de Piégut, placé sur un mamelon, avait autrefois une grande célébrité. On y accourait de toutes parts le jour de la fête nommée le Pardon de sainte Anne. L’ermitage n’existe plus, mais l’église n’a essuyé qu’une faible dégradation (p. 287). En 1858, c’est une chapelle rurale dédiée à Notre-Dame de Piégut et située sur une élévation à quelque distance du village qui est bien propre. Et en 1865 la chapelle Notre-Dame de Piégut, toiture et voûte en bon état avec un campanile et une cloche. En 1884, on rapporte qu’on y a fait des réparations.

Le site de Piégut pose question car beaucoup d’interrogations subsistent. C’est d’abord l’implantation de la civitas d’Etoramina à Piégut proposée par G. Barruol. Aucun indice matériel ne vient corroborer cette assertion et nous verrons plus loin si on ne peut la placer à Thorame-Haute. Piégut est un site perché qui ne correspond pas à la période du milieu du Ve siècle où l’habitat est encore situé en plaine. Ensuite, le castrum cité au XIIIe siècle semble avoir eu une courte vie, il est nommé d’ailleurs par Bouche sans indication de feux et constituait seulement une tour de défense. C’est ainsi que la qualifie R. Collier, comme faisant partie d’un système de défense de la haute vallée du Verdon (p. 311). Enfin l’attribution de Notre-Dame de Piégut à Saint-Victor est également douteuse.

 

Paroisse de Château-Garnier

Cette paroisse, relate l’abbé Féraud, occupe toute la partie occidentale de la vallée de Thorame-Basse, elle se compose du village de Château-Garnier, du hameau la Bâtie et d’une population de 339 âmes (p. 287). Outre l’église paroissiale, sont recensés deux chapelles rurales, une à la Bâtie et l’autre sous le titre de saint Thomas.

 

515. Chapelle Saint-Mathieu, puis Notre-Dame à Château-Garnier

Ce n’est qu’au XIXe siècle que Château-Garnier est élevé au rang de paroisse. Quand l’évêque de Senez vient en visite le 6 juin 1697, il découvre la chapelle St Mathieu du hameau de Chateau Garnier dépendant dud Thorame Basse avec un tableau représentant st Mathieu (2 G 17). Achard, à la fin du XVIIIe, en fait une succursale de Thorame-Basse et il y a un prêtre qui dessert les chapelles de la Bâtie et de Château-Garnier. La titulature à saint Matthieu va être remplacée par celle de la Nativité de Notre-Dame lors de la construction d’une nouvelle église à l’emplacement de la première en 1859. C’est ce que rapporte R. Collier : l’église de Château-Garnier, fut construite en 1859 et son clocher date de 1870-1872 ; les raisons invoquées étaient l’éloignement, et, en hiver, la presque inacessibilité de l’église Saint-Thomas, au cimetière (p. 382). Elle est toujours en état.

 

516. Chapelle Sainte-Agathe de La Bâtie

Au début du XIIIe siècle, c’est une « bastide », la bastida filiorum Iaufferdi Balbi, mais elle est, comme Piégut, sans recensement de feux. Contrairement au Sud-Ouest où la bastide est une petite ville, en Provence c’est une maison forte, petit château avec tour, positionné près d’un endroit de passage ou de production artisanale. Cette bastide est dite des fils de Jauffredi Balbi, sans doute le créateur de l’édifice. R. Collier date la chapelle du XIXe siècle : la chapelle, ou église, Sainte-Agathe à la Bâtie date de 1861. Sa nef s’étend sur deux travées voûtées d’arêtes, dont les doubleaux plats ont des pilastres à dosseret, avec impostes à méplat et grande doucine. Le chœur, à chevet plat, est formé par une travée semblable à celle de la nef (p. 386). Mais il s’agit d’une reconstruction car l’évêque de Senez s’y rend le même jour que celui où il va à Château-Garnier, le 6 juin 1697 : Visite de la chapelle de la Bastide, hameau dud Thorame Basse, moitié voutée, moitié boisée, avec un encoule (contrefort) au dehors et au tiers de la batisse qui menasse ruine. Un tableau de l’autel assez vieux représentant st jacques, st Christophe et ste Agathe. Elle est régulièrement citée comme chapelle rurale au XIXe siècle et tient toujours son rôle de chapelle.

 

517. Chapelle Saint-Thomas

Cette chapelle est située en plein désert, loin de tout, entre Château-Garnier et la Bâtie. Elle est accompagnée du cimetière. Quand l’évêque de Senez vient la visiter en 1697, il la qualifie de chapelle succursale dudit Thorame Basse, elle est toute propre. Curieusement Achard n’en parle pas, mais il n’a pas été très prolixe sur l’histoire de la commune. La carte de Cassini en fait une église succursale et le cadastre napoléonien de 1827 la signale en forme de croix latine (section D 1, parcelle 614). Le fait que l’édifice soit accompagné du cimetière indique une paroisse et son architecture, l’abside principalement, relève du XIIe-XIIIe siècle. Elle a été restaurée en 1905 mais tout en conservant l’abside primitive voûtée en cul-de-four, avec la forte moulure d’un méplat profilé d’un quart-de-rond, et décoré d’une fresque du XVIe siècle - abside qui a heureusement été conservée lorsqu’on on a construit une autre chapelle, en arrière (Collier, p. 148). L’abside et les fresques sont classés MH.

 

518. Eglise/Chapelle de la Transfiguration à La Vallette

La Valette est un hameau situé au nord de la commune en remontant l’Issole et perché à plus de 1300 mètres d’altitude. Mgr Soanen en visitant l’église en 1697 la qualifie de chapelle mais reconnaît qu’il existe un cimetière. Achard et Cassini en font une église succursale de Thorame et il y a un prêtre résident pour assurer le service religieux. L’église est sous le titre de la Transfiguration ou du Saint-Sauveur. La fête a lieu le 6 août et, rapporte l’abbé Féraud, on fait, le 20 janvier, une procession en mémoire de la délivrance du fléau de la peste (p. 287).

 

Synthèse

Thorame-Basse révèle une densité de paroisses et de chapelles, aussi bien à la fin du Moyen Age qu’à la période moderne. Ce phénomène n’est pas seulement dû à un milieu montagneux, mais à une « tradition » où le christianisme s’est développé très tôt et durablement dans chaque lieu habité. Les hameaux pourvus d’un lieu de culte sont très proches les uns des autres, concentrés au sud de la commune, espacés d’un kilomètre de distance en moyenne. Seul, celui de La Vallette correspond à une succursale créée à cause de l’éloignement.

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La distinction entre les deux Thorame n’apparaît qu’au début du XIIIe siècle. Auparavant, les textes ne citent qu’un vocable et il n’est pas toujours facile de les attribuer à l’une ou à l’autre des deux communes. C’est pourquoi, nous présentons, en guise d’introduction, les éléments fournis par les archives et l’histoire.

La première mention de Thorame se présente sous la forme d’Etoramina et comme une civitas ayant à sa tête un évêque nommé Severianus. Mgr Duchesne nous informe que ce dernier assista au concile de Riez en 439 et de Vaison en 442, et signa en 450 la requête en faveur du rétablissement de la métropole d’Arles 1. G. Barruol ne place pas cette civitas à l’emplacement d’un des deux villages, mais entre Thorame-Basse et Châteaugarnier, sur le mamelon située entre l’Issole et le Riou et appelé Piégut (Podium Acutum, alt. 1290) où se trouve encore une chapelle Notre-Dame-de-Thorame et les vestiges d’une tour médiévale 2. Cet évêché fut éphémère, comme celui de Briançonnet et fut rattaché à celui de Senez. La vaste vallée de Thorame, les deux communes couvrent plus de 20 000 hectares, présente une région naturelle, intermédaire entre le Haut Verdon et le sud, avec de riches cultures vivrières, un élevage florissant grâce aux nombreux pâturages et une forêt de haute futaie. En 1315, la population dépassait les 1250 habitants et les 1600 en 1765.

Il faut attendre ensuite le début du XIe siècle pour retrouver de nouveau Toramena ou T(h)oramina. Les sources proviennent du cartulaire de Saint-Victor, dont voici un bref résumé :

 

. 1009 janvier (II, n° 772, p. 119) : Rostaing donne à l’église sancte Marie in Monasterium un manse qui lui est venu de ses parents. Et ce manse est dans le territoire de castro que vocant Toramena

. 1026 octobre (II, n° 762, p. 106) : Donation à l’église dédiée à la Vierge Marie d’une cabannaria dans la villa quam nominant Toraminas, avec ses dépendances. Rostaing, clerc de ladite église, donne de son héritage une modiée de terre culte. Pons, son épouse et leur fils donnent une modiée. Albertrude, de même.

. vers 1035 (II, n° 760, p. 104-105) : Donation de la moitié de Toramina.

. vers 1045 (II, n° 776, p. 121-122) : Rappel des biens appartenant à Sainte-Marie de Castellane : une megeria qu’a donné Rostaing à Toramina, un pasquier.

. vers 1046 (II, n° 761, p. 105-106) : deux frères donnent la moitié de leurs biens possédés en frérèche

. 1079 4 juillet (II, n° 843, p. 219 : confirmation de la cella apud castrum Toramina.

. 1122 28 décembre (II, n° 777, p. 122-123) : confirmation par Aldebert évêque de Senez, des biens de Saint-Victor, dont ecclesias cellule sancte Marie et sancti Stephani de Thoramina.

. 1174 7 août (II, n° 1018, p. 478-479) : Guillaume Féraud promet d’arrêter les exactions qu’il commettait sur les hommes de l’ecclesie sancte Marie de Toramina, ecclesie sancte Marie de Prediis.

. 1218 9 janvier (II, n° 1019, p. 479-480) : Guillaume Féraud fait une donation à beate Marie de Toramina. Donatio facta in castro Toramine superioris.

. 1218 30 avril (II, n° 1020, p. 480-481) : Guillaume Féraud donne à Sainte-Marie de Thorame et à l’église le paroir de l’Iscle et son rivage avec tout le tènement (à placer sur Thorame-Haute).

. 1337 17 septembre (II, n° 1131, p. 619) : prioratus de Thoramina.

 


1 L . DUCHESNE, Fastes épiscopaux de l’ancienne Gaule, T I, Paris, 1907, p. 295.

2 G. BARRUOL, Les peuples préromains du Sud-Est de la Gaule, Paris, de Boccard, 1969, p. 380-381.

 

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Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Digne, aujourd’hui dans le canton de Digne Ouest. La commune de Thoard est située immédiatement à l’ouest de celle de Digne, arrosée par le torrent des Duyes qui la traverse du nord au sud et se jette ensuite dans la Bléone. D’une étendue de 4369 hectares, l’habitat est dispersé en de nombreux petits hameaux, fermes isolées et écarts. Cette dispersion a favorisé l’installation de trois paroisses et de chapelles succursales. En 1973 Thoard absorbait l’ancienne commune de La Pérusse. L’abbé Féraud détaille ces trois paroisses qui vont nous servir de cadres pour leur description (p. 63-64).

 

Paroisse de Thoard

Le nom est cité au XIe siècle avec Faraldus de Toardo vers 1030, Eramerius de Toard en 1035 et Bonifacius de Toar vers 1054 (CSV II, n° 714, p. 60, n° 718, p. 64 et n° 1079, p. 548). Le castrum de Toardo est mentionné lors de l’enquête de 1252 (n° 531, p. 35) et l’église paroissiale est dédiée à Notre-Dame de Bethléem avec comme patron saint Blaise. Elle date du XIIe-XIIIe siècle comme le relate R. Collier : malgré sa nef simplement plafonnée, en rectangle irrégulier, se rétrécissant vers l’ouest, cette église présente encore des portions romanes. L’abside, à chevet plat, voûtée d’un berceau brisé, avec une moulure en quart-de-rond de chaque côté, peut être attribuée au XIIIe siècle. Extérieurement, l’appareil des murs latéraux offre des pans en pierres de taille de petites dimensions, le chevet est en appareil régulier. Sans conteste, le clocher forme la partie la plus intéressante de l’édifice, on doit le rapporter au XIIIe siècle, voire au XIIe. Puissant, massif, parallélépidique, en bel appareil moyen, il comporte une salle voûtée en berceau, avec une moulure en quart-de-rond à la naissance de la voûte. Il est à se demander si ce clocher ne formait pas donjon, n’était pas partie intégrante des remparts du village (p. 147-148). L’abbé Féraud dénombre 692 âmes dans la paroisse, dont 300 dans le hameau des Bourres et soixante maisons de campagne. Aussi, les visites pastorales du XIXe siècle recensent-elles deux chapelles rurales, mais sans les nommer expressément.

 

509. Chapelle des Bourres

Les Bourres est un hameau situé au sud du chef-lieu sur la rive droite du torrent des Duyes. Une chapelle est citée lors de l’enquête sur les lieux de culte de 1899, chapelle au hameau des Bourres, très ancienne, loin du village, deux messes par an, à la Nativité et en mai (2 V 73, n° 193). Elle figure sur la carte de Cassini n° 153 mais a disparu depuis la fin du XIXe siècle car elle n’apparaît pas sur les cartes actuelles. On ne connaît pas le titulaire mais ce pourrait être Notre-Dame de Bethléem comme la paroisse, une messe y étant célébrée le jour de la Nativité.

 

510. Le prieuré clunisien Saint-Pierre d’Albera

Un Prior de Albera est nommé en 1351 (Pouillés, p 256). Atlas, sous le titre de Saint-Pierre d’Albère, en fait un prieuré de Cluny (carte n° 75), ainsi que G. Barruol qui le fait dépendre de Ganagobie (Ganagobie, p. 31). La carte de Cassini place ce prieuré au lieu-dit St Pierre en face du hameau des Bourres sur l’autre rive du torrent des Duyes. Les cartes modernes y situent deux hameaux St-Pierre le Bas et St-Pierre le Haut, mais aucun édifice.

 

511. Chapelle Sainte-Madeleine et son ermitage

A quelques 1500 mètres au NE de Thoard se dresse un massif montagneux culminant à plus de 1100 mètres d’altitude nommé Le Rocher de la Sainte Madeleine avec une chapelle dédiée à la sainte. Nous n’avons recueilli aucun indice dans les archives sur cet édifice. Seule, la carte de Cassini le signale avec un bâtiment en état qualifié d’Hermitage. Elle vient d’être restaurée.

 

Paroisse de Saint-Martin

Cette paroisse dépendait sous l’Ancien Régime du diocèse de Gap et son église paroissiale était desservie par un prior Sancti Martini de Toardo en 1351 (Pouillés, p. 88 et 93). Le prieur est un chanoine augustin de la communauté de Chardavon. Quand l’évêque de Gap la visite en 1602, au sortir des guerres de Religion, l’église est toute ruynée et démolie (ADHA G 780). Réparée, elle dessert les hameaux des Patouilles et des Féraud. Elle est isolée de toute habitation. Le presbytère, éloigné de vingt minutes de l’église est attenant à une petite chapelle destinée au service journalier du curé, relate l’abbé Féraud (p. 64). Accompagnée du cimetière, ce n’est plus qu’une simple chapelle rurale qui vient d’être réparée.

 

Paroisse de Vauvanès

L’abbé Féraud place le hameau de Vauvanès à 4 km SO de Thoard. Elle comprend trois fractions de communes, savoir ; le hameau et les campagnes de Vauvanès, dans la commune de Thoard ; toute la commune de la Pérusse et le quartier des Bourguignons dans la commune de Barras. L’église a pour titulaire et pour fête patronale la Transfiguration, 6 août (p. 64). Cette paroisse dépend aussi du diocèse de Gap et quand l’évêque vient visiter l’église le 9 juin 1602, il hésite entre église et chapelle : église ou chapelle Saint-Sauveur bastie de nouveau. L’évêque de Digne vient aussi dans la paroisse le 8 juin 1683 et rapporte : église de Vaunaves, hameau de Thoard où nous aurions esté reçu par Me Espérit Aubert du diocèse de Gap servant lad église qui est sous le titre de la Transfiguration, vulgairement Saint Sauveur, le cimetière qui est joignant n’est pas clos. Il y a un tableau représentant la Sainte Vierge et un tableau de ste Anne (1 G 5). Aujourd’hui le cimetière est clos et la chapelle a été restaurée.

 

Chapelle du château de Beaucouse

Le château est situé à 500 mètres au NO de Vaunavès et date, selon R. Collier, du XVIIe siècle, remanié au début du XIXe siècle. L’un des bâtiments renferme une chapelle qui, sur les cartes modernes, est dite ancienne chapelle.

 

LA PERUSSE

Cette ancienne commune rattachée à Thoard en 1973 n’est, selon l’abbé Féraud, qu’une chétive commune de 53 âmes disséminées dans 8 ou 10 maisons de campagne, toutes isolées les unes des autres. Il n’y a pour église qu’une petite chapelle en très mauvais état et dépourvue de tous ornements sacerdotaux. La paroisse dépend du diocèse de Gap et de la paroisse de Vaunavès et est desservie par un prior de Perucia cité en 1351 (Pouillés, p. 93). Signalée par la carte de Cassini la chapelle est encore mentionnée en 1857 et 1865 mais a aujourd’hui disparu.

 

512. Chapelle ermitage Saint-Joseph de la Pérusse, haut lieu de pèlerinage

Elle est connue dans toute la contrée, Volonne, l’Escale, Champtercier, Thoard s’y rendant tous les ans en procession. Perchée dans la montagne à plus de 1200 mètres d’altitude. C’est ce que rapporte l’abbé Féraud : il y a un pèlerinage célèbre dans toute la contrée. C’est la chapelle de Saint-Joseph, bâtie sur une montagne élevée et dans un site très pittoresque. Elle est vaste, bien ornée et meublée de vases sacrés, ornements etc. Elle dépend aussi de la paroisse de Vaunavès. Cette chapelle attire chaque année beaucoup d’étrangers qui se réunissent aux processions des diverses paroisses des environs. Les nombreux ex voto qu’on y trouve attestent qu’il s’y est souvent opéré des miracles (p. 60). On remonte sa constrution au début du XVIIe siècle ; elle est signalée par un évêque en 1687 (PR, n° 23, p. 83-85). La titulature à saint Joseph ne peut en effet être antérieur à cette période où son culte va se diffuser largement. Une habitation servant d’ermitage est accolé à la chapelle. De nombreux ex-voto ornent encore les murs, témoins des miracles accomplis suite aux pèlerinages et au recours à saint Joseph.

 

Synthèse

Le prieuré clunisien Saint-Pierre d’Albera échoit à Ganagobie courant XIe siècle. Déjà existant lors de la donation, il est la plus ancienne fondation du territoire et peut remonter à l’époque carolingienne. Vient ensuite le castrum de Thoard, village groupé avec son église paroissiale, fin XIIe-début XIIIe siècle. Sont nommées par la suite deux paroisses au XIVe siècle, Saint-Martin et la Pérusse. Mais elles peuvent être antérieures, Saint-Martin étant un titulaire très prisé durant le haut Moyen Age, la Pérusse avec un autre protecteur que saint Joseph. Deux édifices ont servi d’ermitages et de lieux de pèlerinage, celui de Saint-Joseph étant particulièrement renommé, celui de Sainte-Madeleine n’ayant laissé que peu de souvenirs. Ils datent du XVIIe-XVIIIe siècle. Les autres chapelles, des Bourres et de Vaunavès, sont des succursales correspondant à l’accroissement de la population à la même période.

 

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Faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de La Motte-du-Caire. La commune occupe la rive gauche de la Durance au sud de celle de Claret et la première terrasse dominant le fleuve offre un espace facile à mettre en culture. Céréales et arbres fruitiers en faisaient la richesse durant l’Ancien Régime et encore aujourd’hui. Plusieurs sites placés sur l’ancienne voie longeant la Durance ont livré des indices d’occupation antique, gallo-romaine en particulier.

 

507. Le prieuré clunisien et l’église Notre-Dame de Bellevue

Une confirmation d’une cella appartenant à l’abbaye de Cluny est faite en 998 par Rodophe III (CLU III, n° 2466, p. 547). Le prieuré restera dans les mains de l’abbaye jusqu’à la Révolution. Le bâtiment et son enclos portent encore ce nom de prieuré et sont situés immédiatement au sud de l’église paroissiale actuelle. Celle-ci, reconstruite entièrement au XIXe siècle, est sous la titulature de saint Blaise depuis 1707, auparavant elle était dédiée à Notre-Dame de Bellevue 1. Le village est situé immédiatement à côté sur une butte où s’est élevé le château, les maisons s’enroulant autour de lui dans la pente. La proximité du prieuré et de son église n’a pas obligé les habitants à construire une église dans le village. L’église a gardé de son ancienne fondation uniquement une orientation vers l’est. Elle est élevée, ainsi que le prieuré, au bord de la deuxième terrasse dominant la Durance où figure le toponyme devant Ville et où ont été repérées des traces d’occupation antique.

 

508. La chapelle et le cimetière des Sarrasins de Jean Clare

La tradition orale d’une chapelle et d’un cimetière dans le quartier de Jean Clare situé à 1500 m au NE du village, est confirmé par plusieurs documents, la Chapelle par le cadastre napoléonien de 1836, le cimetière lors d’une visite de l’évêque de Gap en 1685 2. Il reconnaît que certaines familles sont en coustume d’estre inhumées dans un lieu vulgairement appelé Cimetière des Sarrasins et séparé du cimetière de la paroisse. Il ordonne que les ossemens du Cimetière des Sarrasins seront transportés dans celuy proche de l’église, dans un an, et en après, déclaré profane. Cette chapelle n’existe déjà plus en 1685 et n’apparaît pas lors des visites précédentes, seul le cimetière profane, comme le qualifie l’évêque, subsiste encore mais pour peu de temps. La référence aux Sarrasins à prendre avec précaution, mais surtout l’implantation du site en milieu ouvert, en plein champ, renvoient aux premières églises rurales. Il ne peut s’agir d’un cimetière protestant car l’évêque n’aurait pas ordonné le transfert des ossements dans le cimetière catholique près de l’église paroissiale. La destruction de l’église est-elle due à la période troublée du Xe siècle et sommes-nous en présence d’une fondation carolingienne ?

 

Synthèse

La mention précoce du prieuré de Thèze, en même temps que ceux de Ganagobie, Valensole et Rosans, laisse envisager une fondation antérieure, d’autant qu’il s’agit d’une confirmation. La position du territoire sur une vaste terrasse surplombant la Durance a favorisé l’implantation humaine depuis l’Antiquité et le prieuré de Cluny est installé sur un site gallo-romain. Un autre site évocateur est représenté  par le toponyme Pré la Cour. Il apparaît avec le cadastre de 1836 et est situé à l’ouest du village où s’étale une vaste terrasse cultivée où apparaissent des fragments de tegulae. Si le site laisse envisager une occupation gallo-romaine, la Cour peut faire référence à une curtis carolingienne, centre d’un domaine important, d’autant que le milieu est très favorable à une telle fondation.

 


1 Bellevidere attesté en 1563 ou de Beauregard en 1585 (ADHA, Collations, G 842 et 849). Bellevue en 1599 et 1687, visites pastorales (G 779, f° 548 et 786 f° 197). Saint Blaise en 1707, état des paroisses (G 1103).

2 ADHA 786 f° 197 et ss.

 

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