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Faisait partie de la Vallée de Barcelonnette et du diocèse d’Embrun, aujourd’hui dans le canton de Saint-Paul-sur-Ubaye. Commune de montagne de 6886 hectares elle est frontalière avec l’Italie avec laquelle elle communique par le Col de Larche ou de la Madeleine (1991 m). La première citation date du début du XIIIe siècle, Villa de l’Archa (Bouche I, p. 265). Cet auteur fait remarquer, comme le relate l’abbé Albert, que Larche a le titre de ville et non de castrum, ce qui laisse supposer que ce village devait être anciennement un des plus considérables de la vallée (I, p. 234). On ne connaît pas sa population en 1315, car il était rattaché à cette époque à Meyronnes. Il comptait 876 habitants en 1765 et 700 en 1851 (Atlas, p. 190). De 1388 à 1713, la commune faisait partie du duché de Savoie. En 1783 l’abbé Albert dénombre 90 familles au chef-lieu, 13 à Malbois et 40 à la  maison Méane. Il ajoute que la séparation de la paroisse d’avec Meyronnes a été faite depuis trois ou quatre siècles et celle de la communauté ne l’a été que depuis le milieu du siècle dernier.

A l’époque de l’abbé Albert, il n’existe qu’une seule paroisse avec une église sous le titre de S. Pierre aux liens, dont la fête se célèbre le premier août. Elle est desservie par un curé et un vicaire. Il y a encore pour l’ordinaire un prêtre au hameau de la maison Méane, qui y dit la messe les dimanches et fêtes. C’est au cours du XIXe siècle que Maison-Méane fut érigée en paroisse, comme le relate l’abbé Féraud,  elle ne compte que quelques années d’existence (p. 221). Il ignore son titulaire mais on sait qu’il s’agit de sainte Marie-Madeleine. Un nouvel édifice construit après la dernière guerre a remplacé l’ancienne église (1).

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1. PR, Sanctuaires, pèlerinages et romérages au diocèse de Digne, 2009, p. 139-140.

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Faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie du Val de Barrême, aujourd’hui dans le canton de St-André-les-Alpes. Le territoire apparaît assez tardivement, en 1237, avec le castrum de Lambruscha (RACP n° 279, p. 364).  Il s’étire du nord au sud sur une superficie de 2178 hectares, à l’est de Digne et au nord de Saint-André-les-Alpes. Il est parcouru par le torrent de l’Encure sur les berges duquel se sont installés les principaux hameaux à une altitude moyenne de 1100 mètres. L’église paroissiale est citée par les Pouillés vers 1300 et en 1376, ecclesia de Lambrusca (p. 289 et 292). Elle est sous la titulature de Notre-Dame de la Consolation selon la visite de l’évêque de Senez en 1703 (2 G 17). Lors de cette même visite sont citées deux chapelles rurales.

214. Chapelle Notre-Dame, église castrale

Elle est située à un kilomètre à l’ouest du village sur la pointe d’une haute montagne  comme le reconnaît Mgr Soanen en 1703. Elle est dédiée à Notre-Dame de Consolation, comme celle du village. Cassini la nomme ND du Mont. A 1352 mètres d’altitude, selon R. Collier, sur une hauteur dominant le village et près de la chapelle Notre-Dame, s’encastre dans le sol le soubassement d’une tour, sans doute carrée de section, avec blocage et parements de pierres de taille, du Moyen Age (p. 310). C’est là que se trouvait le castrum de Lambruscha et la première église paroissiale. L’ensemble a dû être abandonné au cours du XVe siècle. La population qui comptait près de 300 habitants en 1315, ne dépassait pas les 90 en 1471, soit  seulement 18 foyers répartis sur le terroir. Devenue simple chapelle rurale, les paroissiens ne vont pas oublier leur première paroisse. Ils s’y rendent en procession le 15 août et l’abbé Féraud rapporte que le jour de la fête patronale, ce même 15 août, les abbas et abbadesses font les honneurs de la fête (p. 101). Le coutumier de 1835 reconnaît que le 15 août, a lieu une procession à une chapelle rurale où l’on dit la sainte messe.

215. Chapelle Saint-Damase

Le nom a subi plusieurs avatars. En 1703, il s’agit de saint Dalmas, puis à partir de la carte de Cassini et tout au long du XIXe siècle on a affaire à saint Damase, aussi bien lors des visites pastorales qu’avec le cadastre de 1837. Aujourd’hui, les cartes indiquent sainte Damase. Dalmas fut évêque de Rodez et mourut en 581, fête de 13 novembre. Damase, d’origine espagnole, fut pape de 366 à 384, fête le 11 décembre. Il semblerait qu’on puisse adopter Damase car, avec le coutumier de 1835, il est écrit : le 11  décembre, saint Damase. L’on dit une messe à une chapelle rurale dédiée à ce saint. Elle est citée jusqu’à la fin du XIXe siècle, en bon état. Aujourd’hui, elle est en ruine. Elle est signalée par la carte IGN à 1000 mètres au NNO du village. Cette chapelle, près d’un ruisseau, en milieu ouvert, pourrait relever de ces premières églises pré castrales mais seules ces indications fragmentaires peuvent le révéler.


Synthèse

Ici encore on reconnaît l’abandon du site perché pour un établissement dans la plaine, avec le délaissement du château et de l’église paroissiale. Saint-Damase, par contre, est plus difficile à interpréter. Son implantation permet de le classer peut-être parmi les premières paroisses rurales en milieu ouvert.

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Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Digne, aujourd’hui chef-lieu de canton. La commune couvre 3727 hectares. Le village est implanté à quelques 800 mètres d’altitude au confluent de la Bléone et de l’Arigeol. Une large plaine s’étale sur la rive droite de la Bléone, favorable aux cultures fruitières. Mais cet avantage est contrarié par les débordements de la rivière et des ravins qui descendent de la montagne au nord. Le territoire a eu une réelle importance durant l’Antiquité et le haut Moyen Age. Il est probable qu’il a été le chef-lieu de la tribu des Galitae durant la période protohistorique, mais surtout et cela avec certitude qu’il a été le chef-manse de l’Ager Caladius, possession de Saint-Victor à partir du début du VIIIe siècle. Le vocable Chaudol  représente l’avatar de ses origines antiques et médiévales (1).

Au XIe siècle, il existe deux communautés, celle de La Javie et celle de Chaudol. Cette dernière, qui réunit 26 feux en 1315, quelques 130 habitants, est jointe à la fin du XVe siècle à celle de La Javie, mais va cependant constituer une paroisse à part entière. Une autre commune, Esclangon, sera réunie à La Javie, plus tardivement, en 1973.

CHAUDOL

210. Sainte-Colombe

Au XIe siècle, Chaudol fait partie du prieuré de Saint-Victor qui regroupe les églises de Chaudol, de La Javie et du Clucheret (commune de Beaujeu). Le siège du prieuré est à La Javie. C’est tout ce qui subsiste de l’immense domaine de l’Ager Caladius des VIIIe et IXe siècles. Le prieuré, cella de Caudol  ou Caldol, est  cité en 1079 en même temps que celui du Clucheret (CSV II, n° 843, p. 218). Mais on ne connaît pas sa titulature avant 1484 sous l’appelation locus de Chaudolo sive Sancta Columba (Isnard p. 142). C’est sous ce titre de Sainte-Colombe  que Chaudol est cité par la suite lors des affouagements de 1698 et de 1728 accompagné de La Javie. Le curé de La Javie est secondé par un vicaire qui dessert Chaudol et Le Clucheret et Achard ajoute : le Prieuré est conféré par le Chapitre noble de S. Victor de Marseille et le Prieur nomme à la Cure. Il précise que le dernier jour de l’année, dédié à Ste Colombe est consacré à la fête du hameau de Chaudol.  Lors de la visite de l’évêque en 1683, Sainte-Colombe a toujours le titre d’église, mais au XIXe siècle, elle est réduite à une simple chapelle rurale (visites de 1871 et de 1890). En bon état encore aujourd’hui, elle est jointe au cimetière de la communauté.

LA JAVIE

Le territoire dépend, on l’a vu, de Saint-Victor et est le siège du prieuré. Mais le chapitre de Digne est également présent. Il possède des biens à La Roche des seigneurs de La Javie et à Chaudol. Ces biens sont confirmés en 1180 par le pape Alexandre III (Isnard, p. 136). Le castrum de Gavesa apparaît encore en 1252 et c’est à cette date que l’on constate un péage sur les troupeaux d’ovins provenant de la région de Seyne et sur les bois flottés qui descendent la Bléone. Le comte de Provence en perçoit la moitié et une part sur trois (Enquête, n° 494, p. 346).  Le capellanus de Gaveda est cité en 1351 et 1376 (Pouillés, p. 256 et 257). L’église est sous la titulature de Sainte Catherine selon l’évêque Le Tellier en 1683, sous celle de sainte Madeleine selon Achard avec comme patrone sainte Catherine. Pour Féraud, elle est dédiée à saint Jean-Baptiste et la fête patronale se fait à la sainte Madeleine, le 22 juillet. Aujourd’hui c’est Madeleine qui est la titulaire et Jean-Baptiste patron (Site Internet du diocèse). R. Collier donne l’inverse (p. 378). A quel saint se vouer ?

211. Chapelle Notre-Dame et la Roche des seigneurs

Si le prieuré de Saint-Victor devait se trouver quelque part dans le village actuel de La Javie, le castrum de Gaveda ou Gavesa est situé sur la colline qui domine le village, au confluent de la Bléone et de l’Arigéol. En 1069, Arbert de Mison et sa femme Gisla font don à Saint-Victor de la moitié du castellum de Gaveda (CSV II, n° 742, p. 90). Un château y est élevé ainsi qu’une église dédiée à Notre Dame. Achard, en 1788, reconnaît que l’on voit sur le sommet de la colline à laquelle le Village est adossé, les restes d’un Château que la tradition attribue aux Chevaliers du Temple. Féraud recopie textuellement, comme bien souvent, le texte de son prédécesseur : on voit sur le sommet de la colline à laquelle elle est adossée, les restes d’un château que la tradition attribue aux Chevaliers du Temple. Le castrum va être vite abandonné au profit de l’habitat dans la plaine, plus commode et l’église castrale va devenir une simple chapelle rurale. C’est sous ce titre qu’elle est citée en 1890, chapelle de la Sainte Vierge sur la colline Notre Dame, en mauvais état. En 1899, la chapelle rurale de Notre Dame, au-dessus de la Javie ; procession le 25 mars avec messe, vêpres et bénédiction des fruits de la terre. Aujourd’hui, le pèlerinage a lieu de lundi de Pâques.

212. Chapelle de la Visitation à la Bouisse

La Bouisse est composée de deux hameaux, Haute  et Basse, auxquels il faut ajouter le hameau de la Bouze. Lors de l’affouagement de 1774 il y a deux maisons habitées au hameau de Bouze, et sept à celuy de la Bouisse (C 25). Ce n’est qu’en 1890 que l’on apprend qu’il existe une chapelle rurale à la Bouisse avec un cimetière et qu’elle est en mauvais état. C’est l’enquête sur les lieux de culte en 1899 qui nous renseigne sur sa titulature, la Visitation et qu’elle est à 7 kilomètres du chef-lieu. On y célèbre la messe et les vêpres le 2 juillet et pour la fête de S. Roch. Aujourd’hui, il ne subsiste que deux oratoires dédiés à saint Marc et à saint Jean à la Bouisse Basse.


ESCLANGON

Jusqu’en 1973, Esclangon formait une commune à part entière. Son territoire de 1388 hectares n’offrait aux habitants que 6 % de terres agricoles, 2 % de pâtures et 92 % de terres incultes (cadastre de 1830). Aussi, il fut très peu peuplé, ne pouvant nourrir plus de 100 personnes, maximum atteint en 1851. Sclangone est cité par le polyptique de 814 avec trois exploitations dépendant de l’Ager Caladius aux mains de Saint-Victor.

213. Le Viel Esclangon

Esclangon ne réapparaît seulement qu’en 1252, castrum de Sclango (Enquêtes n° 540, p. 354) et l’église avec un cappellanus de Esclangon en 1351 (Pouillés, p. 256). Il faut situer cet ensemble non pas au village actuel, mais à ce qu’on apelle maintenant sur les cartes le Viel Esclangon. Le cadastre de 1829 appelle le lieu le Château  qui forme d’ailleurs la section A avec un petit hameau dit le Château  composé de quelques maisons. Casteau, selon la carte de Cassini, va être abandonné au profit d’un nouvel habitat situé plus au sud qui va reprendre le nom d’Esclangon avec une nouvelle église dédiée à saint André. Mais on ne sait à quelle époque a eu lieu ce tranfert d’habitat, peut-être au début du XVIe siècle après le long épisode de la peste et des guerres civiles. Aujourd’hui, il n’existe plus que des ruines et des lambeaux de murs du château.


Synthèse

Chaudol a été le centre de la villa qui porte son nom et dont les 80 exploitations s’étendaient dans toute la Haute-Bléone. L’emprise des moines de Saint-Victor s’est étendue au cours des VIIIe et IXe siècles. Il existait probablement une église durant cette période, celle de Saint-Damien, dite presbiterato Sancto Damiano de Caladio  et qui était entretenue par les produits d’une bergerie sise à Casa Nova  (CSV H 75). Il est probable que l’église Sainte-Colombe en soit le successeur. A la Javie on constate le déperchement de l’habitat, de la Roche-des-Seigneurs au village établi dans la plaine. La première église paroissiale devient alors une simple chapelle vers laquelle on se rend tous les ans en pèlerinage. Le même processus s’effectue à Esclangon.

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1. Nous ne pouvons ici évoquer tous les textes concernant l’Ager Caladius, la plus grande possession victorine de Saint-Victor avec 80 exploitations en 814, depuis son origine au début du VIIIe siècle, usurpée lors des troubles de 737, puis restituée en 780, enfin complétement anéantie au Xe siècle lors des invasions musulmanes et des guerres intestines. Une partie du domaine est cependant rendue aux moines au XIe siècle.

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Faisait partie de la Vallée de Barcelonnette et du diocèse d’Embrun, aujourd’hui dans le canton de Barcelonnette. Cette vaste commune de 10773 hectares occupe la moyenne vallée de l’Ubaye, dominée par des montagnes dépassant les 3000 mètres. Le village de Jausiers est situé à 1213 mètres d’altitude. L’étendue du terroir, la difficulté de circulation particulièrement en hiver, la mutiplicité des petits hameaux et des fermes isolées ont incité l’autorité ecclésiastique, à partir du XVIIe siècle, à créer trois paroisses succursales, ces paroisses ayant elles-mêmes établi des chapelles dans plusieurs petits hameaux. C’est en effet, aux XVIIe et XVIIIe siècles que la population atteint son maximum, 1870 habitants en 1765 alors qu’elle n’en comptait que 720 en 1316.

Paroisse de Jausiers (Saint-Nicolas). (1)

C’est l’abbé Féraud qui détaille les hameaux dépendant de la paroisse : village du Planet, hameaux la Fabrique, Chonenc, le Donayre, le Canton, les Magnans, les Bellarots, les Payans, les Mats, le Serre, l’Ubac, les Buissons, les Fortouls, la Murette, la Frache, le Plan.  Eglise sous le titre de Saint-Jean-Baptiste et a pour patron saint Nicolas de Myre. Elle est fort belle et vaste. On fait remonter la construction de cette belle église au XIVe siècle.  Elle n’a point de clocher attenant, mais on en voit un bâti sur une hauteur, au-dessus du village, qui faisait partie de l’ancienne église sise en ce lieu. Ce clocher domine encore le village à ses pieds et comme le souligne Féraud, il faisait partie de la paroisse castrale, perchée sur la colline, avant que l’habitat ne descende dans la vallée.

Ce sont les visites pastorales qui dénombrent les chapelles rurales dépendant de la paroisse de Jausiers. Il y en a cinq en 1858 dont deux en mauvais état, celles du Calvaire et du Canton. En 1876, celle du Canton est fermée car elle demande des réparations. En 1899, il n’en existe plus que trois, établies dans les hameaux de la Frache, au hameau du Buisson, au hameau de Geynier, avec pour chacune d’elles la messe trois ou quatre fois par an en faveur des infirmes qui ne peuvent pas venir à la paroisse. 

Paroisse de Sanières (Saint-Sébastien)

Pour Féraud la paroisse dédiée à saint Sébastien se compose de sept hameaux, Rua, chef-lieu, Forest-Haut, Saint-Flavi, Briançon, Peirrachons, les Davids. L’érection de cette paroisse est de l’année 1805, la construction de l’église actuelle de 1832. Elle est dédiée à saint Sébastien et bâtie en forme de croix. Les visites pastorales dénombrent trois chapelles rurales en 1876. L’enquête de 1899 les situe au quartier de Flavy, ancienne église paroissiale, au quartier du Forest-Haut et au hameau des Davids.

Paroisse du Lans (Notre-Dame du Bois)

Elle est composée selon l’abbé Féraud de 13 hameaux, le Serre, chef-lieu, le Villard, le Serret, les Coffoux, les Posivians, les Brayes, les Gréoux, La Rua, Saint-Antoine, la Grande et la Petite Chalanette, la Prégonde. L’église paroissiale, sis dans le chef-lieu, a été construite en 1751. C’était jadis une annexe de Jausiers. Elle est sous le titre de l’Annonciation. Le 19 juillet 1876 sont recensées deux chapelles rurales, dont celle de St-Jacques est à interdire. Elles sont établies aux quartiers de Serret et la Chalanette. Messe de loin en loin et le 13 juin et le 27 septembre  d’après l’enquête de 1899. Elles sont sous la titulature respectivement de Saint-Jacques et de Saint-Antoine d’après une visite de 1912.

Un état des décimes des chapelles et chapellenies de 1742 établi par l’abbé Albert nous renseigne sur les titulaires (II, p. 226). A Gainier et à la Frache, il y a deux chapelles dédiées à saint Sébastien.

209. Notre-Dame des Prés Hauts, haut lieu de pèlerinage

Il faut mettre à part, non plus une chapelle succursale, mais un sanctuaire virtuel de pèlerinage, celui de la montagne des Prés Hauts où l’on dit la messe le 25 juin (citation du 17 mars 1912, 2 V 93)). Dédié à Notre-Dame, il est en effet situé à 2218 mètres d’altitude, dans la montagne, isolé de tout. Le pèlerinage a encore lieu aujourd’hui et se fait le dernier samedi du mois de juillet selon le site Internet de l’évêché de Digne, avec une messe dite des bergers.


1. Féraud, p. 201-205. Visites pastorales de 1858, 1860, 1867 et 1876 (2 V 86) ; de 1884 et 1912 (2 V 93). Enquête de 1899 (2 V 73). Albert I, p. 218-219.

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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Banon. La commune de 1935 hectares s’étire tout en longueur sur le versant sud de la montagne de Lure. Elle est limitrophe avec la petite commune de Saumane. Elle tire son nom d’une fondation d’une maison dépendant des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Cette fondation est confirmée en 1155 par l’évêque de Sisteron Pierre de Sabran et en 1156 par une bulle du pape Adrien IV (GCN, I, Inst. n° XIII et XIV, col. 450). Mais il est rappelé que les prédécesseurs de Pierre de Sabran, Girard II (1110) et Raimbaud (1135-1145), avaient déjà donné leur confirmation. Ce qui nous amène au tout début du XIIe siècle, peu de temps après la fondation de l’ordre en France. La donation consiste en une église, ecclesia de Girone. Au début du XIIe siècle, le vocable l’Hospitalet n’existe pas, il n’apparaît qu’au début du XIIIe siècle, le territoire ayant pris le nom des Hospitaliers.

208. La chapelle Saint-Michel des Girons

Girone, Les Girons aujourd’hui, est un petit hameau abandonné situé au nord de la commune à 1016 mètres d’altitude au carrefour de deux voies anciennes, l’une venant d’Apt, l’autre de Céreste et menant à Sisteron en franchissant la montagne de Lure par le Col Saint-Vincent (altitude 1287 m). Un peu au nord des Girons, à gauche du chemin, se dresse un mamelon dit la Tour de Giron (altitude 1225 m) où ont été repérées des traces d’habitation en pierre sèche que l’on date du haut Moyen Age . L’église des Girons est, au XIe siècle, l’église paroissiale du territoire. Le hameau fait suite à un habitat perché du haut Moyen Age et continue de contrôler la voie de passage. Quand les Hospitaliers s’installent, ils héritent de l’église et du territoire, mais créent un nouveau village en contrebas, l’Hospitalet, avec une nouvelle église qu’ils dédient naturellement à saint Jean-Baptiste. Celle-ci est, selon R. Collier, pour une bonne part romane, XIIIe siècle (p. 140). L’inventaire de 1906 estime sa contenance à 50 m² et reconnaît qu’elle a été  complètement restaurée par la commune vers 1865. Le clocher a été construit en entier à cette époque, 2 cloches, bien meublée. L’église primitive de Girone est encore paroissiale en 1274, citée par les Pouillés, ecclesia de Giron (p. 121), puis elle devient une simple chapelle rurale. C’est sous ce titre qu’elle apparaît au XIXe siècle et qu’on apprend qu’elle est dédiée à saint Michel. En 1859 elle est en bon état, en 1863 et 1866 elle a besoin d’être réparée, puis en 1871 il n’existe plus de chapelle rurale, signe de sa ruine. Il semble qu’elle ait été réparée depuis car elle figure sur la carte IGN.

Synthèse

L’église de Girons correspond à un lieu de culte élevé en temps de calme, qui pourrait correspondre au début du XIe siècle. Il fait suite à un habitat perché, la Tour de Giron, qui était sans doute équipé d’une église, mais dont on n’a pas retrouvé la trace. Quand les Hospitaliers arrivent sur le territoire ils créent un nouveau centre de vie et de culte, celui de Girons perdant son importance.


1. CAG, n° 095, p. 226. Collectif, La Montagne de Lure, Les Alpes de Lumière, n° 145-146, 2004, p.  286.

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