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Faisait partie du diocèse de Riez et de la viguerie de Digne, aujourd’hui dans le canton de Mézel. La commune est située dans un milieu très montagneux entre Barrême au nord et Moustiers-Sainte-Marie au sud. Le village est à l’altitude de 1162 mètres. En 1951 la commune de Levens située au sud lui fut rattachée, elle est à près de 1300 mètres d’altitude. Les traces d’occupation antiques sont relativement nombreuses et indiquent des habitats protohistoriques, romanisés par la suite (CAG n° 107, p. 268-269). Les deux communes comptaient 265 habitants en 1315. En 1471, les deux territoires sont déclarés inhabités. Ils vont se repeupler progressivement pour atteindre 445 habitants en 1765, puis décliner jusqu’en 1962 avec 27 habitants (Atlas, p. 181). Il n’existe plus que deux habitants en 2006 (source INSEE).

Le nom de Majastres apparaît pour la première fois en 1040 dans les chartes de Courson, terra Magastris usque in sancti Michaelis Cursonis (CSV II, n° 744, p. 93). Puis les deux communautés sont référencées au XIIIe siècle sous la forme de castra, castrum de Levens, castrum de Majastres . Les Pouillés apportent des informations suplémentaires avec, en 1274, un prior Sancti Salvatoris, un prior de Majastre et Sancti Petri  et un prior de Levegno. Puis, en 1351, on découvre la prebenda de Majastris, un vicarius de Majastris et une ecclesia Sancti Petri de Majastri ; un vicarius de Levenho et la prebanda de Levenho (p. 106 et 110). La prébende des deux paroisses revient à l’évêché de Riez, c’est ce que confirment Abbayes et Prieurés (p. 63). Les paroisses sont desservies par un vicaire et on découvre deux autres églises, les prieurés de Saint-Pierre et de Saint-Sauveur. L’église paroissiale de Majastres est dédiée à Notre-Dame de la Roche, comme l’atteste Bartel, Bienheureuse Marie de Roca. Celle de Levens est sous le titre de saint Barnabé, comme le confirme également Bartel en précisant que la prébende revient au chapitre de la cathédrale (p. 54). L’abbé Féraud ajoute que la fête patronale de Majastres a lieu le 15 août, jour de l’Assomption de la Vierge Marie (p. 267).

227. Le prieuré Saint-Sauveur

Il est donc cité en 1274 avec le prior Sancti Salvatoris, mais n’apparaît pas en 1351 ni par la suite. La carte de Cassini indique au SE de Majastres un édifice religieux portant le nom de St Sauveur.  Le cadastre napoléonien de 1812 nomme la section B Saint-Sauveur  et les cartes IGN modernes font apparaître encore le toponyme. Tout au long des visites pastorales du XIXe siècle, à partir de 1852, il n’existe pas de chapelle rurale dans la paroisse de Majastres, signe que le prieuré est détruit. Une croix, dite Croix de Saint-Sauveur, est plantée sur un piton rocheux où ont été repérés des murs que le découvreur attribue à un castrum médiéval, accompagnés de tessons de céramique de l’époque protohistorique. Au pied du piton ont été repérés également de la céramique antique et des éléments de tegulae et d’imbrices (CAG, p. 269). Le ravin qui passe à proximité est dit Ravin de Ville. Nous sommes donc sur un site qui paraît avoir été occupé, sans trop de discontinuité, depuis la protohisoire jusqu’à la fin du Moyen Age. Un castrum avec une église ont été les derniers témoins de l’occupation du site, la peste et les guerres du XVe siècle les ayant détruits pour toujours.  

228. Le prieuré Saint-Pierre

Il est cité deux fois sur la paroisse de Majastres, en 1274 et 1351, prior de Majastre et Sancti Petri  et ecclesia Sancti Petri de Majastri. Il s’agit d’un édifice distinct de l’église paroissiale, mais qui semble être desservi par le même prieur que celui qui est à la tête du prieuré de Majastres. Aucun indice de localisation n’a pu être détecté, aussi bien avec la carte de Cassini qu’avec le cadastre napoléonien.

Synthèse

Le prieuré Saint-Sauveur se révèle comme un site prommeteur, mais n’a pas fait l’objet d’études approfondies. Les quelques éléments que nous avons pu mettre en exergue révèlent un site occupé sans discontinuité de l’Antiquité à la fin du Moyen Age.

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1. GCN I, Inst. XVI, col. 376-377 et RACP, 1237 n° 278, p. 366.

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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Peyruis. Cette commune de 2248 hectares est située au sud de celle de Ganagobie, sur la rive droite de la Durance. Elle était traversée par la voie domitienne et une station routière, mansio, était établie à Alaunium, actuellement Notre-Dame-des-Anges. Aussi, les traces d’occupation de l’époque romaine sont-elles très nombreuses (CAG, n° 106, p. 256-268).  D’après le Livre vert, Charlemagne aurait fait don à Jean II, évêque de Sisteron (812-850) du domaine de Lurs (GCN I, col. 672). Au cours du XIe siècle, le domaine est usurpé par la comtesse de Provence, mais sous l’épiscopat de Gérard II, Adélaïde, fille de la comtesse, rend la moitié du château de Lurs, castrum de Luro (GCN I, col. 701 et Inst. XII, col. 449). Durant l’épiscopat de Rodolphe II (1216-1241), celui-ci accroît son domaine de Lurs (GCN I, col. 711). Domaine de l’évêque, l’église paroissiale est desservie par un capellanus (Pouillés, p. 120). Elle est sous le titre de l’Invention de la Sainte-Croix et est datée du XVIe siècle, qui est sans doute la date d’une reconstruction (Collier, p. 180). Plusieurs chapelles rurales apparaissent au XIXe siècle dont l’antiquité est remarquable (1) .

222. Notre-Dame-des-Anges

Son premier nom était Notre-Dame d’Olon, ce terme étant une corruption d’Alaunium, vocable que l’on retrouve aujourd’hui dans le toponyme le Pied d’Aulun. L’ecclesia de Olonio ou ecclesia sancte Marie de Olonio est citée en 1174 quand l’évêque de Sisteron Bermond d’Anduze passe une transaction avec les Templiers au sujet de l’échange que l’évêque Pierre de Sabran (1145-1172) avait fait avec eux, en leur cédant Notre-Dame d’Olon à la place de La Brillane que la comtesse Adélaïde leur avait donné ((GCN I, col.717-708 et Inst. XVI, col. 451-452). Le domaine d’Olon revient alors à l’évêque (voir notice La Brillanne). Située à l’emplacement de la mansio  antique, le site a livré quantité de témoins archéologiques et une partie de l’édifice fait partie d’une maison antique (Provence Romane 2, p. 237). C’est ce que suggère également l’enquête sur les lieux de culte de 1899 : Notre Dame des Anges, époque gallo-romaine, érigée en chapelle de secours en 1854. Messe tous les dimanches et grand’ messe avec pèlerinage le lundi de la Pentecôte et jour de la S. Clair. Les paroissiens de la commune voisine de Pierrerue s’y rendaient également à la seconde fête de Pentecôte. La chapelle est citée régulièrement lors des visites pastorales du XIXe siècle et est de toutes les chapelles la plus importante.

223. Notre-Dame du Plan

Si Notre-Dame-des-Anges est située au sud de la commune, Notre-Dame du Plan se dresse à l’opposé à l’ouest de la D 116 conduisant à Sigonce. Elle est sise en plein champ, sur une petite élévation au pied duquel passe un petit torrent. Elle est citée régulièrement en même temps que les autres chapelles rurales au cours du XIXe siècle. En 1899, le rédacteur la date du Moyen Age, chapelle érigée en chapelle de secours en 1860. R. Collier rapporte qu’elle menaçait ruine en 1850 et qu’on y fit de nombreuses réparations. Elle faisait l’objet d’un pèlerinage annuel qui se maintient de nos jours. Il la date de la fin du XIIe siècle (Collier p. 140 et Provence Romanes 2, p. 236). Cette chapelle, en milieu ouvert, peut faire partie de ces premières églises rurales bâties avant l’enchâtellement et même remonter à la période précédente. Elle fut le lieu de culte d’un prieuré clunisien et fait l’objet d’un pèlerinage annuel au début du mois de septembre (Elliot 1, p. 65).

224. Notre-Dame de Vie

Elle est élevée 500 mètres au nord du village sur une falaise rocheuse surplombant un abri sous-roche. Du village on y parvient en empruntant la Promenade des Evêques jalonnée par un Chemin de Croix du XIXe siècle. Elle a été érigée en 1552 et reconstruite en 1662. Un pèlerinage a lieu le 15 août (Elliot 1, p. 62).

225. Chapelle Saint-Michel

C’est la quatrième chapelle citée au XIXe siècle et en 1899 on y fait des célébrations de certaines solennités. Elle est située à 500 mètres au SSO de Lurs. La CAG signale sur le site de la chapelle la découverte de tegulae et de céramique antique et médiévale (p. 256).

226. Chapelle Saint-Martin

La campagne Saint-Martin est située à 1500 mètres au NNO du village. Cette (ancienne) église, qui sert aujourd’hui de grange, est un édifice roman à choeur plat, dont la fenêtre absidale, ornée d’un petit tympan décoratif, présente une disposition intéressante (XIIe siècle) ; elle est encore couverte de lauses (Provence Romane 2, p. 236). La CAG ajoute qu’à l’emplacement de l’église est signalé un site romain (p. 257). Encore un édifice, en milieu ouvert, pour desservir un habitat dispersé, sur un site antique,  que l’on peut classer parmi les premières églises rurales. La chapelle n’est pas citée au XIXe siècle, signe de son abandon comme édifice cultuel, sans doute vendue lors de la Révolution et restée dans le domaine privé.

Synthèse

Notre-Dame des Anges est un haut lieu, investi dès l’Antiquité avec une mansio sur la voie romaine et une grande église avec clocher dont une partie repose sur un bâtiment romain. Sa sacralisation a dû s’effectuer très tôt, dès l’implantation du christianisme dans la région. Notre-Dame du Plan est un édifice plus modeste mais fait partie de ces édifices élevés en plein champ pour desservir une communauté dispersée. Saint-Michel et Saint-Martin sont bâtis sur des sites antiques et font partie également des premières églises rurales.

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1. « Le patrimoine religieux de Lurs », Le Patrimoine religieux de la Haute Provence, Bull. de AESPRHP, n° 21, 1998, 99 pages. « Notre-Dame des Anges à Lurs », id, n° 21 bis, 1998, 106 pages.

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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Forcalquier. La commune est située immédiatement à l’ouest de celle de Forcalquier dans un milieu de collines et de plateaux. Elle était composée au Moyen Age de plusieurs communautés, Limans, Ségriès, Majargues et les Ybourgues. Ségriès et Majargues seront réunis à Limans au XVe siècle, les Ybourgues seulement en 1819. Limanos  apparaît au XIe siècle, mais on ne connaît les différentes communautés qu’avec le Pouillé de 1274 qui cite : l’ecclesia Sancti Vincentii de Limans, le prior de Sagriers (Ségriès), l’ecclesia Sancti Petri de Marjaligues (Majargues) et le vicarius de Ybonicis (les Ybourgues), ce dernier n’étant cité qu’au XIVe siècle (GCN I, Inst. col. 472). L’église paroissiale de Limans a repris le patronage d’un prieuré  portant le nom de saint Vincent.

218. Le prieuré Saint-Vincent

Saint-Vincent est au XIe siècle un prieuré dépendant du monastère de Carluc (Céreste) puis de l’abbaye de Montajour quand Carluc lui sera rattaché au début du XIIe siècle (1). Il est situé à 900 mètres au NNE du village et il n’en reste plus aucune trace sinon le nom du lieu-dit St-Vincent. De ce prieuré proviendrait un ensemble de mobilier du haut Moyen Age, incorporé à l’intérieur de l’église paroissiale. Il consiste en une table d’autel et de trois panneaux décorés taillés dans le marbre. Classé MH cet ensemble peut être daté entre le VIe et le VIIIe siècle et indique la présence d’une église primitive qui serait la plus ancienne du diocèse de Sisteron (CAG, n° 104, p. 254-255).

219. Le prieuré Saint-Pierre de Majargues

La CAG (p. 255-256) décrit au lieu-dit Saint-Pierre situé à 2 km à l’ouest de Limans, un vaste éperon puissament fortifié de sept murailles éboulées, constituant un vaste oppidum ayant livré du matériel protohistorique et romain. Il abrite également les ruines d’une église médiévale. Il s’agit certainement de l’ecclesia Sancti Petri de Marjaligues citée en 1274. Le lieu-dit Majargues est situé 500 mètres au sud de l’oppidum et les archéologiques pensent qu’il recouvre le siège d’une villa gallo-romaine. Ici encore, nous découvrons un lieu de culte élevé sur un site antique.

220. Ségriès

Le terroir de Ségriès est situé au nord de la commune et comprend un habitat dispersé en fermes. C’est ce que révèle le cadastre de 1813, section A de Sigries, mais aucun nom de saint ne vient fournir la titulature de l’église de Sagriers desservie par un prieur et citée en 1274. On connaît le nom du prieur qui la desservait en 1287, Bertrand de Cruis (Obituaire, p. 64). La carte de Cassini est également muette. Le fief de Ségriès qui ne comportait que 20 habitants en 1315 n’a pas résisté aux fléaux des guerres et de la peste.

221. Les Ybourgues

Cette ancienne commune abritait plus de 150 habitants en 1315, mais n’a jamais pu retrouver ce chiffre avec seulement 31 habitants en 1765. Le rattachement à Limans était inévitable. Il eut lieu en 1819. C’est au XIVe siècle qu’est cité un vicarius de Ybonicis. Pour l’Atlas Historique, c’était un prieuré dépendant de l’abbaye de Cruis (carte n° 72) et pour l’abbé Féraud on y trouvait un ancien couvent de Bénédictins (p. 341). Comme pour celle de Ségriès nous n’avons pas la titulature de l’église paroissiale. L’inventaire du 13 mai 1906 reconnaît que l’église aux Ybourgues est en ruine et abandonnée, sol de 0,98. On ne la connaît que par le cadastre de 1813, Section F, parcelle 158, avec une abside en hémicycle orientée vers l’est.

Synthèse

L’ancien prieuré Saint-Vincent offre toutes les caractéristiques d’une fondation au moins carolingienne, sinon antérieure grâce au mobilier découvert dans sa ruine et heureusement préservé. Dans une moindre mesure le prieuré Saint-Pierre de Marjaligues semble succéder à une implantation antique sur un oppidum qui a pu abriter un castrum.

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1. Provence Romane 2, par Guy Barruol, p. 188.

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Faisait partie du diocèse d’Embrun, Vallée de Barcelonnette, aujourd’hui chef-lieu de canton. Comme toutes les communes de la vallée de Barcelonnette, les deux anciennes communes du Lauzet et d’Ubaye réunies en 1959, sont dans un milieu montagneux. On remarque, comme à Jausiers, un habitat dispersé en fermes et petits hameaux qui a favorisé l’implantation de nombreuses chapelles succursales, d’autant que le territoire couvre plus de 6600 hectares.

UBAYE

Le territoire fut le siège d’un prieuré appartenant à l’Ile Barbe de Lyon. Le 16 mars 1237, le comte de Provence assure de sa protection tous les prieurés de cet ordre, dont celui d’Ubaya (RACP, n° 283, p. 372-374). L’abbé Féraud attribue d’ailleurs la construction de l’église paroissiale dédiée à sainte Madeleine aux moines de l’abbaye (p. 230-231). Les visites pastorales, à partir de 1858 jusqu’en 1873 dénombrent trois chapelles rurales, passables, mais humides. C’est le 23 novembre 1892 que l’on connaît leur emplacement et leur titulature :
. chapelle Saint-Pierre au Villard,
. chapelle Saint-Joseph aux Tourniaires,
. chapelle Saint-Joseph à Rocherousse.
Aucune d’entre elles ne subsiste aujoud’hui et l’église paroissiale a été submergée par le lac de Serre-Ponçon.

LE LAUZET

Entre 1858 et 1899, sont recensées sept chapelles rurales. En voici la nomenclature :
. chapelle Sainte-Anne à Champcoutier
. chapelle Saint-Antoine à Coste Plane
.  chapelle Notre-Dame des 7 Douleurs, à Dramonasq
. chapelle Notre-Dame de la Salette, à Champanaste
. chapelle Saint-Etienne, au Villard
. chapelle Saint-Jean-Baptiste au Seuil
. chapelle Saint-Joseph, à l’Alemandrisse.
On dit la messe dans ces chapelles une fois par an et lorsqu’il y a un malade dans le voisinage, selon l’enquête de 1899. La seule chapelle qui fasse l’objet d’un pèlerinage est celle de Dramonas où, selon le coutumier de 1835, le jour de Notre Dame des 7 Douleurs, à 7 heures du matin, procession à la chapelle de Dramonas (2 V 73). On apprend également qu’elle a été rebâtie en 1865 (2 V 88 et 94)

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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Saint-Etienne-les-Orgues (1). La commune de plus de 3000 hectares s’étire du nord au sud sur le versant sud de la montagne de Lure. Elle occupe une vallée entourée de collines boisées et traversée par un vieux chemin qui, rejoignant l’Hospitalet, franchit la montagne de Lure au col Saint-Vincent. Un autre chemin passait plus à l’est et franchissait la montagne à la Baisse de Malcort (1369 mètres d’altitude). Lardiers est remarquable par son oppidum Le Chastelard, d’abord occupé par un habitat protohistorique, puis transformé à l’époque romaine en sanctuaire qui a livré un nombre considérable de matériel (CAG, n° 101, p. 238-252).  

Lardiers fait partie de ces territoires qui sont confirmés aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem au milieu du XIIe siècle. On a déjà rencontré l’Hospitalet, mais il faut y ajouter Les Omergues, Saumane, ainsi que Ongles pour une courte durée, tous situés dans la montagne de Lure. Les textes de 1155 et 1156 (GCN I, Inst. n° XIII et XIV, col. 450) citent  quatre donations faites aux Hospitaliers au début du XIIe siècle :
. l’église de Girone qui se trouve à l’Hospitalet,
. l’église Saint-Pierre d’Amenicis localisée aux Omergues,
. l’église Saint-Jean de Salvinanna ( ?)
. l’église Sainte-Marie de Boira  Cette dernière correspond au hameau situé au nord de la commune d’Ongles nommé Bouiron où le cadastre napoléonien de 1832 signale une chapelle. Ce quartier se poursuit dans la commune de Lardiers.
L’ecclesia de Lariderio est citée en 1274 (Pouillés, p. 121) et est dédiée à sainte Anne. Elle a fait l’objet d’une description dans Provence Romane 2 qui la classe parmi les édifices romans de la fin du XIIe siècle (p. 235-236). La maison de la commanderie la jouxtait au sud. D’abord simple chapelle de la commanderie, elle devint l’église paroissiale.

216. Saint-Barthélemy de Malcor

Malcor fait partie de ces communautés qui disparaissent à la fin du XIIIe siècle. Situés en altitude, elles n’ont pu survivre à la dureté du climat et à la pauvreté des terroirs. Tout le quartier nord de la commune de Lardiers fait partie de la section A, dite de Malcor, par le cadastre napoléonien de 1832. En A 1, est signalé un quartier Barthélemy et dans la parcelle 44 est figuré un rond portant le nom de St Barthélemy. Il est situé quelques 300 mètres au sud de Font Ginestoue. La carte IGN signale ce toponyme ainsi que celui de Combe St-Barthélemy. Il indique également quelques bergeries, beaucoup plus nombreuses sur le cadastre napoléonien. Nous sommes en effet entre 1300 et 1400 mètres d’altitude où seul l’élevage peut être pratiqué. Or c’est sous cette appellation qu’est nommée par les Pouillés en 1274 l’ecclesia Sancti Bartholomei de Malcor (p. 119). L. Pelloux rapporte qu’on trouve au quartier de St-Barthélemy quelques vestiges d’anciennes habitations ainsi que les ruines d’un petit monastère appelé autrefois le temple (p. 62). Le fief de Malcor était situé sur les deux passages franchissant la montagne de Lure par le Col Saint-Vincent et la Baisse de Malcort et devait avoir une certaine importance.

217. Chapelle Saint-Claude

Cette chapelle est située à l’est du village, près de l’ancien hameau du Riou. Elle ne figure pas sur Cassini mais est recensée par le cadastre napoléonien de 1832, Section A 3, parcelle 659. Deux indications permettent de mieux l’appréhender. C’est d’abord l’inventaire de 1906 qui la nomme chapelle Notre Dame de la Salette et ajoute qu’elle est postérieure au Concordat avec une contenance de 100 m². C’est ensuite l’enquête sur les lieux de culte de 1899 qui fait remarquer que la chapelle Notre Dame de la Salette a été rebâtie en 1858. Messe tous les samedis de mai, aux fêtes religieuses et le 24 septembre. C’est à partir de 1851, année où le culte à Notre-Dame de la Salette fut autorisé suite aux apparations de 1846 que la titulature de la chapelle a changé. Auparavant, elle était sous la titulature de saint Claude, c’est sous ce titre qu’elle est nommée en 1832 par le cadastre et aujourd’hui encore sur les cartes modernes. L. Pelloux indique que la petite chapelle de Saint-Claude fut, dit-on, édifiée vers la fin du 17eme siècle, par un prêtre appelé Claude Brunier ; elle tombait en ruines, lorsque M. Fabre curé, la fit reconstruire en 1865 (p. 50). Elle est entourée du cimetière de la communauté. Le fait qu’elle soit accompagnée du cimetière pourrait faire remonter sa fondation bien avant le XVIIe siècle.

La chapelle se détache au milieu de la plaine, à l’écart du village avec le cimetière. C’est un petit édifice d’allure classique avec une façade se terminant par un fronton-pignon s’abaissant aux extrémités supportant deux acrotères. Le faîte est couronné par un clocheton en arc plein cintre surmonté d’une croix. La porte est formée d’un arc plein cintre dont les claveaux, en pierre de taille, se poursuivent sur les piédroits eux-mêmes reposant sur une base en saillie. Sur la clef, evasée et saillante, est gravée la date de 1868.

Synthèse

Le doute subsiste pour la chapelle Saint-Claude qui a pu être édifiée bien avant le XVIIe siècle. La présence du cimetière, son isolement plaident pour une église pré-castrale.

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1. Voir PELLOUX L.,Notices géographique et historique sur les communes du canton de St-Etienne-les-Orgues, Forcalquier, 1887, p. 45-63.

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