Fonds Daniel Thiéry

Au cours de nos pérégrinations dans les textes d’archives, concernant particulièrement la commune de Saint-Vallier-de-Thiey, il nous a été offert l’agréable surprise de rencontrer des renseignements d’ordre historique et archéologique. Ils sont souvent cachés, un petit mot anodin ou une phrase seulement, mais cependant significatifs, sans que le rédacteur ait eu conscience de l’information qu’il fournissait pour les historiens futurs. Bien souvent, il ne fait que transcrire une information qui lui est dictée par les habitants, sans en saisir toute la portée. L’observation de certaines réalités et la transmission orale de traditions par les consuls et députés de la Communauté, révèlent cependant, chez ceux-ci, une prise de conscience évidente de faits historiques. Nous allons ici en divulguer quelques données, espérant bien refléter ce que la mémoire des habitants de Saint-Vallier a bien voulu nous transmettre.

Quand Albert DAUZAT et Charles ROSTAING se mirent à étudier les noms de lieux de France et de Provence, leur but n'était pas seulement "de rechercher la signification et l'origine des noms de lieux et aussi d'étudier leurs transformations", mais également "de reconstituer l'histoire du peuplement et de la mise en valeur du sol".
Il nous a semblé intéressant de tenter une telle démarche sur une seule commune des Alpes-Maritimes, à l'inverse des diverses études menées sur des ensembles plus importants comme celles que firent Charles ROSTAING sur la Provence, Jean-Marie RICOLFIS pour le pays niçois et Paul-Louis ROUSSET pour les Alpes.

C'est durant les années 1989-1990 que fut entreprise l'étude du milieu rural et des constructions en pierre sèche dans les quartiers situés dans la montagne du Doublier sur la commune de Saint-Vallier (A.-M.). Cette étude, encore inédite, paraîtra peut-être un jour, mais on peut cependant en saisir les éléments essentiels dans le 2e fascicule des "Promenades Archéologiques et Pastorales". C'est au cours de la prospection sur le terrain que furent découverts des tessons de poterie dont l'étude fait l'objet de cet article

Les routes et chemins sont les indicateurs des relations entre les pays, contrées, villes et villages voisins. Ils révèlent par leur tracé, leur dénomination et leur importance le rôle qu’ils ont joué durant toute l’histoire de l’implantation humaine. Depuis le milieu du 19ème siècle, la carte des itinéraires routiers a été profondément modifiée sur la commune de Saint-Vallier avec la création de la RN 85, dite Route Napoléon, de la nouvelle route menant à Cabris et des rectifications apportées à celles allant à Saint-Cézaire et à Caussols. D’autre part, l’abandon des activités de culture et d’élevage au cours de ce même siècle, déjà amorcé dans quelques quartiers auparavant, a provoqué l’inutilité de certains chemins. Il en fut de même après la période romaine durant les siècles précédant la restauration du pouvoir central au début du deuxième millénaire. Durant des siècles, le paysage fut totalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui.