- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 2009
Localisation et accès
Situé au nord-est de Cabris, à l'extrémité est de la colline de Pomereit.
D11 en sortant de Cabris vers Grasse, (route des 3 ponts) en haut de la montée (env. 800m), au début de la courbe à gauche, à la fin d'un grillage sur la droite de la route, avant d'entamer la descente vers le pont.
- Amorce du chemin sur le coté gauche de la route, juste à gauche d'un poteau électrique en bois.
- Monter en suivant le sentier sur environs 250 pas, arriver à un replat, un muret coupe le chemin, le passer et de suite à droite en le longeant sur 30 pas environs, on trouve le dolmen avec son tumulus sur la gauche. (infos communiquées par Alain Chabaud).
Description
Le tumulus quasi invisible sous la végétation actuelle mesure 1,25 m de hauteur et 10 m de circonférence. La cella rectangulaire 1,66 m x 1,20 m est formée de trois dalles de 80 cm de hauteur pour 1,50 m de largeur en moyenne et à l'ouest de deux piliers (dont un seul subsiste), délimitant une entrée autrefois barrée par un seuil. Le couloir à l'est (1,47 m x 0,84 m) est constitué de murets en pierres sèches.
Relevé du dolmen par M. Gourdon, 1974
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Dolmen de Pomeireit en 1974 (M. Gourdon)
Prises au printemps 74, les photos de Michel Gourdon nous montrent un dolmen déjà bien envahi par la végétation, en particulier au niveau du tumulus. Mais les fouilles exécutées 3 ans auparavant par Gérard Sauzade laissent encore un couloir dégagé et une chambre relativement propre.
Historique
Casimir Bottin fouille le dolmen en 1899, qu'il nomme tombe mégalithique. Il nous en donne les détails dans son article "Découverte et fouilles de neuf tombes aux environs de Saint-Vallier de Thiey. Le tumulus de 10 m de circonférence ne laissait pas alors apparaître les dalles, et un fragment de la dalle de couverture "gisait encore, en partie penché sur la tombe".
Le document photographique suivant est exceptionnel, il nous montre le dolmen postérieurement à la fouille Bottin : le couloir, sous le tumulus au premier plan n'est pas encore dégagé. L'auteur du cliché est vraisemblablement Paul Goby. Je n'avais pu identifier ce cliché jusqu'à ce que M. Chabaud me fasse parvenir des photos du monument et que les comparaisons permettent d'identifier avec certitude le dolmen de Pomereit (Les photos 1 et 4 d'Alain Chabaud sont prises sous le même angle que celle de Paul Goby).
1905 : photo Paul Goby, la dalle de chevet est du dolmen
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2009 : Photos A. Chabaud prises dans l'axe du couloir (1) est-ouest, (2) ouest-est |
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L'extension des surfaces boisées dans les préalpes grassoises est extrêmement importante depuis la seconde moitié du XXè siècle sur les terres délaissées par l'agriculture et le pastoralisme. La comparaison avec les clichés de 1974 ou de 2009 est saisissante. Le travail de prospection réalisé par les préhistoriens à la fin du XIX était d'autant plus facilité par l'absence de ce couvert végétal. Aujourd'hui, cette végétation en progression constante menace de nombreux dolmens provençaux. Les fouilles se sont souvent succédées sur ces monuments mais paradoxalement, personne ne s'est jamais soucié de la préservation des structures mises au jour hormis quelques exceptions et je ne manque pas de le souligner lorsque c'est le cas. Je le répète encore, un simple entretien sous la forme d'un débroussaillage de la surface du tumulus garantirait une visibilité et un minimum de protection. Un site fréquenté et visible est plus à l'abri qu'un site tombé dans l'oubli.
Le constat de 2009 est sans appel : les clichés réalisés en décembre, période où la végétation est la moins luxuriante, montrent un couloir quasi inexistant ou jonchent divers blocs. Le couloir réalisé en pierres sèches par les préhistoriques et dégagé par G. Sauzade en 1971 n'a pas la résistance des orthostates d'une cella qui peuvent dépasser la tonne facilement et qui sont de ce fait moins fragile. Ce couloir, sur les photos précédentes de M. Gourdon est en 1974 encore bien visible.
Plus inquiétant, la dalle sud de la chambre, bien visible sur la photo 1 de M. Gourdon est inexistante sur la photo 4 d'Alain Chabaud. Au mieux a-t-elle été basculée au pire fracturée. Rappelons qu'il n'y a aucun trésor dans ces dolmens fouillés plusieurs fois déjà, la seule richesse qu'ils nous offrent encore est leur architecture, leur présence in situ ! Les photos d'Alain Chabaud nous laissent le sentiment d'un site complètement abandonné, c'est bien triste.
Le mobilier archéologique
Bottin a découvert les ossements de 45 à 50 squelettes, en deux couches, séparées par un dallage de pierres plates. Une partie des ossements étaient brûlés. "Le sol même de la tombe est incliné du couchant au levant, et les ossements du premier dépôt avaient été jetés pêle-mêle vers le fond, puis recouverts d'un dallage, pour les séparer des nouveaux arrivants. Mais ceux-ci avaient eu le même sort de la part des derniers ravageurs, dont on reconnaît l'action, sans exception, dans toutes les sépultures de la région."
Le mobilier funéraire comprenait aussi :
- deux extrémités distales de poinçons en os
- 68 perles discoïdes en test
- 12 perles discoïdes en calcaire blanc (en général à section bi-convexe, du type berle ovoïde mince)
- 101 perles discoïdes en roche verte, très petites
- 2 perles olivaires, l'une en calcite, l'autre en calcaire blanc
- une grosse perle discoïde, à contour irregulier, polie, en calcite translucide
- plusieurs tessons,
- un "ornement de bronze de forme tubulaire", interprété par Arnal comme un "petit tube enroulé" (cuivre ?)
Les fouilles de Gérard Sauzade ont permis de distinguer deux pérodes d'utilisation (les deux couches étaient séparées par un dallage dans le couloir par un dallage de pierres) :
- Une phase d'occupation remontant au Chalcolithique (couche de base) caractérisée par 22 perles discoïdes plates en test de mollusque, une perle olivaire en pierre verte (doc 2).
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1970 : fouille et photos G. Sauzade (la 4ème photo montre le dolmen avant l'intervention)
(doc 2 : une partie du matériel archéologique de la fouille Sauzade, cliché M. Gourdon)
- Une couche supérieure comprenant du mobilier datable du Bronze ancien, fragments d'un vase à deux anses rubanées diamétralement opposées, décoré sous le bord de deux boutons accolés (doc. 3), associé à une alène losangique en bronze de 28 mm x 6 mm x 2mm. Les alènes sont des objets bipointes dont la fonction reste indéterminée mais que de rares exemplaires emmanchés dans un tube en os (Saint-Vérédème, Sanilhac - Barge Mahieu 1995) classent dans les outils plutôt que dans les parures de type piercing. (Le Campaniforme dans le S-E de la France, Lemercier 2002).
(doc 3 : céramique du bronze ancien)
Ont été également recueillis, dans les sédiments remaniés ou sur le tumulus :- une pendeloque ovale confectionnée dans un galet (doc 2)
- une perle discoïde épaisse en pierre vert clair (doc 2)
- trois fragments de poinçons en os
- des éclats et une lamelle de silex à troncature oblique (doc 2)
Erigé au Chalcolithique, ce dolmen a connu une réutilisation au début de l'âge du Bronze. En effet, les modes sépulcraux du début de cette période sont hérités de la fin du Chalcolithique, des inhumations collectives perdurent, et plusieurs mégalithes de la région connaissent des réutilisations tardives (dolmen de Mauvans Sud à Saint-Cézaire, dolmen du Prignon...)
A noter : La présence de matériel archéologique dans le couloir reste exceptionnelle et témoigne d'une réutilisation de la sépulture. Les couloirs des dolmens provençaux sont en général stériles. Cette absence de mobilier tend à démontrer que ces couloirs n'étaient pas désobstrués lors de dépôts successifs. Les colmatages naturels d'argile souvent observés dans les couloirs confortent cette thèse. Ces derniers restaient donc bloqués lors des funérailles, seule la partie proche de l'entrée de la chambre était désobstruée. (Sauzade, Courtin 1986)
Bottin comparait la tombe mégalithique de Pomeiret au "beau" dolmen de la Verdoline à Saint-Vallier. Érigé il y a quarante siècles par les populations Campaniformes installées ici, il a suffit d'un siècle pour que les fouilles successives dégagent la structure de son tumulus protecteur et la livre aux agressions de l'homme et de l'environnement. Alors faut-il que l'histoire s'arrête aujourd'hui, à l'ère de notre civilisation toute puissante ? Somme nous incapables de préserver ces dernières reliques du passé ? Sont-elles si insignifiantes et innintéressantes ? Il est facile de comprendre, en comparant simplement les deux clichés du dolmen pris à un siècle d'écart, que la menace qui pèse n'est pas fictive et que le couvert végétal aura raison du monument si rien n'est entrepris rapidement.
Bibliographie
BOTTIN Casimir
Découverte et fouilles de neuf tombes aux environs de Saint-Vallier de Thiey, Annales Société Scientifique et littéraire de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse, t. XVI, 1899
GOBY Paul
Coup d'oeil d'ensemble sur le préhistorique de l'arrondissement de Grasse, 2ème CPF Vannes, 1906
COTTE
Documents sur la Préhistoire de la Provence, t. IV, 1924
GOBY Paul
Les dolmens de Provence, XI congrès Rhodania Cannes Grasse, 1929
CHENEVEAU René
Liste des mégalithes, pseudo-mégalithes et tumulus des Alpes-Maritimes, Mém. IPAAM, t. XIV, 1971
GAGNIERES Sylvain
Informations archéologiques, Gallia Préhist., t. XV, 1972
ARNAL (G. B.)
Type de parures du Chalcolithique, Et. Préh., 1974
COURTIN Jean
Les dolmens de Provence, Mémoires SPF, t. XI, 1974
GOURDON Michel
Le Néolithique et l'Age du bronze dans les Alpes-Maritimes, mém. de maîtrise d'histoire, université de Nice, 1975
GASSIN Bernard
Atlas Préhistorique du Midi Méditerranéen, feuille de Cannes, 1986
- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 2009
Retrouvé en 1986 sur la colline de Cartinet (Jacob et al., 1987-88 : 210). À l’époque, ce tumulus avait été confondu avec celui de Pomeiret. Il s’agit d’une tombe à chambre circulaire de 2,50 m de diamètre, aménagée sur une base vaguement rectangulaire de 7 m x 6 m. Trois petits clous en fer dans les déblais indiquent une utilisation à l’âge du Fer. (Fulconis - Gallia Information 2007)
Localisation
Tumulus du Cartinet N°2 - 2007
Crédits photo : S.Fulconis
Fouillé par Bottin en 1899 (N° 6 de sa liste), il trouva à 30 au 40 cm de profondeur, un epremière couche archéologique reposant sur un dallage de petites pierres plates, contenant des débris osseux et des dents, une bague en bronze formée d'un anneau non fermé dont les extrémités filiformes s'enroulent en spirale opposées, et un anneau fermé en bronze, au dessous gisaient les restes de deux squelettes, orientés d'est en ouest, bien conservés mais sans mobilier funéraire.Datation proposée : bronze moyen / final pour la couche supérieure
Bibliographie
GASSIN Bernard, Atlas préhistorique du midi méditerranéen, feuille de Cannes, CNRS, Paris, 1986
COTTE V., Documents sur la préhistoire de la Provence, Aix, t. IV, 1924
CHENEVEAU René, Liste des mégalithes, pseudo-mégalithes et tumulus des Alpes-Maritimes, Mém IPAAM, t. XI, p. 81
VINDRY G., Un siècle de recherches préhistoriques et protohistoriques en Provence Orientale (1875-1975), Doc. d'archéo. méridionale, 1978
- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 2814
Situé à 180 m au Sud du tumulus N°2 de la Croix de Cabris, au bord de l'ancien chemin de Cabris à Saint-Vallier.
Fouillé par Bottin en 1899 (N°5 de son article), il a été revu par Sauzade vers 1970.
Localisation :
tumulus de ...
Tumulus du Cartinet N°1 - 2004
Crédits photo : A. Blazit
Le tumulus mesure 15 mètres de diamètre pour 2,50 m de haut. Il est entouré par un muret. Une dépression au centre du tumulus témoigne des fouilles anciennes.
Bottin mis à jour à 0,70 m de profondeur, des os fragmentés et en désordre et quelques dents, accompagnés du matériel suivant : un poignard en bronze à deux rivets et à nervure centrale (112mm de long) datable du Bronze moyen, une épingle à tête en clou et corps très renflé, non décorée, de quinze centimètres de long (Bronze final III), une bague en bronze formée d'un anneau non fermé dont les extrémités filiformes s'enroulent en spirales opposées, deux anneaux en bronze, une "petite breloque avec trois petits anneaux" (il s'agit probablement d'un bouton à bélière, dans laquelle est engagé un anneau), la moitié d'une petite perle olivaire, plusieurs débris de perles.
A 1,70 m, sur le sol, reposait un squelette en place sans aucun mobilier.
Datation proposée : Bronze moyen et Bronze final III
Bibliographie
GASSIN Bernard, Atlas préhistorique du midi méditerranéen, feuille de Cannes, CNRS, Paris, 1986
COTTE V., Documents sur la préhistoire de la Provence, Aix, t. IV, 1924
GOBY P., Coup d'oeil d'ensemble sur le préhistorique de l'arrondissement de Grasse, 2ème CPF Vannes, 1906
CHENEVEAU René, Liste des mégalithes, pseudo-mégalithes et tumulus des Alpes-Maritimes, Mém IPAAM, t. XI, p. 81
VINDRY G., Un siècle de recherches préhistoriques et protohistoriques en Provence Orientale (1875-1975), Doc. d'archéo. méridionale, 1978
- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 3574
Localisé à proximité du dolmen de Serre Dinguille, 50 mètres au nord-est de ce dernier.
Il s'agit d'un petit coffre de 0,60 su 0,60 bordé de gros blocs, au centre d'un tumulus.
Ce coffre était vide lors de sa découverte par Cheneveau en 1965.
Tumulus Serre Dinguille (photo Chabaud)
Bibliographie
Gassin Bernard, Atlas préhistorique du Midi Méditerrannéen, feuille de Cannes, éd du CNRS, 1986
Gourdon Michel, Le néolithique et l'âge du bronze dans les Alpes-Maritimes, mémoire maîtrise d'histoire, 1975
Cheneveau René, Liste des mégalithes, pseudo-mégalithes et tumulus des Alpes-Maritimes, Mémoires de l' IPAAM, t. XI, 1968
- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 3734
Classement par liste de 1889 au titre des Monuments Historiques
Nommé Dolmen de Colle Basse III par A. De Maret.
Localisation
L'accès s'effectue par le chemin de la déchetterie, puis suivre un sentier balisé bleu, qui monte au N - NE ou bien le chemin du Brusquet en empruntant le sentier qui part en face au poteau vers le nord. On traverse des zones encombrées d'arbres tombés (ceci en mars 2009) on peut repérer sur la droite aprés 2-300 m un petit cairn et le dolmen dans la végétation, le tumulus est un peu plus dur à trouver, au nord, bien envahi de feuilles mortes, mais qui montre un tertre visible. (informations A. Chabaud) (dolmen mentionné sur les cartes topographiques IGN au 25 000)
Historique et description
Découvert et fouillé en 1866 par Bourguignat en une journée de manière hâtive, ce dernier réalise un croquis et un plan du mégalithe (cf ci-dessous). "Je n'ai pu trouver, en les déblayant, qu'un amas confus de terre, de pierres, de poteries brisées, d'ossements fracturés, dénotant une profanation sottement exécutée..." (l'article de Bourguignat est en téléchargement intégral à la rubrique documentation en ligne -> préhistoriens locaux)
1876, Relevé Bourguignat : Croquis de gauche - longueur 2,30 m largeur 1,80 m, profondeur de la chambre sépulcrale = 2 m, A : entrée.
Croquis de droite : Etat actuel de ce dolmen, vue prise du midi au nord
Le dolmen fut fouillé en 1876 par de Maret (dolmen de Colbas III), puis par Paul Goby en 1900 et 1904. Ce dernier précise que la dalle de couverture reposait brisée en fragments épars sur le tumulus. D'après ses dires, elle reposait autrefois entre les orthostates nord et sud de la cella, entre les dalles est et ouest plus hautes.
1906, relevé par Goby
Le tumulus de forme circulaire mesure 11 m de diamètre. La cella, rectangulaire (1,38 m x 1,47 m) est formée de cinq dalles de calcaire(Bathonien) : une dalle de chevet, de champ, débordant largement sur les côtés , les côtés nord et sud sont formés par deux dalles placées à plat et ayant au dessous et au dessus des murets en pierres sèches. L'entrée (74 cm de large) est délimitée par deux piliers. Le couloir de 2m x 1m est formé par deux dalles et des murets.
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1905, la fouille du Dolmen de Serre Dinguille par Paul Goby
Les fouilles ont livré des ossements humains, deux fragments de haches polies, deux perles olivaires en bronze (ou cuivre), un fragment de bronze, deux perles en dentalium, plusieurs éclats de silex. La céramique comprend des tessons lisses, des tessons ornés de "rayures" (De Maret), un tesson "semblable à ceux ornés de points en creux recueillis au dolmen du Coulet de Stramousse" (Goby) c'est-à-dire probablement à décor campaniforme au peigne, des tessons à pâte micacée.
En 1970, Sauzade fouille à nouveau le mégalithe et y trouve une pendeloque en roche verte (chloritite), d'un type inédit en forme de huit (21 x 16 x 4 mm), trois fragments de poterie campaniforme décorées de lignes parallèles remplies d'incisions en coup d'ongles, onze perles en coquille de dentales dans la chambre et dans le couloir, et un bord avec mamelon. Une moitié de bracelet et en verre bleu noir uni, de section semi ovalaire, daté de la Tène III, provenant de ce dolmen se trouve dans la collection Goby au musée d'histoire de Provence à Grasse.
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1970, fouille G. Sauzade, à gauche le dolmen avant la fouille, à droite en cours de fouille.
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1970, le dolmen en cours de fouille (Photos G. Sauzade)
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1970, mobilier de la fouille sauzade, de gauche à droite, pendeloque en chloritite, 11 perles en coquilles de dentales, bord de gobelet ou vase campaniforme
Michel Gourdon à trouvé une pointe de flèche bifaciale dans les déblais en 1975. Il m'a précisé que l'armature de flèche est de type foliacée, d'environs 5 cm x 3cm, en silex de couleur blond. S'il retrouve un cliché de cette armature, je le publierai ici.
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1974 Dolmen de Serre Dinguille (Photos M. Gourdon)
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1974 Dolmen de Serre Dinguille (Photos M. Gourdon)
Plan du dolmen réalisé par Michel Gourdon en 1974
Plan du dolmen réalisé par Jean Courtin en 1974
Le matériel archéologique date du Chalcolithique final (civilisation du vase campaniforme) avec des traces de réutilisation à l'Age du fer.
En 2009, Alain Chabaud me fait parvenir des clichés du dolmen de Serre Dinguille. On constate que la structure est fortement menacée par la progession du couvert végétal. Un pin de taille respectable est implanté derrière la dalle de chevet et menace la chambre à plus ou moins brève échéance. On note aussi des dégradations anthropiques : le pilier gauche à l'entrée du couloir est fracturé et se trouve à présent dans la cella.
Dolmen de Serre Dinguille en 2009 (A. Chabaud) (la date sur la photo est inexacte)
Ce mégalithe, classé Monument Historique, a traversé plus de 40 siècles pour parvenir jusqu'à nous : les dolmens sont les plus vieux monuments bâtis de main d'homme encore visibles in situ dans notre région. Un simple débroussaillage ponctuel suffirait à garantir un minimun de visibilité et éviter certaines dégradations d'origine naturelle. Des département et communes voisins ont compris l'intérêt de mettre en valeur ces derniers témoins de la préhistoire en fléchant les accès, nettoyant les sites, et en diffusant des informations. Il est regrettable qu'ici rien ne soit fait en ce sens.
Bibliographie
GASSIN Bernard
Atlas préhistorique du midi méditerranéen, feuille de Cannes, p. 106, CNRS, Paris, 1986
SAUZADE Gérard
Les deux tombes du Prignon et les dolmens de Saint-Cézaire, BAP, N°4 - p. 79, 1979
GOURDON Michel
Le Néolithique et l'Age du bronze dans les Alpes-Maritimes, mém. de maîtrise d'histoire, université de Nice, 1975
ARNAL G.B. et alii
Types de parures du Chalcolithique, Et. Préh., N° 10-11, p. 17, 1974
COURTIN Jean
Le Néolithique de la Provence. Mém. de la S.P.F., T. XI, p. 209, 224, 1974.
GOBY Paul
Les dolmens de la Graou et de Lou Serre Dinguille, Congrès A.F.A.S, Lyon, 1906.
CASTANIER Paul
Histoire de la Provence dans l'antiquité, T. 1, la provence préhistorique et protohistorique, p. 224, 1893.
BOURGUIGNAT J.- R.
Monuments mégalithiques de Saint-Cézaire, près Grasse - Mem. Soc. des Sc. Nat. et Hist. des Lettres et Beaux Arts de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse, t. V, 1875.
MARET A. de
Les dolmens de Saint-Cézaire, Materiaux pour l'Histoire Primitive et naturelle de l'Homme, t. VIII, 1887.
MARET A. de
Le dolmen de Colbas près de Saint-Cézaire, (Alpes-Maritimes), fouillé le 3 mars 1876, Congrès Archéologique de France, Arles, 1876.
- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 2812
Situé sur un petit mamelon au sud de l'ancien chemin de Saint-Cézaire à Cabris et à 800 mètres au sud-est en contrebas des dolmens de Colle Basse 1 et Colle Basse 2.
1971, fouilles et photos G. Sauzade
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1971, fouilles et photos G. Sauzade
2004, photo J.-J. Napoule
Historique et description
Fouillée par Casimir Bottin vers 1875, refouillé par Gérard Sauzade en 1971. La sépulture à vraisemblablement été découverte par Bourguignat en 1866, comme l'une des deux tombes découverte "sur la colline du Défent", l'autre étant le Dolmen de Serre D'Inguille. La tombe en blocs de Colbas 3 a été visité également par Emile Rivière en 1879.Il existe une confusion sur la dénomination de ce mégalithe entre divers auteurs. (cf Atlas N°81 Gassin)
La tombe se compose d'un petit tumulus, avec une chambre formée de 7 blocs, en fer à cheval et ouverte à l'ouest selon Bottin., circulaire selon Sauzade.
Le matériel archéologique
Bottin mis au jour un matériel peu abondant : quatre squelettes, quelques tessons, une molaire de cheval, quatre dents de chèvre, quelques os brûlés, quelques éclats de silex.
Le site est datable du Chalcolithique.
Bibliographie
GASSIN Bernard, Atlas préhistorique du midi méditerranéen, feuille de Cannes, CNRS, Paris, 1986.
BOURGUIGNAT Jean-René, Monuments mégalithiques de Saint-Cézaire, près Grasse, Mémoire de la société des Sciences Naturelles et Histoire, des Lettres et Beaux-Arts de Cannes et de l'arrondissement de Grasse, t. V, 1875.
COTTE V., Documents sur la préhistoire de la Provence, Aix, t. IV, 1924CHENEVEAU René, Liste des mégalithes, pseudo-mégalithes et tumulus des Alpes-Maritimes, Mém IPAAM, t. XI, p. 92COURTIN Jean, Le néolithique de la Provence, Mém SPF, t. 11, 1974SAUZADE Gérard, Les deux tombes du Prignon et les dolmens de Saint-Cézaire, 1979.
RIVIERE Emile, Nouvelles recherches dans les Alpes Maritimes en 1879, Congrés AFAS, 1880
RIVIERE Emile, De l'antiquité de l'homme dans les Alpes-Maritimes, 1887
BOTTIN CasimirMémoire sur neuf tumuli de la période néolithique, in Ann. Soc. Lett., Sc. et Arts des A.M., T. X, p. 426-445.
- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 3259
Situé à une cinquantaine de mètres au sud-ouest du dolmen de Colle Basse 1
Historique et description
Fouillé par A. de Maret en 1876, refouillé par Gérard Sauzade en 1969.
Restauré lors d'une opération menée par l'Institut d'Etudes Niçoises / Conseil Départemental 06 en 1998.
Il est formé de quatre dalles de chant, une dalle plate couchée à l'intérieur de la cella, on distingue un vague couloir. Le tumulus mesure 5,50 m de diamètre, une dalle à plat à quelques mètres est probablement un élément de couverture.
Photo L. Del Fabbro en 2021
Le matériel archéologique
De Maret mis au jour quelques ossements humains, un humérus de lièvre et une première phalange de cheval.
Le dolmen en 1974. Photo M. Gourdon
Le relevé effectué en 1974 par M. Gourdon
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Le dolmen en 1997 avant l'opération de mise en valeur IEN/Département 06 et le résultat toujours visible en 2004
Bibliographie
GASSIN Bernard, Atlas préhistorique du midi méditerranéen, feuille de Cannes, CNRS, Paris, 1986.
MARET A. de, Les dolmens de Saint-Cézaire, Matériaux t. VIII, 1877
COTTE V., Documents sur la préhistoire de la Provence, Aix, t. IV, 1924
CHENEVEAU René, Liste des mégalithes, pseudo-mégalithes et tumulus des Alpes-Maritimes, Mém IPAAM, t. XI, p. 92
COURTIN Jean, Le néolithique de la Provence, Mém SPF, t. 11, 1974
SAUZADE Gérard, Les deux tombes du Prignon et les dolmens de Saint-Cézaire, 1979.
- Détails
- Écrit par : Laurent Del Fabbro
- Clics : 5662
Situé à 3,5 km à l'est/nord-est de Saint-Cézaire, au quartier du Bois d'Amon, sur un replat à 595 m d'altitude. Découvert par Bourguignat en 1866, fouillé par A. De Maret le 3 mars 1876, par P. Goby en 1900 et G. Sauzade en 1971. inscription MH / arrêté du 26avril 1989 (cad. B1 282). 50 m au sud-ouest se trouve le dolmen de Colbas 2 ou Colle Basse 2, restauré lors d'une opération menée par l'Institut d'Etudes Niçoises / Conseil Départemental 06 en 1998.
Historique et description
C'est le plus grand dolmen des Alpes-Maritimes. Selon les termes de Bourguignat en 1866 "...le plus important du pays. Ce dolmen que je regrette beaucoup de n'avoir pu examiner est immense, et se trouve construit, aux dires de mes guides, en pierres vraiment colossales".
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31 mars 1892, photo prise par James Jackson. Légende : "Ruines du grand dolmen de Buidamon, de l'époque du bronze, dans les dolomies du jurassique inférieur, à 6 km E-NE de St-Cézaire. Vue prise du pied du dolmen. |
La cella (1,80m x 1,60m) est formée de 5 dalles complétées, entre les piliers de l'entrée et les dalles latérales, par des murets de pierres sèches. Les piliers de l'entrée mesurent 1,87 m et 1,65 m. Ils s'ouvrent à l'ouest-nord-ouest sur une antichambre, longue de 2 m et large de 80 cm, formée par deux dalles au nord et au sud, limitée à l'ouest par un seuil d'une hauteur de 60 cm, prolongé par un couloir de 3 m de long sur 95 cm de large. Ce dernier est formé d'un muret en pierres sèches au nord, d'une dalle et d'un muret au sud.
Lorsque De Maret fouilla le dolmen, l'antichambre était séparée de la cella par un seuil formé de deux pierres, l'une à plat et l'autre, verticale reposant sur la première, haute de 70 cm. Le tumulus mesurait 13 m de long sut 10 m de large et 1 m de hauteur et De Maret remarque qu'il est ceinturé de gros blocs alignés : "il est probable qu'un cercle devait ainsi entourer le monument, comme un cromlech, dont les pierres seraient simplement mises à plat sur le sol." (cf doc. 1)
De Maret précise : "La table (de couverture) qui avait glissé et qui reposait simplement sur la pierre du fond avait 1,80 m de long sur 1,50 m de large, d'un côté et de l'autre. Primitivement, elle devait porter seulement sur la convexité dont nous avons parlé (en fait sur le sommet de la dalle de chevet) et sur les deux piliers de la porte, laissant en dessous à gauche et à droite, un vide de 50 cm. A mon grand regret, j'ai été obligé de la briser, n'ayant pu la faire enlever et désirant fouiller, l'intérieur de la cella et du couloir...." (cf doc. 1, plan en coupe)
Doc. 1, le relevé de A. De Maret (on distingue la dalle de couverture encore intacte dans la cella)
On ne peut que regretter, qu'il en ait été ainsi pour plusieurs mégalithes du secteur, comme celui des Puades par exemple, dont la dalle de couverture dépassait les 4 tonnes. Aujourd'hui, dans le département des Alpes-Maritimes, plus aucun dolmen ne dispose de sa dalle de couverture en place. Il faut se rendre dans le département voisin pour pouvoir en observer dans leur état d'origine, comme au dolmen des Adrets à Brignoles. Ceci est le fruit du travail de personnes qui ont contribué à restaurer ces mégalithes : Barge-Mahieu Hélène, Programme de classement, restauration, mise en valeur, Bilan Scientifique 1992, S.R.A. DRAC-PACA. La dalle du dolmen de la Verdoline à Saint-Vallier repose près du monument, sur le tumulus. Elle semble être à peu près intacte et pourrait être remise en place dans le cadre d'une opération de restauration.
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Dolmen de Colbas 1, J. Courtin, 1960
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1971, les fouilles menées par Sauzade (photos G. Sauzade)
Le relevé réalisé par G. Sauzade
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1974 : Photos M. Gourdon
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2017 : un incendie dévaste 53 ha du secteur ouest du Bois d'Amon et traverse le site des dolmens de Colle Basse (photo D. R.)
Janvier 2023, le tumulus reste bien visible après l'incendie de 2017 (photo L. Del Fabbro)
Le matériel archéologique
De Maret distingua 2 couches, l'une formée de terre noire, contenant de nombreux ossements humains, parfois entiers, au dessous de laquelle se trouvait un pavage irregulier de pierres plates du côté gauche (nord ?) de la cella seulement. La deuxième couche, au dessous du pavage, contenait des ossements humains très fragmentés dans une terre rouge. Il signale aussi des traces de feu, dans la cella, à droite et à gauche de l'entrée.
Doc. 2 le matériel archéologique découvert par A. De Maret
De Maret indique que "la sépulture avait été certainement violée à une époque reculée car rien n'y était en place". D'autres préhistoriens de l'époque ont remarqué ce désordre habituel dans les sépultures collectives, qui bien souvent ont connu de multiples réutilisations, perturbant ainsi les dépôts précédents. Dans le cas du dolmen de Colbas 1, Sauzade a receuilli lors de sa fouille une monnaie italienne de 1639, qui confirme l'obdervation de De Maret. De Maret recueille de nombreux ossements humains, 597 dents et Paul Goby une cinquantaine de dents dans les déblais.
Le mobilier comprenait une pendeloque à ailette en os, une perle olivaire en métal (bronze ou cuivre), de tessons inornés (De Maret), de 5 perles en stéatite et d'un pièce de monnaie du XVII ème siècle (Sauzade). De Maret signale un humérus de lièvre et une incisive de porc.
La pendeloque à ailette et les perles en stéatite évoquent le chalcolithique ancien, tandis que la perle métallique pourrait être plus récente (Chalcolithique récent ou Bronze ancien, Gassin)
La pendeloque à ailettes globulaires (doc 2. F.2) est largement recensée dans le Sud de la France (Bordreuil, 1966 ; Barge, 1982 ; Barge et Bordreuil, 1990-1991 ; Costantini, 1990 ; Philippon 2002). Elle est également présente dans le Jura (lacs de Chalain et Clairvaux) (Voruz, 1985 ; Pétrequin 1988 ; Barge et Bordreuil, 1990-1991). Quelques exemplaires sont aussi connus en Suisse (Bordreuil, 1966 ; Archéologie fribourgeoise 1982 ; Barge et Bordreuil, 1990-1991 ; Ramseyer 1995), en Italie, en Espagne, ensuite à Malte où là, uniquement, la parure est en roche verte (Barge et Bordreuil, 1990-1991).Les avis partagés des auteurs sur l’interprétation symbolique font référence aux organes sexuels masculins pour la majorité d’entre eux, bien que cette interprétation ait été « farouchement combattue par A. et G. de Mortillet en 1881 ainsi que D. Garrod et D. Bate en 1937 » selon M. Bordreuil (1966) et aux attributs sexuels féminins -représentant les seins- pour L. B. Bréa en et F.-X. de Jaurégui en 1948 (morphologie qui évoque la polymastie lorsque les pendeloques possèdent trois ou quatre lobes), selon M. Bordreuil (1966). L’outillage préhistorique qui a servi à produire les pendeloques à ailettes est impossible à détecter. L’idée d’utiliser des micro-perforateurs se rapprochant du microlithe de Clairvaux (Pétrequin 1988), pour perforer les pendeloques en forme de hache (Pauc et al., 2004), a été reprise pour les pendeloques à ailettes. La reconstitution plausible et les traces obtenues sur le matériel lithique donnent quelques indications non négligeables. Références : PAUC P., MOINAT P., REINHARD J. 2005 : Description de la fabrication expérimentale du grain d’enfilage en akène de Lithospermum de type 2 et de la pendeloque à ailettes globulaires. R. Tichy (SEA) & R. Paardekooper (EXARC) directeurs, euroREA 2, Society for Experimental Archaeology Hradec Králové, Czech Republic and EXARC, p. 40-54.
Bibliographie
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GOBY Paul, Présentation de diverses photographies inédites du Dolmen de Colle-Basse à Saint-Cézaire, Congr des Sociétés Savantes de Provence, Marseille, 1906
COTTE V., Documents sur la préhistoire de la Provence, Aix, t. IV, 1924
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