Faisait partie de la Vallée de Barcelonnette et du diocèse d’Embrun, aujourd’hui dans le canton de Barcelonnette. Cette vaste commune de 5608 hectares s’étage de chaque côté de l’Ubaye dans un décor de montagnes élevées. L’habitat est établi entre 1200 et 1500 mètres d’altitude. Cette commune est la réunion de deux hameaux dont le plus important était le Châtelard. C’est là que se trouvait l’église paroissiale dédiée à l’Assomption de la Vierge. Elle n’était pas établie dans le village, mais, comme le relate l’abbé Albert, elle est bâtie sur un rocher escarpé, au bord d’un affreux précipice. De sorte qu’il n’est pas possible d’en faire le tour. A quelque distance de cette église, du côté du nord, il y a encore un rocher plus élevé, sur lequel il y avoit autrefois un château, et où l’on a construit le clocher afin que les habitants qui sont dispersés à droite et à gauche, puissent plus aisément entendre le son des cloches (I, p. 235). C’est seulement en 1830 que fut construite une église dans le village (Féraud, p. 230).

L’église de la Condamine, sous le titre de sainte Catherine a été construite en 1822 comme l’atteste l’abbé Féraud : paroisse de la Condamine. 350 âmes, population réunie en un seul hameau en hiver et toute dispersée sur les montagnes dans les maiteries en été. Eglise Ste-Catherine, a été construite en 1822 et fut érigée en paroisse. Il y avait cependant un prêtre à demeure qui faisait l’office dans une chapelle. A l’époque de l’abbé Albert celui-ci relate que depuis quelques années on a mis un prêtre servant au hameau de la Condamine et il jouit des honoraires des messes qui sont fondées dans les chapelles des différens hameaux de sa paroisse ; car il y a peu de hameaux où il n’y ait une chapelle.

Cette dernière réflexion correspond bien à un milieu montagneux où les communications sont difficiles, ce qui a incité l’autorité ecclésiastique à multiplier les chapelles succursales. Les deux abbés Albert et Féraud ne donnent pas la liste de ces chapelles et Cassini est également muet. On peut en répérer certaines sur le plan cadastral de 1833 et avec les cartes modernes. Ces chapelles ont deux vocations différentes, soit de protection au bord d’un chemin, soit de succursales assurant le service divin.

129. Chapelle Saint-Roch.

Elle est isolée à l’ouest de La Condamine au bord de la D 29, au croisement avec l’ancien chemin venant du Châtelard (altitude 1437 m). Elle figure sur le plan cadastral en section D 7, parcelle 2133, accompagnée d’une croix. Elle côtoie et domine le ruisseau de Parpaillon qui se jette dans l’Ubaye à La Condamine. La vocation de cette chapelle dédiée à saint Roch, antipesteux, est la protection contre les fléaux apportés par les voyageurs.

130. Chapelle Sainte-Anne.

Elle aussi est isolée, non loin du hameau du Pas en remontant le ruisseau de Parpaillon. C’est ainsi qu’elle est figurée par le cadastre en section  D 4, parcelle 359, le hameau du Pas comprenant quatre bâtiments. Elle figure sur la carte IGN à l’altitude de 1752 m. Comme Saint-Roch, cette chapelle semble être un édifice de protection, placée sur un chemin devenu aujourd’hui un GR important puisqu’il relie Sainte-Foy-la-Grande en Gironde à Saint-Paul-sur-Ubaye.

Les autres édifices sont des chapelles succursales et figurent sur les cartes IGN : chapelles au Villard-Haut, à Clausal, au Châtelard, au Serre (en ruine), au Prat, au Grach-Bas.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiery