Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Noyers-sur-Jabron. La commune s’étend sur 1970 hectares, en rive droite du Jabron et sur les pentes nord de la montagne de Lure. Il n’y a pas de chef-lieu proprement dit, seulement quelques hameaux et bastides dispersés dans la campagne. Cette particularité semble avoir été le cas durant les derniers siècles du Moyen Age. Durant quelque temps, de la fin du XIVe s. à 1665, la commune fut associée à celle de Saint-Vincent-sur-Jabron (1). Le castrum novum de Miravals est signalé au XIIe siècle (Atlas, p. 170). Il devait se trouver au-dessus de l’église paroissiale où subsistent les restes d’une tour rectangulaire. L’église est signalée en 1274, ecclesia Sancti Marii Castrinovi propre Sanctum Vincentium (Pouillés, p. 119). A partir du XIIe siècle, elle relève de l’abbaye de Cruis (Atlas, carte n° 72) (2). Mais outre l’église paroissiale, est citée une autre église sur le territoire, l’ecclesia de Genciaco.
106. La communauté médiévale de Jansiac sur un site antique
Elle fait partie de ces petites communautés reconnues du début de l’enchâtellement et disparues à la fin du Moyen Age, suite aux guerres et à la peste. Elle était située à 1000 m d’altitude sur les pentes nord de la montagne de Lure. Elle est citée en 1274, capellanus ecclesie de Gentiech (Pouillés, p. 121). L’abbé Féraud relate que l’abbé de Cruis reçut en 1360 l’inféodation de la moitié des terres de Saint-Vincent, Malcol (Cn de Lardiers), Aigremont (Cn de Noyers) et Gentiac. On ne connaît pas le titulaire de l’église, ecclesia de Gensiaco, mais il existe à 800 m à vol d’oiseau une chapelle dédiée à saint Michel aujourd’hui en ruine. Le site de la chapelle a livré des fortifications d’époque indéterminée, des tuiles gallo-romaines, des tombes du haut Moyen Age et de la céramique atypique. Près de Jansiac a été trouvé un autel-coffret en pierre dédié à Jupiter. Enfin, à 400 m à l’est de la ferme de Jansiac a été repéré un habitat d’époque romaine (CAG, n° 051, p. 136). Il faut remarquer, à la suite de Ch. Rostaing (p. 360), que le toponyme Jansiac est issu d’un gentilice latin prolongé du suffixe -acu, signifiant « le domaine de Gentius ». Nous sommes ainsi, avec les deux sites de Jansiac et de Saint-Michel, en présence d’une occupation pouvant remonter à l’Antiquité et qui s’est prolongé jusqu’à la fin du Moyen Age.
107. La chapelle rurale de Lange
Lange est le plus gros hameau de la commune. Une chapelle rurale, dite de secours, est signalée lors des visites pastorales du XIXe siècle. Elle figure sur la carte de Cassini, mais nous ne connaissons pas la date de son érection. Elle est signalée par les cartes modernes et semble être sous la titulature de saint Mari, reprenant celle de l’église paroissiale.
Synthèse
Jansiac apparaît comme un site ayant perduré de l’Antiquité jusqu’à la fin du Moyen Age.
(1) La Montagne de Lure, Alpes de Lumière, 2004, p. 282.
(2) Description de cette église par R. Collier, p. 120.