Faisait partie du diocèse de Digne et de la viguerie de Seyne. Aujourd’hui dans le canton de Seyne. Situé en Haute-Bléone, dans un territoire montagneux, le village est installé sur un affluent du Bès à 1200 mètres d’altitude. Saint Victor en 814 possède deux bergeries bien peuplées, une quarantaine de personnes, in Alisino (CSV II, H 64 et 73). Nous ne possédons pas de textes au cours des XIe et XIIe siècles sinon la mention d’un cappellanus de Auseto en 1351. Il est probable qu’il existe un seigneur et que l’évêque de Digne perçoit la dîme. C’est ce que nous apprenons beaucoup plus tard, en 1698, la disme du Seigneur Evesque de Digne et un seigneur qui a la justice en directe (1). Le pouillé de 1351 cite un cappelanus de Ausito. L’église d’Auzet n’est donc pas desservie par un monastère. Il n’est cité qu’une église, sans connaître son emplacement et sa titulature. Lors de la visite pastorale du 9 novembre 1874, le visiteur reconnaît qu’il y a  trois chapelles rurales à interdire. En 1884, il n’en existe plus que deux, une interdite et une en ruine (2 V 86, 93) . Pour l’instant, une seule d’entre elles a pu être retrouvée.

22. Le cimetière et l’église Saint-André

Un minime renseignement nous est donné par Achard en 1788 : on nous a dit qu’il y avoit anciennement une Maison des Templiers dans ce Village. On prétend qu’elle était située auprès d’un ancien cimetière où l’on va chaque année au jour de l’Ascension, faire l’Absoute, cérémonie qu’on n’ose abolir à cause du peuple. Si la présence des Templiers est sujette à caution, comme bien d’autres signalées un peu partout par Achard et Féraud, elle indique cependant la présence d’un ordre religieux, sans pouvoir dire lequel. Mais l’évocation d’un ancien cimetière où l’on se rend tous les ans le jour de l’Ascension en pèlerinage, pratique qu’on n’ose abolir à cause du peuple, est significative. On retrouve la même situation qu’à Archail avec un lieu de culte ici disparu, seulement concrétisé par le cimetière. Les paroissiens se souviennent que c’est là que sont enterrés leurs ancêtres et que ce lieu est à l’origine de leur communauté. La procession n’est pas signalée par Féraud ni par le coutumier de 1835. La carte de Cassini ne signale également aucun édifice religieux en dehors de l’église paroissiale.

La paroisse a comme titulaire saint André et comme patron saint Barthélemy. Deux lieux-dits signalés par le cadastre de 1825 portent le nom de Saint Andrieu. La carte IGN moderne nous fait découvrir le Ravin de St-André qui se jette 1500 mètres au SSO du village dans La Grave. C’est là qu’est signalé également le Vieux Moulin figuré aussi par la carte de Cassini qui est dit moulin de l’église en 1252 (Enquêtes, n° 477). Il est probable que c’était là que se trouvaient l’ancien cimetière et le premier lieu de culte de la communauté sous le titre de Saint-André, transféré ensuite à la nouvelle église. En août 2006 un dégagement a été entrepris par la DRAC sur les ruines supposées d’une ancienne chapelle signalée par les habitants. Le tracé d’une abside arasée  a été mis au jour.

Synthèse

Après une présence des moines de Saint-Victor attestée en 814, il apparaît qu’un lieu de culte avec son cimetière ait été édifié avant la création du castrum. Ici encore la procession et la cérémonie de l’absoute qui s’y déroulent tous les ans, témoignent de la reconnaissance des habitants vers l’origine de leur communauté.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry