Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Noyers-sur-Jabron. La commune s’étend sur 3299 hectares sur la rive droite du Jabron. De la rive du torrent à l’altitude de 510 mètres, le territoire occupe les pentes nord de la Montagne de Lure jusqu’à l’altitude de 1650 mètres. Le ravin de Baisse irrigue la partie basse où se sont installés les principaux hameaux et l’habitat, ainsi que non loin de la rive du Jabron. Jusqu’en 1687, la commune s’appelait La-Tour-de-Bevons, Turris Beoncii en 1419 (Atlas, p. 205). Le castrum était situé à l’est du village actuel sur une colline où se dressent encore les ruines de deux tours. Le village fortifié se trouvait là avec une église recensée en 1274 desservie par un prior de Turre (Pouillés, p. 117). C’est ce que suggère l’abbé Féraud : l’ancien village paraît avoir existé sur les collines voisines. Les débris qu’on y voit semblent l’attester et bien mieux encore l’usage où l’on est d’y aller, chaque année, en procession, chanter l’hymne du saint Patron et le libera pour les morts. On trouve les débris de deux tours bâties sur les côteaux qui sont à l’entrée de la vallée. Des boulets en fer découverts dans ces ruines annoncent qu’elles ont soutenu un siège, probablement pendant les troubles de la Ligue, peut-être aussi lors des démêlés entre les habitants de Noyers et le seigneur de Ribiers (p. 491). La nouvelle église est bâtie dans la vallée, elle est dédiée au Saint-Sauveur avec comme patron saint Pons. Elle date du XVIe-XVIIe siècle selon R. Collier avec une nef et un chœur qui forment un ensemble rectangulaire de quatre travées voûtées d’un berceau en arc très brisé. Des arcades en plein cintre, à piliers de section rectangulaire, séparent la nef de bas-côtés également voûtés d’un berceau sans cordon (p. 215-216). L’inventaire de 1906 est plus précis : l’église paroissiale a été construite au XVe pour la nef, au XVIe pour la chapelle de droite, au XVIIe pour celle de gauche (1 V 68).

549. La communauté et l’église de Quinson

C’est une communauté disparue au cours du XVe siècle, qui comprenait 11 foyers en 1319 et dont le territoire est rattaché à Valbelle pour cause de dépopulation (Atlas, p. 205). L’ecclesia de Quinsone est signalée en même temps que celle de Valbelle en 1274. On ne connaît pas sa titulature, mais il s’agit probablement de saint Michel qui a donné son nom à la section B du cadastre napoléonien de 1831. En section B 1, est signalé un lieu-dit St Michel. La carte de Cassini n° 153 signale une chapelle en ruine au quartier Cheylanne de Quincon qui pourrait correspondre sur les cartes actuelles au quartier de Chapage, au sud du Jas au nord de la commune.

550. Chapelle Saint-Pons

C’est une chapelle accrochée à une falaise sur un petit rebord, très difficile d’accès. Provence Romane la décrit : la chapelle est un oratoire de style roman, humble mais attachant du fait de son environnement et des traditions hagiographiques qui s’attachent à ce lieu sacré. L’édifice se réduit à une simple nef rectangulaire, que prolonge une abside voûtée en cul-de-four et couverte de lauses (p. 246). R. Collier date l’abside en cul-de-four et le chevet à cause du petit appareil régulier de la fin du XIe siècle (p. 402). Le bénitier est une ancienne stèle que l’on date de la période préromane ou un cippe de la période antique (CAG p. 488). Une tradition érémitique entoure cet édifice que certains font remonter à l’époque paléo-chrétienne. La chapelle est régulièrement citée lors des visites pastorales du XIXe siècle et le coutumier de 1835 relate que le jour de saint Pons, procession à la chapelle dédiée à ce saint (2 V 73).

551. Chapelle Saint-Honorat

La chapelle est située en amont de l’église paroissiale, près de l’ancien chemin remontant la vallée. Elle est qualifiée de petite chapelle d’un style roman du XVIIe siècle sur l’ancienne route de Lurs et dédiée à saint Honorat de Lérins. Sa nef est terminée par une abside en cul-de-four. Un ermite vivait près de cette chapelle dans la première moitié du XVIIIe siècle (PR, n° 23, p. 76). Restaurée.

Synthèse

Une tradition veut faire de Saint-Pons un site paléochrétien, il est attesté en tout cas dès le XIe siècle grâce à son architecture. L’église du castrum a disparu, remplacée par une autre dans la vallée au XVIe siècle. Saint-Honorat semble une chapelle de protection élevée sur un vieux chemin.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry