Faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Volonne. La commune est située sur la rive gauche de la Durance qu’elle ne côtoie d’ailleurs pas, entre les communes de Salignac et de Volonne. Elle est traversée par le Vançon auprès duquel se trouvent les habitats principaux. En 1909, Sourribes se voit adjoindre la commune de Beaudument située au NO. Elle totalise alors 1976 hectares. Au début du XIVe siècle, les deux communautés accueillent 60 foyers, mais en 1471, Beaudument est déclaré inhabité et il ne reste plus que 13 familles en tout. Après un maximum de 300 habitants en 1765 et 1851, il n’en restera que 60 en 1962 (Atlas, p. 201).
SOURRIBES
Sourribes apparaît dès 739 avec une colonica établie à subtus Ripas et que le patrice Abbon donne de son héritage à l’abbaye de Novalaise (CSHG, p. 40). C’est ensuite vers 1160 qu’est fondée une abbaye de Bénédictines sous le vocable de Saint-Pierre qui sera annexée à l’abbaye Sainte-Claire de Sisteron en 1464. L’église paroissiale est l’ancienne église de l’abbaye dont la fondation peut remonter au tout début du XIIe siècle 1.
498. Chapelle de Saint-Roman
C’est la seule chapelle rurale signalée lors des visites de la fin du XIXe siècle. Entre 1858 et 1871, elle est à la fois interdite ou à réparer, mais bien identifiée, chapelle rurale de Saint-Roman (2 V 92). Elle n’est pas signalée lors des visites des évêques de Gap au XVIIe siècle. Elle apparaît cependant sur la carte de Cassini et sur le cadastre napoléonien (non daté). Le hameau de Saint-Romain est situé sur la rive gauche du Vançon, juste en face de Sourribes qui occupe la rive droite. Ils sont d’égale importance et le cadastre napoléonien ne signale aucun pont ni passerelle les reliant entre eux. Il est probable que saint Roman ou Romain soit le titulaire de la chapelle et qu’il a donné son nom au hameau.
BEAUDIMENT
L’ancienne commune s’étend du nord de Sourribes en remontant le Vançon qui s’infiltre alors à travers des gorges profondes. Elle était beaucoup plus étendue, 1528 hectares contre 446, mais dans un terrain beaucoup plus accidenté. Le castrum est cité très tôt, vers 1040, quand est fait don aux moines de Saint-Victor installés à Saint-Geniez de Dromon, une cabannaria in castro Baldimento ((CSV II, n° 728, p. 70). Le château etait situé sur un mamelon dominant la rive gauche du Vançon et il n’en reste que des ruines. Le village, aujourd’hui également ruiné, était situé plus à l’est près du Vallon de la Grande Combe. Une église paroissiale est desservie par un prior de Baudimento en 1350 (Pouillés, p. 88 et 93). Elle est sous le titre de saint Jean-Baptiste et quand l’évêque vient la visiter en 1617, elle est rompue et il n’y pas de curé. Quand un évêque revient en 1687, le village est en partie abandonné et est dit Ville Vieille où restent encore de vieilles masures qu’on dit être l’ancienne église de Saint-Jean l’évangéliste (ADHA G 780 et 786).
499. Chapelle Saint-André
En face de Beaudiment existait un hameau appelé la Vigoureuse qui va remplacer au cours du XVIIe siècle le village de Beaudiment. Lors de la même visite de 1687, l’évêque remarque une chapelle Saint-André construite par un particulier au quartier de la Vigoureuse. La chapelle va devenir l’église paroissiale de la commune comme le remarque l’abbé Féraud, l’église paroissiale est sous le titre de saint André apôtre (p. 485). Elle va subir le même sort que la première, la ruine.
500. Chapelle Saint-Jean
Seule la carte de Cassini n° 153 signale près du château de Beaudument, un bâtiment avec une croix nommé St Jean, les deux étant situés sur la rive gauche du Vançon. Il pourrait s’agir de la chapelle castrale qui aurait pu servir de paroisse au hameau déserté dit Vière situé un peu plus au nord. Suite à la dépopulation survenue au cours du XVe siècle, les habitants auraient par la suite créé un nouveau village à Beaudiment avec une église reprenant la première titulature. On a vu plus haut ce qu’il est advenu de ce village.
Synthèse
Le village de Sourribes semble bien avoir été créé lors de la fondation de l’abbaye bénédictine au XIIe siècle. Le hameau de Saint-Romain, par contre, pourrait être de fondation antérieure. Son territoire est particulièrement bien exposé et fertile avec le Plan de St-Romain, à l’altitude moyenne de 500 mètres. Il n’est qu’à examiner la section B du cadastre napoléonien pour s’en convaincre, les innombrables parcelles sont toutes des terres labours. Ce Plan a dû attirer très tôt les colonisateurs.
Beaudiment, dans un contexte de terrain plus difficile, a connu des habitats successifs. D’abord à Vière et le château, puis le village lui-même de Beaudiment remplacé par le hameau de la Vigoureuse. A chaque fois, c’est la ruine et l’abandon, puis rénovation et enfin la ruine complète.
1 Laplane, II p. 378 et 381. Féraud, p. 483. Souvenirs Religieux, p. 75-77. Abbayes et Prieurés, p. 50. Collier, p. 63. Provence Romane 2, p. 88. Alpes Romanes, p. 63-64.