Faisait partie du diocèse de Senez et du Val de Barrême, aujourd’hui dans le canton de Barrême. La commune est située au nord de Barrême à une altitude moyenne de 800 à 900 mètres. Elle est traversée par l’Asse de Clumanc. D’une superficie de 1155 hectares, elle n’était qu’un hameau dépendant de Barrême et fut érigée en commune en mars 1791. Primitivement son nom était Dauphin, comme attesté par H. Bouche, castrum de Dalphino (I, p. 279). En 1237 le castrum de Dalfino est nommé dans les statuts de la baillie de Senez (RACP, n° 277, p. 364). Il est desservi spirituellement par un prieuré et une église sous le titre de saint Léonce,  ecclesia de Sancto Lionci vers 1300 et par un prepositus Sancti Lioncii (Pouillés, p. 290 et 292). Le prepositus, prévôt, est sans doute un des chanoines résidant dans le village tout proche de Saint-Jacques où avait été fondé un monastère de chanoines réguliers dépendant du chapitre de Senez (voir Saint-Jacques).

Un texte mal traduit et mal interprété fait de Saint-Lions une dépendance de l’abbaye de Saint-Victor. H. Fisquet dans son GC II, p. 211-212, fournit une charte du cartulaire de Saint-Victor où il fait du nom de personne B. Leoncius un nom de lieu, Saint-Lions. Il relate que Guillaume Féraud fait don à Saint-Victor du village de Saint-Lions avec ses biens et possessions, ce dernier demandant à l’évêque de Senez d’être le protecteur et le défenseur de Saint-Lions et de sa terre, de sorte que nul abbé ou moine n’y lève des redevances et n’y établisse des servitudes. Cette donation aurait eu lieu le 9 janvier 1217. Le cartulaire fournit la date du 9 janvier 1218 (CSV, n° 109, p. 479-490). En fait c’est un don fait à Notre-Dame de Thorame et au sacristain de cette église, sacristain nommé B. Leoncius et qui est déclaré tuteur et défenseur du patrimoine de cette église. Dans la charte suivante de la même année le dit B. Leoncius est cité comme témoin.

Synthèse

On possède peu de renseignements sur l’histoire de la commune. Il semblerait que le prieuré des chanoines réguliers sous le titre de saint Léonce ait donné son nom au territoire. Puis, après l’abandon de celui-ci, l’église paroissiale aurait repris une titulature plus ancienne, à saint Laurent. En effet 500 mètres au SO du village se trouve le cimetière de la communauté ainsi qu’un oratoire dédié à saint Laurent. Il est déjà indiqué sur le plan cadastral de 1837 et figure encore sur les cartes modernes. Il pourrait s’agir de l’emplacement de l’église d’origine.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry