À 920 m d’altitude, comme un heaume de guerrier médiéval en embuscade, la Forteresse de Gourdon domine les gorges du Loup, fleuve côtier qui serpente 610 m plus bas.

En fait la forteresse est une curieuse porte fortifiée qui barre une étroite vire à flanc de falaise. A cet endroit, après 300 m, la corniche passe de quelques mètres de large à moins de 50 cm et même 30 cm à cause d’un banc calcaire en léger surplomb.
Ceci rend bien sûr le passage le passage périlleux.

Lors de cette visite un câble métallique faisant office de main courante était présent pour accéder à l’édifice.
Il est néanmoins impératif de ne pas être sensible au vertige car le premier ressaut est situé 100 m plus bas, parfaitement à la verticale.
Une plaque perpétue le souvenir d’un jeune homme de 24 ans malheureusement décédé après une chute dans cette zone en 2010.

Passé la porte, la vire continue sur 100 m avant un virage brutal sur la gauche qui ouvre sur une plateforme d’environ 2000 m² (voir plan de Paul Courbon en fin d'article).
Elle comporte un accès à l’eau sous forme de suintements pratiquement continuels à deux endroits de la paroi. Un four à pain aujourd’hui endommagé a également été installé.
Par contre il n’a pas été trouvé de trace d’un habitat construit.

A quoi pouvait bien servir ce dispositif et de quand date-t-il ?
Il n’existe aucune certitude mais l’hypothèse la plus étayée a été fournie en 1991 par Edmond Mari dans son ouvrage remarquable « Les bâtisseurs de l’impossible ».
Il déduit de considérations architecturales et historiques qu'il s’agissait d’un poste avancé destiné à protéger le jardin suspendu qui suit. Ce dernier est inaccessible par tout autre passage et protégé au dessus par d'importants renfoncements de la falaise.

Pour Edmond Mari la façade, destinée à impressionner d’éventuels assaillants, a été construite par un homme du métier, peut-être un tailleur de pierres ayant participé à la construction du château de Gourdon en 1610. L’ensemble aurait servi de refuge lors des périodes de trouble aux paysans qui travaillaient sur le plateau de Cavillore.
Quand on cherche bien, on trouve de très nombreuses traces d’activité sur ce plateau, enclos et bergeries, murs et restanques, anciennes zones cultivées, malgré la pauvreté en bories (habituellement plus récentes) et le manque étonnant de castellaras ou d’oppidum dans une région qui en est pourtant si riche.

(15/02/2023)

Lien Internet:
http://www.chroniques-souterraines.fr/dossiers/view/6gourdon.html

01 DJI 0645(Photo Brieuc Fertard)

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12 Forteresse Gourdon 02(Croquis de Paul Courbon)