Faisait partie du diocèse de Riez et de la viguerie de Digne, aujourd’hui dans le canton des Mées. La commune est située au nord du plateau de Valensole, à l’est des Mées et au sud de Malijai. D’une surface de 3681 hectares, le territoire est constitué de côteaux coupés par des ravins à l’altitude moyenne de 750 mètres. La première citation est donnée en 1189 avec un certain Isnardus de Podio Michaelis lors de la charte de l’Escale où il sert de témoin en compagnie de nombreux personnages des communautés environnantes (CSV II, n° 978, p. 427). C’est au milieu du XIIIe siècle qu’est cité le castrum de Podio Miquel (Enquêtes 1252, n° 550, p. 356). En 1274 sont nommés deux ecclésiastiques, le vicarius ecclesie Podii Michaelis et le cappellanus de Podio Michaelis (Pouillés, p. 107). Bartel nous renseigne mieux : église sous l’invocation de B. Mariae de Serro dépendant de l’archidiacre de Riez (p. 60). L’église paroissiale sous le titre de Notre-Dame du Serre pourrait remonter, selon R. Collier, à la date de 1547, date gravée sur l’une des arcades d’un bas-côté (p. 182). Il semble, d’après la description qu’il en donne, que les arcades des bas-côtés puissantes et épaisses, soient le reliquat des murs de la nef primitive, ouverts en 1547 pour agrandir l’édifice. Il ajoute que le chœur peut être une survivance romane. Si notre hypothèse est juste, ce chœur serait tout simplement roman.

368. Chapelle Saint-Elzéar

Puimichel s’enorgueillit d’avoir vu naître la bienheureuse Delphine, considérée comme sainte en Provence. Delphine de Signes de Puimichel est née en 1284 et décédée en 1360 après avoir vécu chastement avec saint Elzéar de Sabran. Les époux partagèrent leur vie entre les châteaux de Puimichel et d’Ansouis. Dominant le village une colline où s’élevait autrefois le château ne recèle plus qu’une chapelle dédiée à saint Elzéar. R. Collier la date de la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe. Elle est rectangulaire et composée de deux travées que sépare un grand doubleau brisé avec pilastres à impostes. Sans doute était-elle jadis voûtée d’arêtes (p. 224). L’enquête sur les lieux de culte de 1899 révèle : messe pour St Elzéar, Ste Delphine, à la Nativité de Marie. Quand R. Collier décrit la chapelle en 1986, il la déclare ruinée. Elle a été réparée depuis.

369. Chapelle Saint-Firmin

Cette ancienne chapelle, aujourd’hui ruinée, est située à 3000 mètres au NE du village et dépendait au XIIe siècle de l’abbaye Saint-André de Villeneuve (SAV, p. 225). Cette abbaye devait posséder un domaine important dans ce secteur et il est probable que la Grange Neuve, encore citée aujourd’hui, devait constituer la ferme qui récoltait les produits de la dîme et les productions agricoles. Le cadastre de 1824 dessine la chapelle, section E 3, parcelle 263, avec une abside rectangulaire. Elle est régulièrement citée lors des visites pastorales du XIXe siècle. A trois-quart d’heure de marche du village on y disait la messe en 1899 deux fois par an.

370. Chapelle Saint-Joseph aux Bronzets

Les Bronzets Hauts et Bas sont deux hameaux situés à l’ouest du village aux abords du Ravin des Bronzets. C’est dans le Bas qu’est élevée une chapelle dédiée à saint Joseph datée par R. Collier du XVIIIe siècle ; elle est rectangulaire, plafonnée, petit clocher-arcade à une baie, toit formant auvent ou porche (p. 232). Elle est signalée par Cassini et la titulature à saint Joseph correspond bien à la date avancée. Située à 3 km du village, le curé y célébrait la messe le 19 mars selon l’enquête sur les lieux de culte de 1899.

371. Chapelle Notre-Dame

Elle est signalée ruinée sur les cartes actuelles à 600 mètres au NO du village, N.D. Chap. ruinée. Elle est qualifiée de petite chapelle lors des visites pastorales du XIXe siècle et on n’y dit pas la messe. Elle est dédiée à Notre-Dame de Pitié ou des 7 Douleurs (2 V 89 et 93). Ce sont les seuls renseignements actuels sur cet édifice.

372. L’Hôpital et L’Hospitalet

Ce sont deux sites situés au NO de la commune aux abords d’un vieux chemin menant à Digne d’après le cadastre de 1824. La CAG signale que vers la ferme de l’Hospitalet située à un peu plus de 3 km au NE de Puimichel (altitude : 730 m), dans les années 1950, M. Geyrand a mis au jour, à proximité de ruines importantes, une dizaine de sépultures en pleine terre contenant chacune un vase à pâte grisâtre placé à la tête du défunt. Nécropole du Haut Moyen Age ? A en juger par la description des vases, sans doute des pégaus, elle n’est sans doute pas antérieure aux XIe-XIIe siècles (p. 348). Si la nécropole est bien de cette période, elle doit être accompagnée d’une église, les cimetières, depuis la fin du IXe siècle, ne sont plus isolés en pleine campagne. S’il n’existe pas d’édifice religieux, il faudrait dater la nécropole du haut Moyen Age. Les deux termes évoquent un établissement hospitalier sur un chemin reliant la vallée de la Durance à partir d’Oraison à Digne et la vallée de la Bléone. Il est probable qu’il appartenait aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui possédaient la commanderie de Puimoisson détentrice de plusieurs terres dans les communes voisines.

Synthèse

Deux édifices semblent être antérieurs à l’établissement du castrum et de l’église paroissiale, la chapelle Saint-Firmin attestée au XIe siècle et aux mains d’une abbaye ; la chapelle Notre-Dame, proche du village et en milieu ouvert qui a pu constituer la première paroisse. Pour l’Hospitalet, le manque d’informations ne permet pas de statuer, mais la nécropole reste un indice sérieux.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry