Faisait partie du diocèse d’Apt et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Banon. Le territoire de 2381 hectares est limitrophe de celui de Banon à l’est et de Simiane à l’ouest dans une zone de vallée et de plateaux peu élevés. La population n’a jamais dépassé les 580 habitants. C’est vers 1050 et 1060 qu’est cité pour la première fois Montsalier sous la forme d’un personnage dit de Monte Celeg (CSV I, n° 452, p. 458 et n° 109, p. 137). L’église apparaît le 13 janvier 1113 lors de la confirmation par le pape Pascal II de ce que Laugier d’Agoult, évêque d’Apt, abandonne aux chanoines, entre autres, la moitié des dîmes de Montsalier. Puis le 15 avril 1158 c’est une bulle du pape Adrien IV qui confirme les églises dépendant de l’évêché d’Apt, parmi elles, l’ecclesia de Sancti Petri de Montecelio (GCN I, col. 224). Le nom varie entre Montisalicus et Mons Celicus comme l’indique les Pouillés du diocèse d’Apt en 1274 et 1350. Pendant cette période le castrum et l’église sont situés dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Haut Monsalier, village ruiné dont il ne reste que l’église. Celle-ci, comme on l’a vu en 1158 est dédiée à saint Pierre et dépendait de la prévôté de Cruis (Atlas, carte n° 72 et Abbayes et Prieurés, p. 72). Pour R. Collier qui contredit Féraud, l’édifice remonte à l’époque romane et non de 1564 et il la situe entre le premier âge roman et l’art roman classique, c’est-à-dire au cours des XIe et XIIe siècles (p. 64 et Provence Romane 2, p. 340). Elle restera paroissiale jusqu’au milieu du XIXe siècle, moment où le village va être progressivement abandonné et où sera construit une nouvelle église dans le hameau du Plan en 1856-1857 (Collier, p. 382). Celle-ci va prendre la titulature de Notre-Dame, titre d’une ancienne église toute proche mais détruite et qui n’a conservé que le cimetière.

289. Eglise Notre-Dame de la Ferrade

A 500 mètres au nord du village actuel, près de la bastide de la Baou, un site de près de deux hectares a révélé plusieurs éléments gallo-romains. Vers la Fontaine Notre-Dame existait au Moyen Age une église dédiée à Notre-Dame qui fut détruite au milieu du XVIIIe siècle. Furent découverts un cippe en calcaire, aujourd’hui conservé dans l’église paroissiale, un bas-relief, des tegulae, de la céramique sigillée, deux inscriptions en calcaire. Et  G. Barruol, auteur de la notice de la CAG, de conclure : il ne fait aucun doute qu’il existait à la Ferrade un établissement gallo-romain du Haut Empire relativement important – sans doute une villa dont le domaine pouvait s’étendre à tout le Plan de Montsalier – ainsi qu’une nécropole. Sur ces sites s’établiront au Moyen Age l’église Sainte-Marie et le cimetière attenant, auxquels succèderont à l’époque moderne la belle bastide de La Baou (n° 132, p. 311-312).

290. L’église Saint-Pierre

C’est la CAG qui révèle l’existence d’une église existant au Moyen Age. Elle était située près de la fontaine signalée par la carte IGN 300 mètres au sud de la ferme St-Pierre. L’édifice a été transformé en ferme puis en habitation secondaire. Un cimetière médiéval à inhumations en pleine terre ou en coffres de lauses et un sarcophage y ont été découverts. Une inscription d’époque romaine y a été également remarquée ainsi que des éléments divers. Et le même auteur de conclure : il semble bien que le prieuré médiéval de Saint-Pierre ait été établi sur un site occupé dans l’Antiquité, du Ier au IIIe siècle  (p. 313).

291. Saint-Pons

Au NO de la commune la carte IGN situe un quartier St. Pons. Le cadastre de 1829 cite non seulement le quartier, mais également un bâtiment dit St Pons (section A, parcelle 18). La CAG signale au sud des ruines de Saint-Pons des fragments de tegulae dans un clapier (p.313). Ici, seul le toponyme peut évoquer un édifice religieux sur un site antique, mais sans certitude.

Synthèse

Si le schéma classique du transfert du castrum perché dans la plaine avec deux églises paroissiales successives est patent, Montsalier offre en outre deux si ce n’est trois édifices implantés sur des sites antiques et qui sont antérieurs au castrum.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry