Faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Sisteron. La commune s’étend directement au nord de Sisteron, sur la rive gauche du Buech. D’une superficie de plus de 3100 hectares, elle a dépassé les 1300 habitants en 1852. Son sol fertile en céréales et légumes a favorisé cette expansion. Le castrum Misonis est cité dès 988 lors des donations que le clerc Richaud fait en faveur de l’abbaye de Cluny à Saint-André de Rosans (CLU, III, p. 41, n° 1784). Outre les dons octroyés dans la région de Saint-André, il cède, mais seulement après sa mort, la moitié du castrum Misonis. Mais il n’est pas certain que cette donation ait été effectuée, car il n’en subsiste aucune trace par la suite (1). Les seigneurs de Mison vont avoir une grande influence au début du XIe siècle. L’un des leurs va devenir vicomte de Gap et on les rencontre tout au long du siècle faisant des donations principalement à l’abbaye de Saint-Victor ou usant de leur influence et de leur autorité pour que des petits seigneurs locaux fassent de même. Il reste de leur château une masse tabulaire imposante qui se dresse au milieu de la plaine. Les Pouillés du diocèse de Gap ne mentionnent pas l’église de Mison, sans doute dépendant directement de l’évêque. Mais cette église est difficile à localiser puisqu’elle ne correspond ni à la chapelle Saint-Roch, ni à la paroisse Notre-Dame de la Baume.

273. La chapelle du cimetière et Notre-Dame de la Baume

Notre-Dame de la Baume a été construite au tout début du XVIIe siècle d’après un texte de 1602 donné par R. Collier (p. 210) : toutte bastie de neuf, en fort bon estat, couverte et fermée à clef… Le clochier commencé à bastir, il y a une grosse cloche en terre (ADHA G 780, p. 455). Cette église est implantée 600 mètres au NE du village et présente toutes les caractéristiques d’un édifice de cette époque. A côté s’étend le cimetière de la communauté. Or, en 1864 et 1867, on apprend qu’il existe une chapelle rurale au cimetière, appartient à Mr Chabas (2 V 91). Disparue depuis et ni citée par la suite, elle peut être le reliquat de l’église primitive. Ruinée lors des guerres de Religion, les habitants ont repris le même site en construisant une église neuve, non plus dans le cimetière, mais juste à côté. Il est probable également que la chapelle portait la titulature de Notre-Dame.

274. La chapelle Saint-Pierre

C’est en 1867, en même temps qu’est citée la chapelle rurale du cimetière, qu’une autre apparaît : chapelle domestique à la Plaine appartenant au même (M. Chabas). Le quartier la Plaine est situé au sud de la commune à côté du quartier St Pierre. Disparue également, il est probable que le toponyme St Pierre soit le seul souvenir laissé par cette chapelle rurale, sans doute confisquée lors de la Révolution. C’est dans ce même quartier qu’a été observée une concentration de tegulae et d’imbrices pouvant suggérer un atelier de tuilier antique (CAG, n° 123, p. 297-300).

275. Chapelle Saint-Roch

A la sortie du village, cette chapelle a dû être élevée après les évènements des XIVe et XVe siècles. La titulature à saint Roch, protecteur contre la peste, peut en témoigner. De par sa proximité avec le village, elle sert à plusieurs offices religieux dans la semaine à cause de l’isolement de l’église paroissiale, comme relaté en 1858. En 1894, on apprend que la chapelle rurale St-Roch, au village, a été reconstruite à neuf et meublée de même. Elle est toujours en très bon état et entretenue.

276. Chapelle Saint-Pierre de la Silve

L’abbé Féraud en 1844 donne quelques indications : la paroisse de La Silve dont l’érection est d’assez fraiche date est placée au Sud Est de Mison et se compose de 10 hameaux. Son église paroissiale a pour titulaire et pour patron saint Pierre apôtre. Cette paroisse était autrefois un prieuré de l’évêché de Gap (p. 441). L’inventaire de 1906 ne donne pas la même date : église de la Silve, 80 m². Elle a été construite en 1872 et 1873 au moyen de souscriptions et de dons (1 V 68). Le problème se complique quand on la voit bien représentée sur le cadastre napoléonien de 1814 avec une abside en hémicycle (Section C, parcelle 759). Figurant également sur Cassini, il faut alors admettre que si son érection en paroisse est récente, 1872 a été une année de réparations et non de construction.


Synthèse

Il est rare de rencontrer un village fortifié sans église paroissiale à l’intérieur. Cependant, le cas n’est pas unique et il s’agit en général d’églises élevées avant l’enchâtellement et qui conservent leur fonction malgré leur éloignement. Il est probable que l’ancienne chapelle du cimetière ait joué ce rôle. Les deux chapelles domestiques et sans doute celle de la Silve peuvent faire partie également de ces édifices desservant un habitat dispersé.


1. Collectif, Saint-André-de-Rosans, Sté d’Et. des HA, 1989, p. 84.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry