Faisait partie de la Vallée de Barcelonnette et du diocèse d’Embrun, aujourd’hui dans le canton de Saint-Paul-sur-Ubaye. C’est une commune de montage d’une superficie de 4059 hactares perchée sur la rive gauche de l’Ubaye et qui est traversée par l’Ubayette. L’habitat est situé entre 1600 et 1800 mètres d’altitude dans des conditions difficiles. Aussi la population n’a jamais pu atteindre les 600 habitants. Le castrum de Meyronnas est cité au début du XIIIe siècle (Bouche I, p. 265). L’abbé Albert rapporte que le premier habitat se trouvait au hameau des Gleisolles, entre Tournoux et Meyronnes, mais par manque de terrain et d’espace, les habitants s’installèrent progressivement à Meyrolles (I, p. 230-231). On ne sait quand se fit ce transfert et s’il fut vraiment réel, car le castrum cité au XIIIe siècle est celui de Meyrolles. L’église paroissiale de Meyrolles est, comme ajoute l’abbé Albert, sous la titulature de saint Donat évêque et martyr dont la fête se célèbre le 7 août.
262. Eglise Saint-Sébastien
Quand l’abbé Albert parle de l’église paroissiale de Meyronnes, il souligne qu’il y avoit autrefois dans ce lieu une autre église paroissiale dont les masures se voient encore à une portée de fusil de l’église actuelle. Elle étoit sous le titre de S. Sébastien et avait été bâtie en 1420, ainsi que le prouve l’inscription qu’on lit sur la porte de la chapelle des pénitens, gravée sur une pierre de taille, laquelle étoit au-dessus de la porte de l’ancienne église. L’abbé Féraud reprend : elle a 200 ans d’existence ; ce n’était auparavant qu’une chapelle que l’on agrandit, à l’époque où l’on abandonna l’ancienne, qui était à l’Est et à 1 kil. du village. Il faut placer cette ancienne église à proximité du hameau de Fontvive aujourd’hui abandonné. Elle figure sur la carte de Cassini n° 167.
263. Chapelle Saint-Ours
C’est une chapelle qui possède un statut particulier, car lieu de pèlerinage très renommé comme le souligne l’abbé Albert : il s’y rend une infinité de peuples le 17 juin jour de la fête de ce S. Les Piémontois y accourent du val de Maire, de la val de Sture et de la val S. Pierre. Les François ne le cédent pas en ce point aux Piemontois, on y voit une foule de personnes, non seulement de la vallée de Barcelonnette, mais encore de l’Embrunois et du Gapençois. Ce qui attire un si grand concours de peuple, sont les miracles que l’on dit avoir été opérés. Il en cite quelques-uns relevés en 1675 par l’autorité de l’archevêque d’Embrun, dont trois paralytiques guéris miraculeusement ainsi qu’un jeune garçon. La première chapelle se trouvait au nord du hameau de Saint-Ours et on l’a changée de place et rebâtie en 1773. Elle est actuellement dans le hameau qu’on appelle le Plan de S. Ours. L’abbé Féraud apporte d’autres précisions. Il confirme d’abord l’érection de la chapelle en 1773, puis il annonce qu’elle a été érigée en église paroissiale en 1833 et qu’enfin on reconstruisit une nouvelle chapelle sur l’emplacement de l’ancienne à partir de 1860 (Souvenirs religieux, p. 334-336). Les deux chapelles sont toujours en état (1). Le Plan St-Ours est situé à 800 mètres au NE de Meyronnes et la première chapelle à 500 mètres au nord du Plan St-Ours (1794 m d’altitude).
Autres chapelles
Cassini, outre Fontvive, Saint-Ours et Mayronnes, signale une chapelle
à Gleisolles,
à la Faucherie, hameau placé entre Fontvive et Certamussat, non signalé par IGN
à Certamussat où le cadastre napoléonien de 1840 indique le titulaire saint Jean en section D 3.
Synthèse
Il est difficile de se prononcer sur l’antériorité d’une église sur l’autre. Quelle fut la première paroisse ? sans doute celle de Meyronnes car citée comme castrum dès le XIIIe siècle. Celle de Saint-Ours semble remonter assez loin dans le temps puisqu’on en parle dès l’année 1400 où les habitants se plaignent de ne pas posséder de reliques du saint vénéré.
1. Voir Sanctuaires, pèlerinages et romérages au diocèse de Digne, APRHP, 2009, p. 183-188.