Faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de La Motte-du-Caire. La commune de Melve s’étend sur un plateau vallonné séparant la vallée de la Durance du bassin de la Sasse et du Grand Vallon. L’habitat est réparti en deux hameaux et plusieurs fermes dispersées. Son territoire a livré des traces d’occupation depuis le début du Néolithique jusqu’à l’Antiquité romaine. Aucune mention n’est faite d’un quelconque établissement ayant précédé la création du castrum qui est cité au cours du XIIIe siècle, castrum de Melva, en 1232 et 1236 (RACP, n°163, p. 263 et n° 262, p. 358).

Seuls trois toponymes groupés près du hameau du Serre donnent des indications antérieures au castrum. Ce sont la Cour, Romette et Sous Ville. Il est rare de rencontrer ces trois toponymes réunis en un même lieu, comme si la mémoire collective voulait diriger nos yeux vers cette colline dominant le terroir. Etablie au centre du territoire, elle regroupe quelques maisons et l’ancienne demeure seigneuriale. L’église paroissiale est desservie par un capellanus de Melva en 1274, puis par un prior en 1350. Elle fait partie des biens de l’évêque de Gap et est sous le titre de Notre-Dame. Suite aux guerres de Religion, elle va perdre son titre de paroissiale au profit d’un autre édifice.

254. Notre-Dame de Belvezer ou de Bellevue

C’est au début du XVIe siècle que noble Guillaume de Turriers, de Vaumeilh, fonde une chapelle sous le titre de Notre-Dame. Elle est située au hameau de Luery, aujourd’hui Village de Melve. C’est par une collation du 11 mai 1532 que l’évêque de Gap Gabriel de Clermont accorde le bénéfice de la chapelle Notre-Dame à Elzéar Lagier, sacriste de l’église de Digne (ADHA G 831). Suivent plusieurs collations du prieuré Notre-Dame de Belvezer, puis de Beauvoir. Surviennent les guerres de Religion qui ruinent l’église paroissiale et la chapelle du prieuré. C’est seulement en 1641 que l’on apprend que la chapelle est devenue église paroissiale et que l’église sous le titre de Notre Dame de Bellevue et patronage de saint Clair est assez en bon état (ADHA G 784). A ce moment l’édifice ne comprend qu’une seule nef, celle de gauche actuellement et ce n’est qu’en 1759 que l’on découvre les deux nefs. La première nef est dite maintenant chapelle du Rosaire et sert aux pénitents (AD HA G 789). Pendant ce temps la première église se détériore et en 1890 la chapelle rurale au hameau du Serre est en mauvais état. De cette première église d’une contenance de 44 m² il ne reste plus aujourd’hui que l’emplacement (1).


1.La contenance est donnée par le cadastre napoléonien de 1836, section C, parcelle 288, chapelle.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiéry