Comme pour toutes les villes importantes du département, nous ne mettrons en évidence qu’un seul édifice, implanté en milieu rural et dont nous pouvons affirmer qu’il date de la période pré-castrale.(1). D’autres sont évoqués par l’abbé Féraud qui auraient été détruits par les Sarrasins vers l’an 900, mais nous manquons de preuves formelles de leur existence (p. 342).
239. Saint-Martin de Montlorgues
En 1013 le comte de Provence Guillaume II fait don à l’abbaye de Saint-Victor, dans le comté de Sisteron, en dehors des limites de la ville de Manosque et non loin du fleuve Durance, de l’église Saint-Martin. Il donne cette église qui lui appartient avec la terre qui lui est adjointe ainsi que le marais qui la côtoie. Suivent les confronts où sont mentionnés, entre autres, le fleuve Durance, le moulin de Silvestre et la fontaine de Christophe (CSV I, n° 646, p. 639-641). C’est encore l’abbé Féraud qui nous apprend que cette église était dite Saint-Martin de Montlorgues et qu’elle se trouvait au bord de la Durance (Souvenirs religieux, p. 29). Mais le toponyme ni l’église ne figurent sur Cassini, le cadastre napoléonien et les cartes modernes.
Synthèse
C’est le comte de Provence qui est propriétaire de l’église Saint-Martin. Celle-ci est en milieu ouvert, non loin de la Durance et des marais. Le prince en a hérité au cours du Xe siècle, peut-être même accaparé suite à l’abandon des moines ou de l’évêque qui la possédait durant les troubles. Il est probable que sa fondation remonte à l’époque carolingienne.
1. Bibliographie succincte sur les lieux de culte de Manosque. Provence Romane 2, p. 237-238 sur Notre-Dame-de-Romigier et Saint-Sauveur. PR n° 17, 1994, Le patrimoine religieux de Manosque. PR, Sanctuaires, pèlerinages et romérages au diocèse de Digne, 2009, p. 159-177, sur ND de Toutes-Aures, Saint-Pancrace et ND de Romigier. R. Collier, p. 97-99, 170-172, 183, 188, 230, 234, 381.