Faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie de Castellane, aujourd’hui dans le canton de Castellane. La commune est limitrophe à l’ouest de celle de Castellane dans un milieu montagneux, le village étant à près de 1200 mètres d’altitude. Il est cité au XIIIe siècle sous la forme de Mandols, de Demandolis (Atlas, p 173). L’église paroissiale apparaît en 1278, elle est desservie par le prior dominus G. Fulco sacerdos et dépend du chapitre cathédral de Senez (Enquêtes, n° 846, p. 430). Il n’existe pas à cette époque d’autre édifice religieux ni de prieuré. L’église est confirmée par les Pouillés en 1300 et 1376, ecclesia de Mandolis (p. 290 et 292). Elle est sous la titulature de saint Fortunat et desservait le premier village situé à Ville, site situé tout à fait à l’ouest de la commune. Ce village est abandonné au cours du XIXe siècle et les habitants se fixent dans le hameau de Saint-Michel  qui va devenir le chef-lieu de la commune. L’église prend la titulature des saints Pierre et Paul mais conserve saint Fortunat comme patron. Mais il est probable que cette titulature à saint Pierre, reprenne le titre d’une ancienne église dédiée à ce même saint.

142. L’ancienne église paroissiale Saint-Fortunat

Depuis la création de la nouvelle église, elle est devenue une simple chapelle rurale au quartier de Ville ou chapelle rurale à l’ancien village comme indiqué en 1884 et 1858. Lors de l’enquête sur les lieux de culte en 1899, elle est encore qualifiée d’église, église du hameau de Ville, à 5 kil. ouverte au public, entretenue aux frais de la commune. R. Collier en donne une description et la date de la deuxième moitié du XIe siècle (p. 57-58).

143. Notre-Dame des Conches et son pèlerinage

C’est Achard qui nous la fait découvrir : la fête du 8 de Septembre est aussi célébrée avec grande pompe ; ce jour-là, on va en procession à une Chapelle connue sous le nom de N.D. des Conches située en delà des cimes de rochers escarpés qui entourent et abritent le village du côté du nord et sur lesquelles est pratiquée une route tortueuse avec des oratoires à chaque tournant. La grand’Messe est chantée ce jour-là dans cette Chapelle bâtie par un Chevalier de Rhodes de la Maison de Demandolx. On y voit un tableau en miniature qui passe pour un chef-d’oeuvre de l’art, donné par le Commandeur de Puimoisson de la même famille. Mgr Soanen, en 1708, pense qu’il s’agit de la première église et du premier cimetière (2 G 18). R. Collier (p. 137) et Alpes Romanes (p. 51) en donnent une description. Voici le texte du dernier : la chapelle Notre-Dame aux Conches, est abandonnée au milieu des genêts derrière la crête rocheuse où s’agrippent les ruines du village et du château. C’est un joli petit monument en moyen appareil soigné sans doute tardif (XIIIe, XIVe). L’abside a conservé son cul-de-four en pierres de tuf régulièrement taillées. La nef se contente aujourd’hui d’une simple toiture. Comme d’ordinaire, la porte s’ouvre au sud. Un autel du XIXe siècle atteste que la chapelle était encore un but de pèlerinage à une époque récente. En 1899, Notre-Dame des Conches est entretenue par les habitants et par la commune. Il semble que l’opinion de Mgr Soanen soit erronée. Cette chapelle semble être en effet une chapelle de château, Achard la faisant bâtir par l’un des seigneurs de Demandolx.

144. Chapelle Saint-Pierre

Elle est située au nord du vieux village sous le titre de saint Pierre. Elle n’est pas mentionnée lors des visites pastorales et ne semble pas avoir fait l’objet d’une quelconque citation. On ne peut que remarquer qu’il s’agit d’un édifice isolé, en plein champ et que sa titulature a pu être reprise par l’église paroissiale de Demandolx. Il pourrait s’agir d’une église pré castrale.

Synthèse

Malgré son absence dans les textes de la fin du Moyen Age, la chapelle Notre-Dame des Conches offre une architecture de cette période et la présence du cimetière souligne son rôle paroissial.

  • À propos de l'auteur : Daniel Thiery