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Faisait partie du diocèse de Riez et de la viguerie de Digne, aujourd’hui chef-lieu de canton. D’une superficie de 2136 hectares la commune s’étend sur la rive droite de l’Asse, au sud de Digne. Une voie antique présumée reliant Digne à Riez passait également sur la rive droite. Les quelques témoins antiques sont d’ailleurs répartis le long de cette voie (CAG, n° 121, p. 294-295). Le castrum de Mezello  est cité en 1252 (Enquêtes, n° 546-549, p. 355-356) et l’église paroissiale en 1274 avec un prior de Mosello, puis en 1351 avec l’ecclesia de Mesello (Pouillés, p. 106 et  111). Exceptionnellement, la population n’eut pas à souffrir des guerres et de la peste puisqu’avec 65 feux en 1315, elle en comptait encore 64 en 1471. Par la suite elle ne dépassera pas les 870 habitants en 1851 (Atlas, p. 184).

Plusieurs auteurs avancent qu’un prieuré Saint-Vincent aurait appartenu à l’abbaye de Montmajour. L’Atlas Historique l’indique sur la carte n° 75. L’abbé Féraud est plus précis, l’église paroissiale a pour titulaire saint Vincent et pour patron saint Laurent (10 août). Cette église avait été donnée aux Bénédictins de Mont-Majour en 1096 par Augier, évêque de Riez (p. 105), donnée reprise par Abbayes et Prieurés : prieuré Saint-Vincent, donné à Montmajour par l’évêque Augier en 1096 (p. 63). Bartel, qui fut un temps curé de Mézel, n’en parle pas. Le problème est que cette donation ne figure pas dans le document original de 1096 reproduit par GCN (I, Inst. Riez, XI, col. 371-372) où ne sont nommées que les églises de Saint-Julien, d’Estoublon et de Chauvet.  Pourtant la France Pontificale ajoute Mézel à ces trois églises (Diocèse de Riez, p. 325). Tous ces auteurs ont à la fois tort et raison. Il faut trouver une note due à J.-P. Poly pour découvrir qu’effectivement l’abbaye de Montmajour possédait un prieuré à Mézel au XIe siècle, qu’il était dédiée à Notre-Dame et correspond à la chapelle Notre-Dame de Liesse (1) .

264. Chapelle Notre-Dame de Liesse

La chapelle est située quelque mille mètres au sud du village, au bord de la voie antique et de l’Asse. Elle est toujours citée au XIXe siècle comme chapelle rurale en même temps que Notre-Dame du Rosaire. L’enquête sur les lieux de culte de 1899 la date de l’année 1600 environ, qu’on y célèbre une messe le 24 septembre et qu’on s’y rend en procession le saint jour de Pâques. Elle renferme un carrelage en faïence vernissé classé MH en 1970 dont une partie a été volé en 1978. La date de 1600 correspond probablement à une réfection de l’édifice après les guerres de Religion. Apparemment, il ne reste rien de la construction primitive du XIe siècle quand elle appartenait à l’abbaye de Montmajour.

265. Notre-Dame du Rosaire

Cette chapelle est située immédiatement à l’ouest du village sur la colline qui le surplombe. Elle est près du lieu-dit le Château et correspond à l’église du castrum. C’est ce qu’affirme l’enquête sur les lieux de culte de 1899, chapelle de N.D. du Rosaire, très antique, autrefois église paroissiale. Trois messes par an, le mercredi des Rogations, le 16 juillet et le dimanche du Rosaire. R. Collier la décrit ainsi : la chapelle Notre-Dame du Rosaire est un simple rectangle et n’a que le toit pour couverture. La porte témoigne de XVIIe siècle. En avant de la chapelle s’étend un porche ouvrant par une grande arcade en plein cintre (p. 230-231).

266. Chapelle Saint-Sébastien

Elle est signalée par la carte de Cassini au nord du village au bord de la route menant à Châteauredon. Le PR reconnaît qu’elle existait en 1664 et suppose qu’elle fut édifiée vers 1630 au moment où la peste venait de faire sa réapparition à Digne. Vendue comme bien national elle fut rasée en 1840 pour élever à son emplacement une école de garçons (n° 9, 1990, p. 24).

267. Chapelle Sainte-Barbe

Elle aussi est signalée par Cassini, au sud du village et au nord de ND de Liesse.  Le PR signale son existence en 1664, mais sans connaître sa date d’édification. On suppose qu’elle a dû tomber en ruine lors de la Révolution et a servi de carrière de pierres. Une croix signale encore son emplacement (n° 9, 1990, p. 24).

Synthèse

Mézel présente le schéma « classique » d’organisation paroissiale. Le terroir est d’abord investi par une abbaye qui crée un prieuré avec une église en milieu ouvert. Lors de l’enchâtellement et du perchement, une église paroissiale dessert le castrum qui est ensuite abandonné pour créer un village au pied de la butte castrale avec une nouvelle église paroissiale. Les anciens lieux de culte sont cependant conservés et entretenus par les habitants et font l’objet de pèlerinage ou de procession annuelle. Seuls, les édifices de protection plus récents élevés contre la peste, Saint-Sébastien et Sainte-Barbe, n’ont pas été conservé.


1. POLY J.-P., « La petite Valence. Les avatars domaniaux de la noblesse romane en Provence », Saint-Mayeul et son temps, Digne, SSL, 1997, p. 179, note 61. Il cite comme source L. LABANDE, « Chartes de Montmajour au palais de Monaco », Annales de la Société d’Etudes provençales, 1908, p. 178.

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