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Faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie du Val de Barrême, aujourd’hui dans le canton de St-André-les-Alpes. Le territoire apparaît assez tardivement, en 1237, avec le castrum de Lambruscha (RACP n° 279, p. 364).  Il s’étire du nord au sud sur une superficie de 2178 hectares, à l’est de Digne et au nord de Saint-André-les-Alpes. Il est parcouru par le torrent de l’Encure sur les berges duquel se sont installés les principaux hameaux à une altitude moyenne de 1100 mètres. L’église paroissiale est citée par les Pouillés vers 1300 et en 1376, ecclesia de Lambrusca (p. 289 et 292). Elle est sous la titulature de Notre-Dame de la Consolation selon la visite de l’évêque de Senez en 1703 (2 G 17). Lors de cette même visite sont citées deux chapelles rurales.

214. Chapelle Notre-Dame, église castrale

Elle est située à un kilomètre à l’ouest du village sur la pointe d’une haute montagne  comme le reconnaît Mgr Soanen en 1703. Elle est dédiée à Notre-Dame de Consolation, comme celle du village. Cassini la nomme ND du Mont. A 1352 mètres d’altitude, selon R. Collier, sur une hauteur dominant le village et près de la chapelle Notre-Dame, s’encastre dans le sol le soubassement d’une tour, sans doute carrée de section, avec blocage et parements de pierres de taille, du Moyen Age (p. 310). C’est là que se trouvait le castrum de Lambruscha et la première église paroissiale. L’ensemble a dû être abandonné au cours du XVe siècle. La population qui comptait près de 300 habitants en 1315, ne dépassait pas les 90 en 1471, soit  seulement 18 foyers répartis sur le terroir. Devenue simple chapelle rurale, les paroissiens ne vont pas oublier leur première paroisse. Ils s’y rendent en procession le 15 août et l’abbé Féraud rapporte que le jour de la fête patronale, ce même 15 août, les abbas et abbadesses font les honneurs de la fête (p. 101). Le coutumier de 1835 reconnaît que le 15 août, a lieu une procession à une chapelle rurale où l’on dit la sainte messe.

215. Chapelle Saint-Damase

Le nom a subi plusieurs avatars. En 1703, il s’agit de saint Dalmas, puis à partir de la carte de Cassini et tout au long du XIXe siècle on a affaire à saint Damase, aussi bien lors des visites pastorales qu’avec le cadastre de 1837. Aujourd’hui, les cartes indiquent sainte Damase. Dalmas fut évêque de Rodez et mourut en 581, fête de 13 novembre. Damase, d’origine espagnole, fut pape de 366 à 384, fête le 11 décembre. Il semblerait qu’on puisse adopter Damase car, avec le coutumier de 1835, il est écrit : le 11  décembre, saint Damase. L’on dit une messe à une chapelle rurale dédiée à ce saint. Elle est citée jusqu’à la fin du XIXe siècle, en bon état. Aujourd’hui, elle est en ruine. Elle est signalée par la carte IGN à 1000 mètres au NNO du village. Cette chapelle, près d’un ruisseau, en milieu ouvert, pourrait relever de ces premières églises pré castrales mais seules ces indications fragmentaires peuvent le révéler.


Synthèse

Ici encore on reconnaît l’abandon du site perché pour un établissement dans la plaine, avec le délaissement du château et de l’église paroissiale. Saint-Damase, par contre, est plus difficile à interpréter. Son implantation permet de le classer peut-être parmi les premières paroisses rurales en milieu ouvert.

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