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Faisait partie du diocèse de Gap et de la viguerie de Digne, aujourd’hui dans le canton de Digne Ouest. Cette commune est née de la fusion du Castellard et de Mélan en 1973. Elle est située au nord de Thoard dans un milieu montagneux, les deux villages étant à l’altitude de 1000 et 1200 mètres. L’Atlas historique (p. 169 et 183) révèle l’origine du nom des deux villages qui apparaissent au XIIIe siècle (cités par Bouche), Castelarium et Melancum. Les Pouillés sont muets sur les deux églises, mais citent un prior de Vileta  vers 1300 et en 1351 (p. 88 et 93) que l’auteur situe au Castellard. Il peut s’agir de la chapelle Sainte-Madeleine actuelle où l’Atlas historique (carte n° 72) situe un prieuré de Chardavon (Ste-Madeleine au Castellard dépend de Chardavon). L’abbé Féraud, dans ses Souvenirs Religieux (p. 86) confirme cette appartenance en 1319 en plaçant le prieuré à la Vilette. L’absence de citation d’église paroissiale dans les deux villages à la fin du Moyen Age pourrait donner à penser qu’il existait une seule église paroissiale commune aux deux communautés, celle de la Vilette, devenue par la suite Ste-Madeleine. Elle est d’ailleurs sur les limites communales. La dévotion particulière des deux communautés à cette chapelle pourrait confirmer cette hypothèse.

88. Le pèlerinage des deux communautés à la chapelle Sainte-Madeleine  

L’évêque de Gap, lors de sa visite du 22 avril 1687, remarque sur la route de Melan, chapelle de la Magdelaine, dépendante de la paroisse de Castellar (ADHA, G 786). Lors des visites des évêques de Digne au XIXe siècle, en 1857 et 1865, il y a une chapelle rurale dédiée à Ste Madeleine située sur les confins des deux paroisses de Castellar et de Méolans et leur appartenant par indivis (2 V 87). Enfin c’est l’abbé Féraud qui rapporte qu’au Castellard la fête patronale est sainte Madeleine (22 juillet). Le jour de cette sollennité, on se rend en procession à la chapelle de cette Sainte, sur la limite des deux territoires du Castellard et de Mélan. Il en est de même pour la paroisse de Mélan qui se rend annuellement le même jour en procession à la chapelle (p. 66-68). Ces indications, pèlerinage, appartenance commune par indivis, révèlent que Sainte-Madeleine est l’église-mère des deux communautés. Elle est devenue simple chapelle quand furent élevées deux églises paroissiales, semble-t-il au cours du XVIe ou XVIIe siècle. L’architecture des deux édifices semble bien remonter à cette période.

89. La grotte ermitage et la chapelle Saint-Vincent

C’est en 1865 qu’est citée une chapelle dédiée à saint Vincent, elle est alors convenable. En 1894, elle est à réparer. L’abbé Féraud nous apprend que la chapelle rurale de Saint-Vincent, près de la grotte est l’objet d’une procession ou pèlerinage annuel. Cette grotte porte le nom de Saint-Vincent, à cause du séjour qu’y faisait souvent ce saint apôtre de Digne. La grotte de Saint-Vincent est au levant de la montagne, et à deux heures de Mélan. On n’y arrive que par des chemins scabreux (p. 68). La grotte est encore citée par les cartes IGN modernes, mais la chapelle n’y figure plus. Cette grotte ne fut pas le seul refuge de l’ermite saint Vincent, apôtre de Digne et compagnon de saint Domnin, on le rencontre également à La Robine-sur-Galabre où il aurait séjourné dans un ermitage et laissé son nom à une église, Saint-Vincent de Garbesia.

Synthèse

Curieusement, lorsque sont cités les deux castra au XIIIe siècle, ils ne sont pas équipés d’une église paroissiale, mais par contre les habitants se rendent à mi-chemin, sur les limites communales, à une église dédiée à sainte Madeleine, desservie par les chanoines de Chardavon. Cette église, en milieu ouvert, a pu être édifiée au cours du XIe siècle avant l’enchâtellement et servir de paroisse aux deux communautés.

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