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communes

Cette commune au nom nouveau résulte de la fusion en 1974 des communes d’Auribeau et de Saint-Estève. Les Duyes est un torrent qui traverse les deux territoires du nord au sud. Le terroir est montagneux, l’habitat s’échelonnant entre 800 et 1000 mètres d’altitude en fermes isolées. Durant l’Ancien Régime, les deux communes faisaient partie de la viguerie de Digne mais Auribeau dépendait du diocèse de Gap tandis que Saint-Estève relevait de celui de Digne.

AURIBEAU

Le territoire est situé au nord de Thoard. Composé de 1202 hectares il acueillait 130 habitants en 1315, mais il n’en restait plus que 15 en 1471. Le maximum fut atteint en 1765 avec 201 personnes puis ce fut le commencement de l’exode, 160 habitants en 1851 et 16 en 1962 (Atlas, p. 161-162). Le castrum de Auribello est cité par Bouche au début du XIIIe siècle, puis lors de l’enquête de 1252 (n° 526, p. 351). La paroisse est desservie par un prior de Auribello en 1350 et 1351 (Pouillés, p. 88 et 93). Elle est sous la titulature de saint Pierre selon la visite de l’évêque de Gap en 1602 (ADHA, G 780). Selon l’abbé Féraud, elle n’a de remarquable que son isolement dans un vallon garni de chênes (p. 69). Effectivement la carte IGN la signale près de Rosabeau accompagnée du cimetière à 1100 mètres d’altitude et à 500 mètres au SSO d’Auribeau. Lors de la visite de l’évêque de Digne en 1683 celui-ci empiète sur le diocèse de Gap en citant le prieuré de Saint-Pierre (1 G 5).

205. L’église castrale Saint-Pierre

Au NO d’Auribeau, à presque 1300 mètres d’altitude, près du Col Saint-Pierre, subsistent les ruines de l’église castrale près d’une tour également en ruine. Le lieu-dit s’appelle le Castellar de Saint-Pierre (Collier, p. 311). La carte de Cassini signale une chapelle en état. On s’y rendait en procession le 29 juin ou le dimanche suivant selon le coutumier de 1835 (2 V 73). Mais déjà en 1857, la chapelle rurale dédiée à St-Pierre sur la petite montagne de Lauche est humide et n’a aucun des objets nécessaires pour la célébration du culte. La dernière citation date de 1872 où elle est en mauvais état (2 V 87).

206. Chapelle du château

Le château d’Auribeau est situé dans l’ancien village et est en grande partie ruiné, à part deux pigeonniers aux ailes des dépendances du château (Collier, p. 445). Il est daté en général du XVIIe siècle et renferme encore une chapelle en mauvais état sous la titulature de saint Sébastien. Elle est signalée en 1865 comme chapelle rurale en bon état, celle du château dont on ne sert pas (2 V 87).


SAINT-ESTEVE

Cette ancienne commune est située immédiatement au nord de celle de Thoard et le castrum est mentionné en 1252 sous l’appellation de castrum Sancti Stephani (Enquêtes, n° 525, p. 351). L’église paroissiale est desservie par un chapelain, cappellanus de Sancti Stephano (Pouillés de 1351 et 1376, p. 256 et 258). Lors de la visite de l’évêque de Digne en 1683, il est relaté que ledit prioré est sous le titre de Nostre Dame des Touisses possédé par Me Jean Robert clec tonsuré de la ville d’Aix (1 G 5). Achard confirme ces données : Saint-Estève-lès-Thoard, paroisse dépendante de celle de Thoard. C’est un Prieuré simple sous le titre de N.D. des Touisses, desservi par un Vicaire. Il n’y a point de village, mais seulement une vingtaine de familles dispersées dans des bastides séparées les unes des autres. On trouve sur une petite éminence les débris d’une maison de Templiers que l’on nomme Casteou Vielh (2, p. 406). Féraud apporte d’autres renseignements : Saint-Estève. Il n’y a pas de village, seulement deux hameaux, les Reynaud et les Bois et 16 campagnes isolées. Population de 140 âmes. L’église est dédiée à Notre-Dame et desservie par un curé. Le choeur, dont la voûte est à plein cintre, était anciennement une chapelle rurale, que l’on aggrandit par la suite pour en faire l’église actuelle (p. 66). Le Casteou Vielh  signalé par Achard devait se trouver au SE de Saint-Estève, là où la carte IGN mentionne le Ravin de Château Vieux. Mgr Le Tellier lors de sa visite de 1683 décrit l’ameublement de l’église. L’autel du chœur est surmonté d’un tableau représentant l’adoration des mages fort usé.  Dans la nef il y a également un autel avec un tableau à platte peinture représentant la Ste Vierge, St Joseph et St Estienne. Cette église se trouve à l’est du hameau des Reynauds accompagnée du cimetière.


207. Chapelle Notre-Dame

C’est lors de la même visite que l’évêque apprend que Mathieu de Bachy coseigneur dudit lieu fonda une chapelle sous le titre nostre dame au lieu dit au sauves ( ?) et donna le capital de cent florins pour rétribution d’une messe par semaine … par acte receu par  Mre  Grimaud notaire de Thoard l’an 1555 le vingt six novembre … La susdite chapelle est présantement profanée par les religionnaires, que d’authaurité s’en sont emparés lors des guerres civiles et en font leur cimetière au grand scandale des fidèles … Requérons qu’elle soit rétablie. Cette chapelle n’apparaît nulle part et semble bien ne pas avoir été rétablie selon les vœux de l’évêque. Ce n’est que récemment qu’elle vient d’être restaurée. Le texte signale un foyer de protestants encore actifs en cette année 1683 ainsi que la date de fondation de la chapelle, 1555.

Synthèse

Le même processus apparaît dans les deux communes, un site perché concrétisé par une tour, puis un château établi dans la plaine près des habitations. L’église du castrum est attestée à Auribeau, mais rien sur Saint-Estève à Casteou Vielh.

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Faisait partie du diocèse de Riez et de la viguerie de Moustiers, aujourd’hui dans le canton de Valensole. Cette vaste commune de 6946 hectares est située dans la partie sud-ouest du plateau de Valensole, bordée à l’ouest par la Durance et traversée par le Verdon. Elle a connu une occupation humaine dès la Préhistoire et la Protohistoire, mais surtout à l’époque romaine grâce à ses eaux thermales (CAG n° 094, p. 215-225). La période du Moyen Age est également bien représentée, 100 feux, soit 500 habitants en 1315 avec une population qui dépasse les 1000 habitants aujourd’hui. Le territoire va connaître trois communautés, celles de Gréoux, du Rousset et d’Aurafrède. Elles apparaissent dans les Pouillés de 1274 avec le capellanus de Gresolis et  le prior de Gresolis, le prior de Rosseto et le prior ecclesie Beate Marie de Aurafrigida ; auxquels il faut ajouter l’Hospitalarius de Gresolis (Pouillés, p. 105 à 108).

Après la mention de Nymphis Griselicis à l’époque romaine, Gréoux réapparaît, selon les auteurs, en 1096 quand l’évêque de Riez Augier fait don à l’abbaye de Montmajour de l’église Saint-Pierre (1). Le texte, reproduit par GCN I (Inst. Riez n° XI, col. 371-372) ne mentionne pas Gréoux. On ne sait à quelle date, le prieuré aurait été cédé aux Templiers, puis à la suppression de l’ordre il serait revenu au chapitre de Riez. Ici encore, on ne possède aucune trace des Templiers, seulement une mention, à la fin du XIIIe siècle, d’une dépendance de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem (2). Autre difficulté, le prieuré serait dédié à Notre-Dame-des-Ormeaux qui, en fait, est la titulature de l’église paroissiale dans le village, alors que le prieuré est dédié à saint Pierre et est hors la ville. C’est ce que confirme la CAG, église Saint-Pierre-hors-les-murs ou Saint-Pierre-lez-Gréoux dans le quartier antique.

199. Le prieuré Saint-Pierre

Il était en effet situé dans le quartier antique où s’élevaient les thermes romains, à l’est du village et au sud de la route de Riez. Aujourd’hui, il est complètement détruit et ne paraît même pas sur la carte de Cassini. Nicolas Fabry, sieur de Peyresq, découvrit au XVIIe siècle un fragment d’un autel antique incorporé à l’autel de l’église. Ce qui laisse supposer que l’église du prieuré a été construite à l’emplacement d’un temple antique. L’inscription gravée dans la pierre révèle une dédicace dédiée aux divinités de la source thermale, les Nymphis Griselicis. Ce fut la première église paroissiale de Gréoux avant que ne se crée le castrum sur la colline et le village au pied. C’est elle qui est citée en 1274 avec le prior de Gresolis, tandis que l’église paroissiale du village est desservie par le capellanus de Gresolis. Ce qui veut dire que Montmajour est seulement en possession du prieuré et que l’église dépend de l’évêque de Riez. Cette dernière présente une origine romane avec de nombreux ajouts postérieurs (Provence Romane, p. 54 et Collier, p. 117-118). La présence d’un ordre templier ou hospitalier pourrait se révéler avec l’Hospitalarius de Gresolis cité en 1274, mais on ne peut en dire plus par manque de documents.

200. Le prieuré d’Aurafrigida ou la chapelle Notre-Dame-des-Œufs, sanctuaire de la fécondité

Le hameau de Aurafrède est situé sur la rive gauche du Verdon en face du village de Gréoux. Les seules citations que l’on connaisse remontent à 1274 avec le prior ecclesie Beate Marie de Aurafrigida, puis en 1351 avec l’ecclesia de Aura Frigida. Peu d’auteurs se sont intéressé à cette chapelle et au site (3). Aurafrède a été un petit fief à part entière, mais dont la durée de vie n’a pas dépassé la fin du XVe siècle, ayant été entièrement dépeuplé. Sur la colline dominant le hameau se dresse une chapelle dédiée à Notre Dame, celle citée en 1274. Elle faisait l’objet d’un pèlerinage particulier. Les jeunes filles en quête de mari, les femmes désirant un enfant, montaient à la chapelle portant des œufs. Elles en déposaient une partie dans des niches entourant l’autel et mangeaient les autres. L’enquête sur les lieux de culte de 1899 précise : chapelle Notre-Dame des Œufs. Messe le 25 mars, le 8 septembre et le lendemain de la première communion. Abandonné juste avant la dernière guerre, le pèlerinage a repris depuis quelques années et la chapelle a été restaurée. La carte de Cassini signale la chapelle et indique l’Hermitage ND, le dernier ermite l’ayant occupé jusqu’en 1883. Les rares auteurs (Bertrand et Bailly) pensent que la chapelle a succédé à un culte païen, occupant le site d’un habitat gallo-romain, ou même a remplacé un sanctuaire de la fécondité de l’époque protohistorique.

201. L’église Saint-Pierre du Rousset

Le castrum du Rousset est cité en 1225 lors de l’hommage prêté par Boniface de Castellane pour plusieurs castra dont celui du Rousset (RACP, n° 104, p. 214). L’église apparaît peu de temps après, en 1274, avec le prior de Rosseto. C’est avec Bartel que nous apprenons qu’elle est dédiée à saint Pierre (p. 62). Rousset est situé à l’extrémité ouest de la commune, non loin de la Durance. L’habitat est dispersé et le site dominant est celui constitué par le château que l’on date du XVe, mais surtout du XVIIe siècle (Collier, p. 260). Il abrite une chapelle qui renferme une belle toile représentant l’Assomption. Dédiée à saint Pierre, ce fut l’église paroissiale d’origine. L’abbé Féraud rapporte qu’au XIXe siècle la paroisse de Rousset comporte une fraction de la commune de Gréoux et une autre de Valensole et que le service paroissial se fait dans la chapelle Sainte-Madeleine près de Villedieu sur la commune de Valensole, la chapelle du château n’étant qu’une chapelle domestique.

202. Chapelle Saint-Sébastien

Elle est située immédiatement au sud du village de Gréoux, non loin de la rive droite du Verdon. Elle figure lors des visites pastorales en 1860, 1866 et en 1872 où on dit qu’on a réparé la chapelle depuis la dernière visite. C’est avec l’abbé Féraud que l’on apprend que saint Sébastien est le patron de la paroisse que l’on célèbre toujours le 20 janvier, avec bravade. C’est ce que confirme l’enquête de 1899 : chapelle Saint Sébastien patron de la paroisse, 4 messes par an. Elle figure sur Cassini et sa fondation peut remonter au XVIe siècle, Sébastien étant un des protecteurs contre les fléaux.

203. Chapelle Sainte-Croix

Elle est citée en même temps que la précédente et est située immédiatement à l’ouest du village. En 1899, on y dit la messe en mai et en septembre. Elle est en état.

204. Chapelle Saint-Martin

Elle était située 1000 mètres au nord du village, au bord de la route conduisant à Valensole (D 8). Elle figure ruinée sur Cassini portant le nom de St Martin le roubina. La CAG signale, aux abords des ruines de la chapelle Saint-Martin, apparaissent de nombreux débris de céramiques romaines et médiévales (p. 223). Encore un édifice religieux sur un site antique avec une titulature à saint Martin significative.

Synthèse

L’église du prieuré Saint-Pierre, élevée à l’emplacement d’un temple antique, paraît être une christianisation précoce d’un lieu païen. Notre-Dame-des-Œufs, si elle a pu servir un temps de paroisse, apparaît comme un sanctuaire lié à la fécondité qui aurait pu succéder à un rite païen. Son isolement sur un sommet, dominant le cours du Verdon et la ville de Gréoux, en fait un haut lieu sacré.

 


(1) C’est l’opinion de Féraud (Souvenirs religieux, p. 51-52). Abbayes et Prieurés (p. 65). Collier, p. 117. Alpes Romanes II, p. 54). Seule la Carte Archéologique est plus prudente pour accepter ces données (p. 216).

(2) R. Collier, s’inspirant de Durbec, « les Templiers en Haute-Provence », Bul. SSL, T XXXVI, 1960, p. 196. Il ajoute que les imposantes ruines de château des Templiers à Gréoux-les-Bains, renoncent à se parer du souvenir sombre et glorieux de l’ordre persécuté par Philippe le Bel, mais les légendes ont la vie dure …

(3) Regis BERTRAND, « Un sanctuaire de la fécondité en Haute-Provence : Notre-Dame des Oeufs », Religion populaire. Le monde alpin et rhodanien, n° 1-4, 1977, p. 173-181. Fernard BENOIT, La Provence et le Comtat Venaissin, Paris, 1949, p. 252. Robert BAILLY, Chapelles de Provence, Horvath, 1988, p. 28-29. Pat. Rel., n° 23, 2000, p. 17-19.

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Faisait partie du diocèse d’Embrun et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Turriers. La commune est sise dans le bassin de Turriers, le village aux abords du Riou Clair dont la rive gauche offre de belles étendues de terres cultivables. Elle était le siège de la villa Jugurnis au Moyen Age et même depuis le haut Moyen Age. En effet, lors de la restitution en 1045 de la villa aux moines de Saint-Victor, nous apprenons qu’ils en avaient été chassés par les Sarrasins, les païens : si effectivement le lieu même et les églises ont été possédés injustement par les moines de Brême pendant un temps assez long, c’est parce que les possessions marseillaises ont été abandonnées, leur monastère ayant été détruit autrefois par les païens (1).  Réoccupée par les moines de Brême, ancienne Novalaise, un plaid et un jugement de Dieu leur restituent la villa et ses églises sous l’autorité du vicomte de Gap Pierre de Mison.

198. Le prieuré Sainte-Marie et l’église Saint-Pierre

L’église de Gigors est en 1045 sous la titulature de saint Pierre ou de saint Jean, confirmée par les papes Innocent II en 1113 et Pascal II en 1135 uniquement sous celle de saint Pierre (2). Le prieuré par contre est sous la protection de Marie (3). On retrouve le même cas à Rosans où la cella est sous le titre de saint André et l’église du village sous celui de saint Arey (4). L’église est située dans le village au lieu-dit la Clastre où ont été découverts, lors d’aménagements, des tombes sous tegulae et lauzes. L’édifice a subi de nombreux remaniements au cours des siècles, mais a gardé son orientation vers l’est. Il est maintenant dédié à saint Laurent, sans doute suite à la peste, comme beaucoup d’autres églises. Outre le chœur où s’élève le maître-autel, subsiste encore le bas-chœur délimité par une marche où se tenaient les moines du prieuré lors des offices paroissiaux.

Le prieuré n’a pas connu le même développement comme ceux de Rosans et de Ganagobie donnant naissance à un monastère florissant (5). Les démêlés avec les seigneurs locaux qui l’ont privé et dépouillé d’une grande partie de ses biens n’ont laissé aux moines que la perception de la dîme et la charge et les revenus de quatre paroisses, Gigors, Faucon-du-Caire, Bellaffaire et Turriers (6). Le prieuré était situé dans le village même de Gigors que nous avons pu localiser grâce à un cadastre du XVIIIe siècle. Il cite le prieuré comme confront au f° 47 pour la propriété de Jean Guibaud à feu Joseph : maison, grenier, écurie et régale, chemin entre deux, au village, confronte de levant maison de Jean Baptiste Ricard, du midi et septentrion les chemins et le prieuré, du couchant bâtiment et régale des hoirs de François Tornatory (7).

Synthèse

La fondation de la villa Jugurnis est le fait de Saint-Victor et date de la période carolingienne, du moins antérieurement à la période sarrasine. Quand elle est restituée aux moines en 1045 c’est avec ses églises et la paroisse, parrochia. On peut donc estimer raisonnablement que l’église Saint-Pierre et celle du prieuré dédiée à Sainte-Marie ont été fondées dès la création du prieuré et de la villa Jugurnis.


(1) CSV n°691, T II, p. 32-34. Siquidem eundemque locum vel ecclesias monachi Bremetensis coenobii aliquanto tempore injuste possederant ; utpote deficientibus possessoribus Massiliensibus, olim illorum monasterio a paganis destructo.

(2) CSV n° 691, 844 et 848. Ecclesie sancti Petri sive sancti Johannis, Ecclesie sancti Petri de Gigoriis.

(3) CSV n° 692, T II, p. 34 : cella sancte Marie de Jugornus (1062) et bulle du pape Grégoire VII de 1084 : cella sanctae Mariae de Gigoriis.

(4) Saint-André-de-Rosans, Actes du colloque de 1988. St. d’Etudes de HA, 1989, p. 29.

(5) Une seule fois le prieuré est dit monasterium (en 1183, CSV n° 991, p. 443).

(6) Voir les chartes du CSV n° 990, 992, 993 et 994 que nous ne pouvons développer ici.

(7) ADAHP E dépôt 093 / 1. C’est le seul cadastre antérieur à la Révolution. Il semble être du milieu du XVIIIe siècle

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Faisait partie du diocèse de Senez et de la viguerie de Castellane, aujourd’hui dans le canton de Castellane. La commune est située à 5 km au sud-est de la ville de Castellane, constituée par une vallée étroite, le ravin de Destourbes, dominée par des montagnes culminant au maximum à plus de 1800 mètres. Le territoire de 1663 hectares a accueilli un maximum de population en 1851 avec 250 habitants. En 1315, il en comptait 190 et seulement 40 en 1471 (Atlas, p. 176). La RN 85 ou Route Napoléon emprunte la vallée et d’anciennes voies antiques provenant des Alpes-Maritimes passaient sur son territoire.

Le castrum de Gareda est cité en 1278 et l’ecclesia dicti loci cujus est prior dominus G. Grossus et collatio ipsius ecclesie pertinet ad dominum episcopum Senecensem. Dominus rex est dominus dicti castri (Enquêtes n° 869, p. 436). Les Pouillés de 1300 et 1376 confirment l’existence de l’église, ecclesia de Garda ou Gardia (p. 290 et 292). Cette église paroissiale est sous la titulature de Notre-Dame des Ormeaux et la paroisse a comme patron sainte Anne. Elle est située au sud et à l’écart du village sur un petit mamelon. Elle présente une origine romane avec une voûte en berceau (XIIIe siècle) et des ajouts postérieurs qui la défigurent (Collier, p. 115). Mais il n’est pas sûr qu’elle soit l’église paroissiale originelle.

196. Chapelle Saint-Martin

En effet, quand l’évêque de Senez se rend dans la paroisse le 10 mai 1697, il relate que au lieu de la Garde, église sous le titre de St Martin avec cimetière, puis nous nous sommes portés à la chapelle Ste Anne dud la Garde (2 G 17, f° 48). Cette église Saint-Martin est située au pied d’un rocher à 1000 mètres au NE du village. Au XIXe siècle, ce n’est plus qu’une chapelle où l’on se rend en procession le jour de la fête du saint (1858). En 1870, on signale qu’on y a effectué des réparations. Elle est en bon état.

197. Chapelle Saint-Sébastien

Elle est placée sur la route menant à Castellane, à 600 mètres à l’ouest du village et figure sur la carte de Cassini. En 1858, on signale qu’on y va en procession le dimanche après la fête du saint. Elle est réparée entre 1866 et 1870 et se dresse encore aujourd’hui au bord de la route nationale. Chapelle de protection contre les fléaux et particulièrement contre la peste, elle peut avoir été édifiée au XVIe ou au XVIIe siècle.

Synthèse

Le site de Saint-Martin avec son cimetière et la procession qui s’y rendait témoignent d’une première paroisse, sans doute castrale, avant que l’habitat ne se déplace dans la plaine, au bord de la route. Quand Mgr Soanen s’y rend en 1687, Saint-Martin est encore la paroisse et Sainte-Anne à la Garde n’est qu’une simple chapelle.

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Nous renvoyons le lecteur pour l’étude de cette commune aux livres et articles consacrés, non seulement au monastère, mais à l’histoire du plateau, en particulier la Carte Archéologique, n° 091, p. 209 à 215. Ganagobie, mille ans d’un monastère en Provence, Les Alpes de Lumière, n° 120-121, 1996, 259 pages. Provence Romane 2, Zodiaque,  1977, p. 97 à 164.

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