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(crédit H. Barge, 1987)

Le dolmen des Muraires a été découvert par Georges Bérard dans les années 60. Sa relative protection due à l'environnement végétal le préservait à l'abri. C'est suite à des travaux entrepris par le propriétaire avec un bulldozer qui ont atteint l'intégrité du dolmen que la fouille de sauvetage a été exécutée en septembre 1974.
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(crédit G. Bérard)

Description
La chambre en forme de parallélogramme était limitée à l'est par une grande dalle de chevet, au nord (brisée en terre par l'engin mécanique) et au sud par des murets en pierres sèches et à l'ouest par deux dalles entre lesquelles s'ouvrait le couloir. Deux dalles dressées verticalement séparaient la cella en 2 parties. Il est impossible de déterminer si le monument possédait une dalle de couverture à l'origine. Le tumulus mesure 10 m de diamètre environs.

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(crédit H. Barge, 1987)

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(crédit H. Barge, 1987)

Les vestiges archéologiques
Après décapage de la surface sont apparus les restes d'une violation du dolmen datant du XVIII è s. ou XIX è s. en relation avec une charbonnière installée contre le tumulus  : tessons de céramique vernisée mêlée à des ossements.

Dans la première partie de la cella, du côté de la dalle de chevet,  le remplissage de la chambre s'étalait sur 2 couches séparées par un lit de pierres plates juxtaposées.

La couche supérieure, mélange d'argile et de blocs contenait de nombreux ossements humains altérés. Dans la partie supérieure du centre et de l'angle sud-ouest de la cella se trouvait un important rejet d'ossements brisés au sein duquel les archéologues ont découverts un demi cristal de quartz (15') portant sur une de ses facettes une couche d'oxyde de cuivre, le talon d'un poinçon en os (25), 1 cristal de roche (14) et un objet en lignite (23), très atypique, sorte de grande perle de 8 cm de diamètre percée dans son grand axe, sans aucune comparaison dans tout le sud de la France. Les objets en lignite voient leur utilisation la plus répandue à la fin de l'âge du Bronze, on peut admettre que cette couche, plus tardive pourrait dater de cette période ( Bérard, 1981).

 

figure 2 : mobilier du
dolmen des Muraires
(crédit Bérard)

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Sous le dallage, la deuxième couche de quelques centimètres d'épaisseur et reposant sur le substratum rocheux à livré très peu d'ossements, des phalanges, des dents humaines et du mobilier :
muraires_1b_berard2 - 1 grande perle biconique
- 1 perle annulaire en calcite (12, fig. 2)
- 2 perles en tonnelet en calcite (11 & 13, fig. 2)
- 11 perles de différentes grosseurs en calcaire blanc et de forme fuselée
- 1 lame de silex brut de 12,5 cm (9, fig. 3)
- 1 armature de flèche sublosangique à retouches envahissantes bifaciales
- 1 armature de flèche sublosangique à retouches marginales sur la face plane (5, fig. 3).

Cette couche correspond à la phase la plus ancienne d'utilisation du dolmen et correspond au chalcolithique provençal.



figure 3 : industries lithiques
dolmen des Muraires
(crédit Bérard)

Dans la partie sud de la cella, de l'autre côté des dalles de séparation, et en relation avec le couloir ou antichambre, se trouvait une couche sans séparation de dallage. Deux niveaux ont donné un fragment de lame et silex et de hache polie en roche verte, 1 cristal de quartz (15'' fig. 2)(suite du fragment trouvé dans la 1ère partie de la cella, couche supérieure), 1 armature de flèche pédonculée à face plane et retouches marginales (3, fig. 3), 1 grande flèche sublosangique face plane à retouches partielles, 1 flèche rhomboïdale ou losangique courte à retouches bifaciales envahissantes (4, fig. 2), 1 lame à retouches plates marginales, section triangulaire avec lustré de faucille sur un bord (7, fig. 3), 1 poinçon en os, partie distale (25, fig. 2).

Dans cette partie, côté sud de l'antichambre, une jambe complète en flexion forcée a été observée, tois crânes étaient placés les uns contre les autres, le plus profond encore en connexion avec ses vertèbres cervicales. A proximité se trouvaient le tibia et le peroné d'un enfant en connexion. L'antichambre est la seule partie de la sépulture où l'on trouve quelques éléments en connexion.

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Hypothèse d'interprétation : l'antichambre serait une sorte de dépositoire, un espace provisoire où les corps seraient déposés, pour une durée plus ou moins longue, avant d'être définitivement inhumés dans la cella. Lors de chaque apport d'un nouveau cadavre dans cette première partie de la chambre, les ossements et les objets déjà inhumés ont été transférés brutalement, d'où cassure de la hache, du cristal de roche et du poinçon en os, trouvés dans la cella. Cependant, des connexions partielles pouvaient encore être observées, ce qui exclurait la décarnisation totale, si nous considérons par décarnisation l'action faite sur le modèle des rites accomplis actuellement en différentes parties du globe. (Berard 1981)

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