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Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Volonne. Cette commune de 1208 hectares est située au sud de Château-Arnoux, en limite avec Saint-Auban. Le territoire se partage entre une partie de la plaine de la Durance et une partie du sud de la montagne de Lure, entre plaine, coteaux et vallons encaissés. Le village est perché sur un mamelon dominant la plaine durancienne avec le château et l’église paroissiale. Montfortis est cité en 1182 (Atlas, p. 185) et l’église Sainte-Madeleine en 1274, ecclesia Montis Fortis, en même temps que celle de Saint-Auban (Pouillés, p. 119). Pour l’abbé Féraud, Atlas et Abbayes et Prieurés, le prieuré Sainte-Madeleine de Montfort dépendait du monastère de Ganagobie (1). L’église, selon R. Collier, daterait du XVIIe siècle, avec une nef de deux travées à voûte d’arêtes à épais doubleau et à pilastres aux fortes impostes en quart-de-rond. Arc triomphal en plein cintre à impostes de même. Choeur formé par une travée voûtée d’arêtes, à chevet plat (p. 222).

281. Saint-Donat

Un haut lieu érémitique et de l’architecture romane est représenté par le site de Saint-Donat. D’abord, à la fin du Ve siècle, le site fut le refuge de l’ermite saint Donat. Un monastère est créé, on ne sait quand, et il est donné en 1018 par le comte de Provence à l’abbaye Saint-André de Villeneuve. C’est durant ce siècle que sont bâties deux églises, Saint-Donat-le-Bas et Saint-Donat-le-Haut. Le site a fait l’objet de plusieurs études auxquelles nous renvoyons le lecteur (2).

282. Chapelle Sainte-Madeleine

Les restes de cette chapelle sont situés à proximité du cimetière et à quelques 200 mètres au SE du village. Elle est à l’aplomb du dernier petit plateau dominant la plaine durancienne, plateau appelé par le cadastre napoléonien Quartier du Pré la Cour, aujourd’hui Jas de Ricaud. Il ne subsiste actuellement que l’abside en hémicycle orientée vers l’est sur une hauteur moyenne de 2 mètres. Le parement intérieur et extérieur a entièrement disparu, il ne subsiste que la fourrure interne, faite de cailloux et de pierres agglomérés au mortier. Il est probable qu’elle était l’église paroissiale d’origine et son abandon peut remonter au XVIIe siècle quand fut construite l’église dans le village. Elle n’est pas signalée par Cassini, ni au XIXe siècle où il n’existe pas de chapelle rurale. Son implantation en milieu ouvert, sur un site évoquant une curtis carolingienne, dirige vers un édifice pré castral faisant partie des premières paroisses rurales.

Synthèse

Se révèlent ici deux sites, avec une présence précoce du christianisme, au VIe siècle avec l’ermite saint Donat et probablement au VIIIe siècle avec le premier habitat de Montfort et sa cour carolingienne.


1. Féraud, p. 478, Atlas, carte n° 75 et Abbayes et Prieures, p. 72.

2. Provence Romane 2, p. 35-47. Collier, p. 46-50. Carte Archéologique, p. 304. Bailly, p 32-33. La Montagne de Lure, p. 232.

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