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Faisait partie du diocèse d’Embrun et de la viguerie de Seyne, aujourd’hui dans le canton de Seyne-les-Alpes. Cette petite commune de montagne, 1227 hectares, est située au NO de Seyne-les-Alpes et de Selonnet et côtoie au sud la commune de Bayons. Comme cette dernière, elle relevait de l’abbaye de l’Ile Barbe en même temps que plusieurs communautés de l’Ubaye comme Pontis, Le Lauzet et Ubaye. Les trois châteaux de Selonnet, d’Ubaye et de Saint-Martin dépendaient déjà de l’abbaye en 1183 (RACP, p. 234, note 1). En 1237, Raimond Bérenger V assure de sa protection les prieurés de l’abbaye, dont le castrum Sancto Martino (RACP, n° 283, p. 372-374) 1. L’abbé de l’Ile Barbe dut se séparer du fief de Saint-Martin en 1578 (Albert I, p. 270).

Il n’existe pas de village à proprement parler, seulement des fermes dispersées. L’église est située dans un lieu isolé accompagnée du « château ». D’après R. Collier, elle date de 1866 et est voûtée en berceau, le chœur à chevet plat est couvert d’une espèce de coupole. Clocher-tour contre le chœur (p. 386). Il n’est cité aucune chapelle rurale dans la commune.

 


1 Voir J. ARNOUX, « Les fiefs du monastère de Saint-Martin de l’Ile Barbe », Bull. SSL des BA, T XI, p. 21-24.

 

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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Manosque Nord. D’une superficie de 915 hectares la commune est située entre Manosque et Forcalquier dans un paysage de collines peu élevées (650 m d’altitude en moyenne). Vitalisé à l’époque romaine, le terroir a livré plusieurs sites antiques dont un atelier de fabrication d’amphores et de tuiles. Il n’existait qu’une seule famille en 1315, phénomène inexpliqué et en 1471 le territoire est inhabité. Le maximum de population sera atteint en 1851 avec 174 habitants. Dès le XIe siècle un prieuré dépendant de Carluc s’installe dans la commune avec une ecclesia S. Martini de Paracollis seu de Renacatis (Atlas, p. 196). Mais dès 1274, les Pouillés recensent un canonicus Forchalquerii, pro prebanda ecclesia Sancti Martini de Rennachat (p. 117). La commune tire son nom du titulaire de l’église Saint-Martin sans doute fondée par les moines de Carluc au XIe siècle, l’habitat précédant étant installé sur la colline du Castellas située 500 m au sud du village.

Pour les historiens l’église date du premier tiers ou premier quart du XIIe siècle. En voici la description qu’en donne R. Collier : l’église comprend deux travées actuellement voûtées d’arêtes, jadis d’un berceau. La nef débouche sur un transept à berceau transversal, dont la croisée est aujourd’hui couverte par une charpente. Le chevet est formé par une abside demi-circulaire à l’intérieur, pentagonale à l’extérieur, voûtée en cul-de-four et bien appareillée. A l’origine, elle devait être flanquée de deux absidioles. L’intérieur de l’abside est orné d’une arcature en plein cintre, retombant sur six colonnettes à chapiteaux au décor floral (acanthes, palmettes) ou purement ornemental (entrelacs). C’est donc un édifice très soigné, à la blancheur décantée par les siècles et qui peut remonter au premier tiers du XIIe siècle (p. 86). Alpes Romanes 2 fournit également une description détaillée et conclut, très homogène, cet édifice pourrait être - malgré l’aspect archaisant des sculptures - une constrution du premier quart du XIIe siècle (p. 242-243). L’église a été classée MH le 11 février 1971.

 

438. Le Castellas

Il n’est cité aucune chapelle rurale dans le terroir. Pourtant, la carte de Cassini (n° 153) signale au SE du village à Belair un édifice religieux qui pourrait correspondre au site du Castellas. Le cadastre de 1833 en section B 1, parcelle 40, quartier du Castelas, figure un bâtiment orienté avec une abside en hémicycle. La carte IGN moderne y place une croix. Ce Castellas pourrait être une motte castrale à l’origine du peuplement jusqu’à l’arrivée des moines de Carluc qui fondent le village en contrebas avec une nouvelle église.

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Faisait partie du diocèse de Riez et de la viguerie de Moustiers, aujourd’hui dans le canton de Valensole. La commune est à la limite sud du plateau de Valensole côtoyant la rive droite du Verdon. Elle est irriguée par le Colostre sur la rive gauche duquel passait la voie antique Riez-Aix-en-Provence. Un milliaire a été trouvé dans le village ainsi que de nombreux sites antiques répartis sur toute la commune (CAG, n° 189, p. 418-426). Si cette période est bien documentée il en est de même pour la période du début du deuxième millénaire. Ce territoire apparaît propice à la colonisation humaine. Le cartulaire de Saint-Victor livre en effet plusieurs chartes dont voici un résumé.

. vers 1020 (I, n° 624, p. 621).

Pandulphe et son épouse Lutgarda et leurs fils Lambert, Athanulfe, Gontard, Hugues, donnent à Saint-Victor deux modiées de terre culte dans la vallée que tous appellent Archantiosco au lieu dit Fonte Natalis. Dans un autre lieu huit setérées et dans un autre une modiée de vigne.

. 1031 16 septembre (I, n° 629, p. 625-626).

Moi Pons Arbert et ma mère nommée Adalgarde, mes frères Bertrand, Allebert, Fulco, Josfred, Arbert, Hugues, Augier, faisons donation à Saint-Victor, soit à l’église Saint-Pierre, de deux manses. Cette donation se trouve dans le territoire du castrum appelé Archincosc dans le comté de Riez. Les confronts autour de l’église sont ceux-ci : à l’orient la voie qui vient de Valanzola à la croix ; au midi la voie publique jusqu’au nocarium (?) d’Adanulfe ; à l’occident, terre culte et vigne jusqu’au petit vallon de Rainald Scalato ; au septentrion, vigne et terre agreste où se nourissent les lapins.

. 1038 (I, n° 625, p. 622).

Moi Lambert et mes frères Gontard et Hugues, donnons un manse qui fut de Durante Composto avec toutes les terres, champs, vignes, prés et moulins. Nous donnons ledit manse au moine Guarnulf et à Saint-Pierre de Saint-Victor martyr. Ce manse est dans le comté de Riez dans le territoire du castrum appelé Archincosc. Donation faite dans le castrum de Arcincosco.

. 1042 (I, n° 623, p. 620).

Guntard et Hugues Tinctus, pour le repos de l’âme de leurs parents et de leur frère Lambert, donnent l’église Saint-Martin de Brumece, avec tout son territoire. Au midi, le fleuve Colostica (Colostre) à l’orient en suivant le vallon de Gramineria, porte jusqu’au vallis Pineti (Ravin de Pinet) jusqu’au champ de Deda ; à l’est jusqu’à la fontaine Viliosum (vallon de Veiselle ?) qui porte au fleuve Colostica. Parmi les témoins Petrus ministralis de Archincosco.

. v 1065 (I, n° 627, p. 623-624).

Charte des églises qui sont dans la vallée appelé Archincosch, sainte Marie et saint Pierre et saint Jean et saint Martin avec leurs possessions de terres.

Poncius Arbertus et ses fils Rostagnus, Aldebertus et Pontius de Brac donnent en héritage à l’église Saint-Jean et à l’église Saint-Pierre une modiée de terre à pain et une à vin dans le territoire de Saint-Martin. Confronts, au midi voie publique, à l’orient vallon de la vigne d’Albelloni, au septentrion jusqu’au Serre, à l’occident en suivant la vigne de Pons Plura. Cette terre quand elle fut donnée par eux était une herme, mais après est plantée de vignes.

Pons Arbert avec ses fils et avec Pons de Braz donnent à l’église Saint-Martin une modiée de vigne, dans la terre de Ricard et dans ledit territoire de Saint-Martin.

Hugues Tinctus donne à l’église Saint-Jean une modiée de terre à pain jouxtant la crypte de ladite église ; et Arbert de Grisul une autre modiée à pain. Ledit Hugues Tinctus donne à l’église Saint-Pierre une modiée de terre à pain. Ces deux modiées sont toutes deux dans le vallon Aligera.

. 1064-1079 (I, n° 6285, p. 624-625).

Moi, Pierre, ministral de Archincosco, fait guerpition (remise) à Saint-Victor de tout de que j’ai requis en obédience de Saint-Martin de Bromezes, dont l’église est dans le territoire de Archincosco, consistant en la tasque et la moitié des hommes que j’ai fait venir ici, ainsi que la moitié du défens et des rives de la rivière et la partie que je réclamais en dîme.

Ces textes fournissent de nombreuses données. D’abord, le territoire a pour nom Archincosco, Archincosch, Archantiosco. C’est un castrum qui s’étend dans toute la vallée et qui est dirigé par un ministral cité deux fois sous le nom de Pierre 1. L’église Saint-Martin fait partie de ce castrum et est dite de Brumece ou Bromezes. Mais ce n’est pas la seule église, il en existe trois autres, Sainte-Marie, Saint-Pierre et Saint-Jean qui reçoivent des dons de plusieurs familles. Ces dons consistent principalement en manses, en terres à blé sous la jolie formule de terre à pain. Il y a aussi des vignes, terre à vin, des prés, des moulins. On reconnaît parmi les lieux-dits, le Colostre, le vallon de Veiselle, le ravin de Pinet, la voie publique et celle qui vient de Valensole.

C’est en 1042 qu’est citée l’église Saint-Martin de Brumece. Elle est donnée à Saint-Victor par une famille de laïcs qui la possède avec les terres qui en dépendent. Ce sont deux frères Guntard et Hugues Tinctus dont les parents et leur frère Lambert, tous trois décédés, sont déjà cités en 1038 faisant don d’un manse au moine Garnulf de Saint-Victor à la tête de l’église Saint-Pierre. C’est à partir de 1064-1079 que la main-mise de Pierre, ministral d’Archincosc, sur le territoire va passer de main 2. En effet, il fait la deguerpitio, la remise, de tout le pouvoir, obédience, qu’il possède sur le territoire et sur l’église Saint-Martin. Cet abandon du pouvoir va causer la perte du castrum d’Archincosc au profit du nouveau castrum qui s’élève à l’emplacement de l’église Saint-Martin et qui va devenir le castrum Sancti Martinetti de Bromeses cité en 1237 ou le castrum de Sancto Martino de Bromeses cité en 1252 (RACP n° 278, p. 367 et Enquêtes, n° 571, p. 359). 

En 1079 sont citées deux cellae dépendant de Saint-Victor, cella sancti Petri de Archincosc et cella sancti Martini de Bromec (II, n° 848, p. 237). En 1098, c’est la dernière citation du castrum d’Archincosc et des quatre églises : ecclesie de castro et valle Archinzosc sancte Marie et sanctorum Petri, Johannis et Martini (II, n° 697, p. 39). Saint-Victor va encore être en possession des deux prieurés de Saint-Pierre et de Saint-Martin en 1113 et 1135, cella sancti Petri de Archincosc, cella sancti Martini de Bromed (II, n° 848, p. 237 et II, n° 844, p. 226), mais ils ne sont plus cités par la suite. Désormais, il n’existe plus qu’une seule église avec à la tête un prior Sancti Martini de Bromesis, desservie par un capellanus Sancti Martini  (Pouillés de 1274, p. 107-108). C’est au cours du XIIe siècle que va être bâtie l’église Saint-Martin avec sa nef centrale qui comporte trois travées voûtées d’un berceau légèrement brisé et soutenu latéralement par des arcs de décharge. Le bas-côté sud, gothique, remonte au XVIe siècle, une chapelle latérale nord également. L’abside semi-circulaire est voûtée en cul-de-four. Le clocher-tour, au fût bâti de moellons, arbore une flèche pyramidale dont les pierres de taille composent un volume solide, plein, grisâtre (Collier, p. 67). Il date la partie romane du début du XIIe siècle tandis qu’Alpes Romanes la place au milieu du XIIe siècle (p. 60).

 

435. Eglise Saint-Pierre d’Archincosc

C’est la première qui est citée par les chartes, en 1031 et en 1038. Un moine de Saint-Victor nommé Guarnulf la dessert et reçoit des dons en terres et vignes ainsi que deux manses. L’ensemble se trouve dans la vallée ou le territoire d’Archincosc. Les confronts ne permettent pas de situer l’église. Cependant le cadastre de 1826 signale un quartier St Pierre en section B 3 dite section de Saint-Joseph. Il signale également au nord la crête de St Pierre que mentionnent également les cartes modernes. La dernière citation date de 1135, cella sancti Petri de Archincosc.

 

436. Eglise Saint-Jean

La seule citation de cette église date des environs 1065. Elle reçoit aussi des dons en terres et en vignes. Elle est signalée avec une cripta. A cette époque la crypte n’est pas nécessairement enterrée, sous l’église. On en trouve « hors-œuvre », le plus souvent à l’arrière du chevet. Elles correspondent à l’architecture romane et disparaissent à la période gothique 3. La carte de Cassini n° 153 signale une chapelle St Jean en état à l’est du village. Le cadastre de 1826 nomme la section où elle se trouve Section C de St Jean mais ne signale aucun édifice religieux. Au sud de cette section on rencontre la Plaine Saragousse. Les cartes actuelles place également dans ce secteur le quartier St-Jean.

 

437. Eglise Sainte-Marie

Elle ne fait l’objet que d’une seule citation, comme la précédente vers 1065, mais il n’est signalé aucun don en sa faveur. Elle n’apparaît sur aucune carte ni cadastre, ni comme édifice, ni comme lieu-dit. Par contre la carte de Cassini signale une chapelle et un quartier Ste Anne situés au NNE du village à proximité de Terrerouge. Sur les cartes actuelles, il faudrait la placer au Petit Pinet là où le cadastre de 1826 signale un bâtiment rectangulaire prolongé par une abside carrée plus étroite (section B 2, parcelle 249). Une autre possibilité s’offre avec le bâtiment nommé Roux (parcelle 306) qui présente la même particularité et serait mieux situé par rapport à la situation donnée par Cassini, au confluent de deux ravins.

 

Synthèse

Les quatres églises sont toutes citées au XIe siècle et l’abbaye Saint-Victor est déjà là au début du siècle, vers 1020. Si l’église Saint-Pierre est associée au castrum d’Archincosc et celle de Saint-Martin au territoire de Brumece, les deux autres semblent être isolées, sans être assimiliées à un habitat groupé. Il est probable que la fondation de ces églises remonte à la période carolingienne et qu’elles ont repris vie lors de la paix revenue et le retour des moines. La documentation exemplaire de cette commune permet de mieux appréhender l’histoire d’autres territoires moins connue.

 


1 Sur l’étymologie de Archincosco, Guérard dans son index géographique (p. 842) indique Saragousse, Charagousse, lieu-dit cité par Cassini et le cadastre de 1826. J.P. Poly 2 suggère un nom d’homme Archuntius porté par un évêque de Riez au VIIe siècle (p. 180, note 92).

2 Ministral : Ministérial a pour synonyme official et sergent et désigne un homme titulaire d’une fonction ou d’un office (Collectif, Dictionnaire du Moyen Age, PUF, 2002, p. 925).

3 I dem, p. 377.

 

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Faisait partie du diocèse de Sisteron et de la viguerie de Forcalquier, aujourd’hui dans le canton de Forcalquier. La petite commune de Saint-Maime, 751 hectares, est située entre Forcalquier et Manosque. Elle comprend une plaine arrosée par le Largue et une série de côteaux. L’Antiquité s’est révélée avec plusieurs sites d’occupation, dont une grande nécropole contenant plus de quinze cents squelettes au quartier Saint-Clair (CAG, n° 188, p. 417-417). Peu habitée à cause de sa petitesse, la population s’élevait à 135 habitants en 1315. Il n’en restait plus que 40 en 1471 (Atlas, p. 196). C’est par un de ses habitants que le nom apparaît pour la première fois, avec un dénommé Eldebertus de Sancto Maximo qui est témoin lors d’un don fait par le comte de Forcalquier Bertrand à l’abbaye de Saint-Victor ; c’était entre 1018-1032 (CSV II, n° 666, p. 13). Plusieurs autres sont encore cités comme Audibert de Sancto Maximo en novembre 1202 qui rend hommage au comte (RACP, n° 18, p. 20).  Entre temps, en 1168, le comte de Forcalquier, Bertrand, avait donné parmi d’autres biens le castrum de Sancto Maximo aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (Ruffi, p. 135).

L’église paroissiale est citée en 1274 avec un capellanus Sancti Maximi juxta Delfinum qui n’est tenu à aucune redevance (Pouillés, p. 120). Au XIVe siècle, par contre, le chapitre de Forcalquier est prébandé et il y a un prieur à la tête de la paroisse, prebandatus Sancti Maximi et prior Sancti Maximi juxta Delfinum (GCN I, Inst. col. 471). L’église, un peu à l’écart du village, est dédiée à saint Maxime et date, en gros, du XIVe siècle, avec une chapelle latérale ornée de consoles représentant des têtes humaines, un agneau et un loup qui daterait du XIIIe siècle (Provence Romane 2, p. 242).

 

434. Chapelle Sainte-Agathe

Il s’agit de la chapelle castrale et est tout ce qui reste de l’ancien château perché sur une colline avec les ruines d’une tour polygonale encore haute de 7,50 mètres. Ce château servit de résidence aux comtes de Forcalquier et à Raymond Bérenger au XIIIe siècle. La chapelle, de forme très simple, comporte une nef voûtée d’un berceau brisé et un chœur à chevet plat, couvert d’un berceau perpendiculaire au précédent. Pas de doubleau, mais une moulure à méplat et à large biseau, avec un décor de rinceaux ou de palmettes. Couverture en lauses. Elle a été classée, ainsi que le village le 23 mai 1943. Elle est datée par les historiens du XIIIe siècle 1.

 

Synthèse

On rencontre encore ici le cas d’une église castrale abandonnée au profit d’une nouvelle construite dans la plaine.

 


1 R. Collier, p. 144. Egalement Provence Romane 2, p. 242.

 

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Faisait partie du diocèse de Senez et du Val de Barrême, aujourd’hui dans le canton de Barrême. La commune est située au nord de Barrême à une altitude moyenne de 800 à 900 mètres. Elle est traversée par l’Asse de Clumanc. D’une superficie de 1155 hectares, elle n’était qu’un hameau dépendant de Barrême et fut érigée en commune en mars 1791. Primitivement son nom était Dauphin, comme attesté par H. Bouche, castrum de Dalphino (I, p. 279). En 1237 le castrum de Dalfino est nommé dans les statuts de la baillie de Senez (RACP, n° 277, p. 364). Il est desservi spirituellement par un prieuré et une église sous le titre de saint Léonce,  ecclesia de Sancto Lionci vers 1300 et par un prepositus Sancti Lioncii (Pouillés, p. 290 et 292). Le prepositus, prévôt, est sans doute un des chanoines résidant dans le village tout proche de Saint-Jacques où avait été fondé un monastère de chanoines réguliers dépendant du chapitre de Senez (voir Saint-Jacques).

Un texte mal traduit et mal interprété fait de Saint-Lions une dépendance de l’abbaye de Saint-Victor. H. Fisquet dans son GC II, p. 211-212, fournit une charte du cartulaire de Saint-Victor où il fait du nom de personne B. Leoncius un nom de lieu, Saint-Lions. Il relate que Guillaume Féraud fait don à Saint-Victor du village de Saint-Lions avec ses biens et possessions, ce dernier demandant à l’évêque de Senez d’être le protecteur et le défenseur de Saint-Lions et de sa terre, de sorte que nul abbé ou moine n’y lève des redevances et n’y établisse des servitudes. Cette donation aurait eu lieu le 9 janvier 1217. Le cartulaire fournit la date du 9 janvier 1218 (CSV, n° 109, p. 479-490). En fait c’est un don fait à Notre-Dame de Thorame et au sacristain de cette église, sacristain nommé B. Leoncius et qui est déclaré tuteur et défenseur du patrimoine de cette église. Dans la charte suivante de la même année le dit B. Leoncius est cité comme témoin.

 

Synthèse

On possède peu de renseignements sur l’histoire de la commune. Il semblerait que le prieuré des chanoines réguliers sous le titre de saint Léonce ait donné son nom au territoire. Puis, après l’abandon de celui-ci, l’église paroissiale aurait repris une titulature plus ancienne, à saint Laurent. En effet 500 mètres au SO du village se trouve le cimetière de la communauté ainsi qu’un oratoire dédié à saint Laurent. Il est déjà indiqué sur le plan cadastral de 1837 et figure encore sur les cartes modernes. Il pourrait s’agir de l’emplacement de l’église d’origine.

 

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