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Faisait partie du diocèse et de la viguerie de Sisteron, aujourd’hui dans le canton de Noyers-sur-Jabron. Cette commune est aux confins du département à l’ouest et à la source du Jabron. Elle s’étend sur 3422 hectares de chaque côté du torrent. Mais sa frontière sud n’est pas constituée par le sommet de la Montagne de Lure, ici le Pas de la Croix à 1323 mètres, car le territoire se poursuit sur le flanc sud de la Montagne de Lure. Ce dernier terroir constituait au Moyen Age la communauté de Villesèche et il est probable qu’à la suite des guerres et de la peste, il fut réuni aux Omergues au début du XVIe siècle. En 1471, les deux communautés ne comptaient plus que 110 habitants, nombre infime par rapport à l’étendue du territoire.

 

VILLESECHE

 

La première apparition du toponyme date du 9 janvier 1082 quand l’ancien évêque symoniaque de Gap, Ripert, en compagnie de son épouse et de ses fils, donne à l’abbaye de Cluny, de son héritage, tout et l’intégralité du territoire de Leboret et del Vorze (quartiers du Haut et Bas Labouret, commune de Revest-du-Bion). Pour bien délimiter la donation sont donnés les confronts, dont celui de Vilaseca qui se trouve au nord de Revest (CLU IV, n° 3590, p. 744-745). Le vocable évoque une villa non fortifiée dont l’origine pourrait remonter à la période carolingienne. Cependant à un moment donné la population s’est réfugiée sur une hauteur qui se trouvait sur le mamelon dit St-André, altitude 1183 mètres, situé 1500 m au SO de Saint-André-de-Villesèche 1. La CAG y signale les substructions d’une vingtaine de maisons bâties et autant en pierres sèches, ainsi que les vestiges d’une tour et d’un petit ouvrage défensif (p. 327). Saint André est le titulaire de l’église et a donné son nom au nouveau hameau. Cette église n’est pas citée par les Pouillés, mais par GCN au XIVe siècle avec le prior Sancti Andreo de Villa cica (GCN I, col. 473). Le site de hauteur ayant été abandonné ainsi que son église, le centre communautaire s’est regroupé en milieu ouvert avec une nouvelle église et le cimetière. Ceux-ci sont aujourd’hui en ruine (altitude 1093 m au Plan de Lachau).

 

LES OMERGUES

 

C’est en 1155 qu’est confirmée par l’évêque de Sisteron Pierre de Sabran l’appartenance à l’Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem de l’ecclesia de Amenicis (GCN I, Inst, col. 450). Cette confirmation fait suite aux donations de ses prédécesseurs Giraud et Raimbaud, ce qui les fait remonter au début du XIIe siècle. Une bulle d’Adrien IV publiée l’année suivante renforce encore les donations. Le membre d’Omergues va dépendre de la commanderie de Lardiers (Atlas, carte n° 68). C’est pourquoi en 1274, les Pouillés citent un commendator de Amenicis et ecclesia dicti loci (p. 121).

 

Le premier habitat n’était pas situé où il est actuellement mais au lieu-dit Vière, vocable évoquant une agglomération disparue perchée sur la hauteur pouvant remonter au Xe siècle. Descendu au cours du XIe siècle, un nouveau site s’est installé au pied au lieu-dit la Fontaine. C’est là qu’il faut placer l’ecclesia de Amenicis et la demeure des Hospitaliers. Plus au nord, sur la rive droite du Jabron, le cadastre de 1831 indique le lieu-dit la Chapelle, édifice qui va devenir la paroisse à partir du XVIIIe siècle, elle figure sur Cassini aux Amergues.

 

Synthèse

 

Les visites pastorales du XIXe siècle ne citent aucune chapelle rurale. Cependant, d’anciennes églises et chapelles avaient déjà complètement disparues à cette époque. C’est le cas de l’église Saint-André sur le mamelon du même nom à Villesèche, c’est le cas également des églises de Vière et de La Fontaine. Il existait probablement une chapelle succursale à Valaury, hameau éloigné de l’église de Villesèche ; et enfin, la chapelle des Amergues qui va devenir la paroissiale actuelle. Que ce soit à Villesèche ou aux Omergues, on constate encore le déplacement de l’habitat, d’un milieu ouvert à un milieu perché et défensif et de nouveau un retour dans la plaine.

 


1 C’est l’avis de G. Barruol qui place à cet endroit le premier village (La Montagne de Lure, p. 290). Il ajoute que l’église était encore debout au XVIIe siècle. La consultation du cadastre de 1831 n’a rien apporté de concret. Par contre en section E 3, près du hameau de Valaury est cité le chemin de la chapelle et il est possible qu’une succursale ait été établie dans cette zone éloignée de Saint-André.

 

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